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L’ECP, le serpent de mer de la maladie asthmatique.
jeudi 19 septembre 2002, par
On n’en parlait plus depuis un certain temps, et voilà de nouveau l’ECP sur le devant de la scène dans une nouvelle publication qui étudie la valeur de l’ECP en tant que marqueur de gravité de la maladie asthmatique. Qu’en est-il exactement ?
Evaluation de l’ECP (protéine cationique éosinophile) comme marqueur prédictif d’une exacerbation de la maladie asthmatique chez des patients asthmatiques chroniques. : Sorkness C, McGill K, Busse WW. Department of Medicine, University of Wisconsin-Madison Medical School, Madison, Wisconsin, USA dans Clin Exp Allergy 2002 Sep ;32(9):1355-9
L’inflammation éosinophile est une caractéristique de l’asthme. Cependant, les marqueurs sérologiques qui témoignent de l’activation des éosinophiles dans ce cadre ne sont pas bien définis.
– Objectifs : Évaluer la relation de l’ECP avec l’aggravation de l’asthme et comme marqueur d’efficacité du traitement.
– 26 patients asthmatiques adultes ayant une exacerbation d’un asthme ont été inclus.
– Méthodes : Les patients ont reçu un traitement per-os par corticoïdes (prednisone) pendant 14 jours. Les variables respiratoires, VEMS et débit-mètre de pointe, ont été calculées par rapport aux valeurs prédites, et le taux des éosinophiles totaux et le taux d’ECP sériques ont été mesurés. Les patients ont été réévalué 14 jours après le traitement corticoïdes, et tous les 3 mois pendant une période de 12 mois.
– Résultats :
*18 patients ont répondu au traitement par prednisone, alors que 8 n’ont pas répondu, d’après les résultats des tests respiratoires.
*Une différence dans le taux de l’ECP a été observé en fonction de la réponse aux corticoïdes. Les 18 patients répondeurs avaient une augmentation considérable du taux sérique d’ECP lors de l’exacerbation de l’asthme, alors que les non répondeurs avaient un taux bas d’ECP.
*Le taux sérique d’ECP diminue d’une façon plus importante dans le groupe répondeur par rapport au groupe non répondeur après un traitement par prednisone.
*Ces différences ne s’observent pas sur les mesures du taux des éosinophiles sanguins totaux.
– Conclusion : Cette étude suggère que le taux d’ECP pourrait être prédictif de la réponse aux corticoïdes chez des adultes asthmatiques.
En fait donc l’ECP témoigne essentiellement de la réponse aux corticoïdes lors d’un épisode aigu d’asthme. Les auteurs n’indiquent pas le type de prise en charge préconisé pour les non répondeurs.
Faut-il en pratique clinique effectuer ce dosage ? En fait la connaissance de ce résultat ne semble pas utile en première intention.
Par contre chez un adulte ayant peu répondu, ou de façon lente, aux corticoïdes, ce dosage pourrait être intéressant pour individualiser un groupe d’asthmatiques réfractaires aux corticoïdes et pour lesquels d’autres alternatives thérapeutiques pourraient être proposées comme les anti-leucotriènes etc..
Des études complémentaires sont donc nécessaires avant d’utiliser ce dosage en routine.
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