Pas un chat à la maison, mais du Fel d 1 peut-être...

jeudi 12 octobre 2006 par Dr Geneviève DEMONET2175 visites

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Pas un chat à la maison, mais du Fel d 1 peut-être...

Pas un chat à la maison, mais du Fel d 1 peut-être...

jeudi 12 octobre 2006, par Dr Geneviève DEMONET

L’allergène de chat, dispersé par voie aérienne, est présent dans de multiples lieux n’ayant jamais vu le moindre chat... Quelle est la quantité réelle de cet allergène dans la poussière de maison, qu’il y ait ou non un chat au domicile ? Une étude multicentrique européenne tente de répondre à la question...

Taux d’allergènes de chat : déterminants et relation avec les IgE spécifiques du chat dans plusieurs centres à travers l’Europe : Joachim Heinrich, PhDa, Getahun Bero Bedada, MDa, Jan-Paul Zock, PhDb, Susan Chinn, DScc, Dan Norbäck, PhDd, Mario Olivieri, MDe, Cecilie Svanes, MD, PhDf, Michela Ponzio, PhDg, Giuseppe Verlato, MDh, Simona Villani, PhDg, Deborah Jarvis, MDci, Christina Luczynska, PhDc†

a From the GSF, National Research Center for Environment and Health, Institute of Epidemiology, Neuherberg
b Center for Research in Environmental Epidemiology, Municipal Institute of Medical Research Barcelona
c Department of Public Health Sciences, King’s College London
d Department of Medical Science/Occupational and Environmental Medicine, Uppsala University
e Department of Medicine and Public Health, Unit of Occupational Medicine, University of Verona
f Department of Thoracic Medicine, Haukeland Hospital, Bergen
g Department of Health Sciences, Section of Epidemiology and Medical Statistics, University of Pavia
h Department of Medicine and Public Health, Unit of Epidemiology and Medical Statistics, University of Verona
i Department of Respiratory Epidemiology and Public Health, National Heart and Lung Institute, Imperial College London

dans JACI Volume 118, Issue 3, Pages 674-681 (September 2006)

 Contexte :

  • On ignore le taux d’allergène de chat et ses déterminants dans la poussière de maison en Europe.

 Objectif :

  • Le but de cette étude est de quantifier, par l’intermédiaire de centres à travers l’Europe, le taux d’allergènes de chat dans la poussière de matelas, d’étudier ses déterminants et d’analyser sa relation avec le taux d’IgE spécifiques de chat au niveau de la communauté.

 Méthodes :

  • Dans 22 centres faisant partie de l’Etude sur la Santé Respiratoire de la Communauté Européenne II, des ouvriers de terrains formés à cette tâche ont collecté la poussière d’approximativement 3000 matelas lors de visites à domicile.
  • L’allergène de chat a été quantifié dans les extraits filtrés de poussière à l’aide d’un test ELISA mAb.

 Résultats :

  • La moyenne totale d’allergène de chat était de 0.94 μg/g, avec des extrêmes allant de 0.12 μg/g à Huelva en Espagne jusqu’à 3.76 μg/g à Antwerp en Belgique.
  • Les domiciles des propriétaires actuels de chat avaient des taux substantiellement plus élevés que les domiciles des « anciens propriétaires de chat » et des « non propriétaires de chat » (moyenne géométrique et IC 95% 61.4 μg/g [48.4-77.9] vs 1.37 μg/g [0.97-1.9] vs 0.29 μg/g [0.27-0.31]).
  • La prévalence, dans la communauté, de la possession d’un chat était modérément corrélée avec les taux d’allergènes de chat chez les non possesseurs de chat (rs = 0.50) mais pas chez les possesseurs anciens ou actuels de chat.
  • Le modèle multi-niveaux a identifié la prévalence de la possession de chat dans la communauté comme le seul déterminant statistiquement significatif des taux d’allergène de chat pour les non possesseurs de chat.
  • Cependant, les taux moyens d’allergène de chat par centre n’étaient pas reliés à la prévalence dans la communauté d’un taux détectable d’IgE spécifique du chat.

 Conclusion :

  • Ne pas avoir de chat à son domicile est associé avec des concentrations substantiellement plus basses de Fel d 1mais ne protège pas d’une exposition élevée à Fel d 1 dans les communautés où le chat est un animal domestique répandu.

 Implications Cliniques :

  • Les personnes (y compris celles ayant une allergie au chat) qui n’ont pas de chat peuvent être exposées à des taux élevés d’allergène de chat à leur domicile, particulièrement si elles vivent dans des communautés où le chat est un animal domestique répandu.

Cette étude a été menée par 22 centres en Europe sur 2800 adultes. La poussière du matelas a été prélevée au domicile. Un interrogatoire a été mené ainsi qu’un dosage d’IgE spécifiques.

Le taux d’allergène de chat était plus élevé lorsqu’un chat était présent au domicile.

Le taux d’allergène de chat s’est avéré modérément corrélé à la prévalence du chat comme animal domestique dans le pays étudié mais uniquement pour les personnes n’ayant jamais eu de chat.

Aucune relation n’a pu être mise en évidence entre les taux d’allergènes et la moyenne des IgE spécifiques dans la communauté étudiée.

Un taux élevé d’allergènes de chat a été observé dans 20 % des domiciles étudiés et chez 5% de ceux qui n’avaient pas de chat.

Les concentrations étaient d’autant plus élevées que la saison était chaude, le matelas ancien et, chez les possesseurs de chat, en cas de tabagisme. Aucune relation n’a pu être mise en évidence entre le nombre de passage de l’aspirateur et le taux d’allergènes dans le matelas.

Quelques limites à ce travail, reconnues par les auteurs : l’étude est limitée à Fel d 1 (mais on peut supposer que les autres allergènes se comportent de la même façon), aux zones urbaines et à la présence d’un chat sans précision quant au sexe ni à la race de l’animal...

A quand le dosage de l’allergène de chat au domicile des patients allergiques au chat et n’ayant pas de chat ?