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Faut-il insister pour que les plus jeunes aillent à la piscine avec les écoles ?
lundi 23 octobre 2006, par
Les piscines sont en général désinfectées par des oxydants comme les produits chlorés. Ces produits agissent sur les matières organiques (bactéries et autres ) et produisent des composés dont certains peuvent être nuisibles (des haloformes comme le chloroforme et les trichloramines et trihalométhanes entre autres, très irritants ). Les auteurs se demandent si une exposition à ces produits par le biais de la fréquentation des piscines pouvait avoir une incidence sur le déclenchement des maladies allergiques.
Fréquentation des piscines et risque de rhume des foins ultérieur. : Y. Kohlhammer1, A. Döring2, T. Schäfer2, H.-E. Wichmann1,3, J. Heinrich1 for the KORA Study Group*
1GSF - National Research Center for Environment and Health, Institute of Epidemiology, Neuherberg ; 2Institute of Social Medicine, Medical University Schleswig-Holstein, Campus Luebeck ; 3Institute of Medical Data Management, Biometrics and Epidemiology, Ludwig Maximilians University, Munich, Germany
dans Allergy 61 (11), 1305-1309
– Introduction
- L’exposition aux sous produits chlorés lors de fréquentation des piscines a montré des effets délétères sur la santé des enfants.
- Le but de cette étude était de montrer si la fréquentation des piscines dans l’enfance était liée à des taux plus élevés de maladies allergiques dans l’âge adulte avec un regard spécial sur le rhume des foins.
– Méthodes
- 2606 adultes âgés de 35 à 74 ans, ont fourni rétrospectivement des informations sur leur fréquentation de piscine et leur histoire médicale, incluant des données sur les maladies allergiques.
- Cette information était évaluée en combinant un interrogatoire individuel et un questionnaire auto-rempli.
- Des modèles logistiques étaient utilisés pour étudier les associations entre rhume des foins et fréquentation de piscine, avec ajustement par des cofacteurs potentiellement pertinents comme l’âge, le genre, la région, l’éducation et le tabagisme.
– Résultats
- Les plus hauts taux de rhume des foins étaient observés quand il y avait une exposition fréquente à l’âge scolaire (aOR :1.74, 95%,Cl :1.09-2.77), une exposition fréquente dans les 12 derniers mois (aOR :1.32, 95%Cl : 0.92-1.89) et toujours exposés (aOR :1.65, 95%, Cl :0.98-2.78).
- Les associations les plus fortes étaient notées chez les sujets les plus jeunes et étaient dépendantes de l’importance de la fréquentation actuelle et à l’âge scolaire.
de la piscine.
– Conclusion
- La détérioration de l’intégrité de l’épithélium pulmonaire par l’exposition aux sous-produits chlorés peut faciliter un contact plus étroit avec des allergènes et donc peut être à l’origine de taux plus élevés de rhume des foins.
Les auteurs concluent que les produits chlorés des piscines augmentent la perméabilité pulmonaire et par ce biais les maladies allergiques dont le rhume des foins.
La chloration est le moyen le plus utilisé pour détruire notamment les micro-organismes pathogènes des piscines ; quel que soit le produit utilisé pour les détruire, il y a un dégagement dans l’eau d’un anti-oxydant puissant qui, en réagissant avec les matières organiques apportées par les nageurs, génère un mélange complexe de dérivés potentiellement délétères (trihalométhanes,chloramines....).
Ces dérivés sont inhalés par les nageurs (et aussi par le personnel de surveillance des piscines) ; le plus volatil et le plus puissant est le trichlorure d’azote, irritant puissant et certainement responsable des irritations oculaires et respiratoires hautes observées.
Bien sûr, ces problèmes sont plus fréquents et plus graves quand il s’agit de piscines couvertes et si le système d’évacuation n’est pas efficace (économie d’énergie, recyclage de l’air ambiant....).
On peut noter par ailleurs, que les expositions accidentelles sont, elles, responsables de lésions pulmonaires aigues.
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