Atopy patch tests or not, that’s the question !

lundi 13 novembre 2006 par Dr Alain Thillay1334 visites

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Atopy patch tests or not, that’s the question !

Atopy patch tests or not, that’s the question !

lundi 13 novembre 2006, par Dr Alain Thillay

Certes, l’étalon-or du diagnostic de l’allergie alimentaire est le test de provocation orale en double-aveugle contre placebo. Mais, ce test est lourd à mettre en œuvre, cher (hospitalisation) et pas aussi anodin que cela. Le fait d’ajouter aux tests habituels, prick-tests cutanés et IgE spécifiques sériques, les « atopy patch tests » permet-il de rendre superflu le TPO et dans quelle mesure ? C’est tout le propos de cette étude berlinoise pratiquée chez des enfants suspects d’allergie alimentaire.

Apport diagnostique du test épicutané de l’atopie chez des enfants atteints de symptômes en relation avec les aliments. : Anne Mehl, MD, Claudia Rolinck-Werninghaus, MD, Ute Staden, MD, Andrea Verstege, MD, Ulrich Wahn, MD, Kirsten Beyer, MD, Bodo Niggemann, MD

From the Department of Pediatric Pneumology and Immunology, University Children’s Hospital Charité

dans JACI Volume 118, Issue 4, Pages 923-929 (October 2006)

 Contexte :

  • Il y a un besoin croissant de développer des tests afin de rendre superflus les tests de provocation alimentaire.

 Objectif :

  • Nous avons cherché à étudier l’intérêt des APTs (atopy patch tests) dans le diagnostic de l’allergie alimentaire.

 Méthodes :

  • Nous avons étudié 437 enfants (médiane de l’âge, 13 mois ; 90% avec dermatite atopique) pour l’évaluation d’une suspicion d’allergie alimentaire.
  • Nous avons pratiqué des IgE sériques spécifiques, des tests cutanés à lecture immédiate (prick-tests cutanés), des APTS, et des tests de provocation orale aux aliments.

 Résultats :

  • Nous avons analysé 873 tests de provocation au lait de la vache, à l’oeuf de poule, au blé, et/ou au soja.
  • Mille sept cents APTs simples ont été exécutés.
  • Comme paramètre simple, les APTs ont montré une meilleure spécificité comparée aux IgE spécifiques sériques, aux prick-tests cutanés, ou à tous les deux.
  • La combinaison de l’APT et des prick-tests cutanés aussi bien qu’avec les IgE spécifiques sériques a eu comme conséquence de voir la sensibilité et la spécificité augmenter.
  • Les valeurs seuil pour les IgE et pour les prick-tests cutanés sont plus basses une fois combinés avec un résultat d’un APT positif.
  • Un test de provocation orale combiné avec les autres tests, y compris des APTs, permet d’évaluer à seulement 0,5% à 0,7% (pour 99% de probabilité prédictible) et à 6% à 14% (pour 95% de probabilité prédictible) des enfants qui réuniraient les critères permettant de surseoir à ce test de provocation orale.

 Conclusion :

  • Bien que la capacité prédictive de l’APT soit améliorée une fois combiné avec la mesure des IgE spécifiques sériques ou des prick-tests cutanés, le test de provocation orale ne devient superflu que dans seulement 0,5% à 14% des patients de l’étude.
  • En outre, l’APT prend du temps et nécessite une expérience solide.

 Implications cliniques :

  • En pratique clinique quotidienne, l’APT ajoute seulement une petite valeur prédictive aux prick-tests cutanés et à la mesure des IgE spécifiques sériques dans le diagnostic de symptômes suspects d’être en relation avec les aliments dans la population de notre étude.

Ce résumé ne donne pas, évidemment, les critères utilisés pour les différents tests utilisés. Ainsi, on espère que les APTs ont été pratiqués avec des chambres d’un diamètre de 15 mm et avec des aliments natifs. De même, pour les valeurs des CAP RAST, il semble raisonnable de penser que les auteurs allemands de cette étude ont pris pour référence les valeurs qui ont été validées par des auteurs comme Sampson.

Les résultats semblent montrer que les APTs ont une meilleure spécificité (peu de faux positifs) comparativement aux prick-tests et/ou IgE spécifiques. Il est intéressant de noter que l’association prick-tests, IgE spécifiques et APTs permet d’augmenter significativement sensibilité et spécificité.

Par contre, le fait d’ajouter aux tests diagnostics courants l’APT ne permet qu’un gain de 0,5 à 14% des enfants qui pourront ne pas subir le TPO.

Pourtant, à mon avis, à la lumière de ma modeste expérience, il faut pratiquer les 3 tests (Prick-tests + CAP RAST + ATPs) dans le bilan d’une suspicion d’allergie alimentaire de l’enfant. Les résultats de ces tests interprétés dans le contexte anamnestique et clinique permettent dans la plupart du temps de surseoir au TPO et de dégager une conduite claire avec l’éviction alimentaire la plus limitée.

C’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en testant que l’on devient un allergologue d’expérience.

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