Le cas « bout de chou » : allergie au latex chez les enfants.

mardi 12 décembre 2006 par Dr Hervé Couteaux1046 visites

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Le cas « bout de chou » : allergie au latex chez les enfants.

Le cas « bout de chou » : allergie au latex chez les enfants.

mardi 12 décembre 2006, par Dr Hervé Couteaux

Les enfants polyopérés sont une population à risque pour l’allergie au latex. Hormis l’éviction du latex, posant de difficiles problèmes en pratique médico-chirurgicale, nous étions démunis sur le plan thérapeutique. La désensibilisation par voie sublinguale au latex est-elle une possibilité intéressante ?

Désensibilisation sublinguale chez des enfants allergiques au latex et atteints de malformation congénitale. : E. Nucera1, D. Schiavino1, E. Pollastrini1, C. Rendeli3, D. Pietrini2, F. Tabacco3, T. De Pasquale1, E. Ausili3, V. Sabato1, C. Roncallo1 and G. Patriarca1

Departments of 1Allergology, 2Anesthesiology and 3Pediatry Università Cattolica Del Sacro Cuore, Policlinico ’A. Gemelli’, Rome, Italy

dans Pediatric Allergy and Immunology 17 (8), 606-612.

 Contexte :

  • La fréquence de l’allergie au latex chez les enfants nécessitant une chirurgie multiple varie de 16.7% à 65%.

 Objectif :

  • Le but de cette étude était d’étudier la sécurité et l’efficacité de la désensibilisation au latex dans un groupe de 10 patients présentant une histoire de procédures chirurgicales multiples et d’allergie au latex cliniquement avérée.

 Méthodes :

  • Nous avons choisi 10 enfants (ratio féminin/masculin de 5.5), âgés de 4 à 16 ans (moyenne ± déviation standard : 9 ± 4), avec une histoire de procédures chirurgicales multiples, de réactions défavorables au latex, et des tests cutanés positifs au latex et/ou immunoglobulines spécifiques E (IgE).
  • Le diagnostic d’allergie au latex a été confirmé par des tests de provocation spécifiques (cutané, sublingual, muqueux, conjonctival).
  • La désensibilisation sublinguale en rush (de quatre jours) a été exécutée avec une augmentation des doses de l’extrait de latex (ALK Abellò) sous la langue des patients jusqu’à la dose maxi de 500 μg de latex.
  • Un traitement d’entretien (10 gouttes de solution non diluée trois fois par semaine) a été recommandé.

 Résultats :

  • Pendant le suivi de 2 ans, les valeurs moyennes d’IgG4 et d’IgE spécifiques, de la protéine cationique éosinophile (ECP) et des IgE totales n’ont pas montré de variations significatives.
  • Les patients n’ont manifesté aucun effet indésirable pendant la phase de rush et seulement deux patients ont manifesté des symptômes locaux modérés pendant le traitement d’entretien.
  • Tous les tests de provocation ont montré une réduction en termes de pourcentage de positivité et de scores moyens.
  • Tous les patients ont montré une réduction des scores individuels moyens (p < 0.001).
  • En outre les patients qui ont nécessité un examen dentaire ou de la chirurgie ont subi de telles procédures sans survenue de symptômes.

 Conclusion :

  • Nos résultats préliminaires montrent que la désensibilisation sublinguale au latex peut être un outil thérapeutique important dans la gestion de jeunes patients allergiques ayant besoin d’opérations multiples.

Chez 10 enfants polyopérés et allergiques au latex, une désensibilisation sublinguale aux extraits de latex s’est montrée cliniquement efficace au cours d’un suivi de 2 ans.

Le suivi des IgG4, des IgE spécifiques, de l’ECP et des IgE totales n’a pas permis de mettre en évidence un marqueur biologique de cette efficacité clinique.

La vaccination allergénique par voie sublinguale a été validée pour des aéroallergènes courants.

Plusieurs travaux ont concerné d’autres allergènes, notamment des aliments.

L’étude qui nous intéresse rapporte les effets bénéfiques d’une vaccination allergénique, avec une sécurité excellente, dans une situation allergologique difficile.

L’intérêt clinique de cette étude est primordial, mais à l’heure de l’allergologie moléculaire, on aurait voulu en savoir plus !
 Quels allergènes étaient présents dans l’extrait de désensibilisation ?
 Quels étaient les profils de sensibilisation des enfants retenus pour l’étude vis à vis de ces allergènes ?
 Parmi les enfants sélectionnés, combien de pollinose, de sensibilisation aux moisissures, de sensibilisation alimentaire ?

Rappelons, à la lumière du compte rendu du « 1st Meeting of European Societies of Immunology », que rHev b 1 et rHev b 3 sont souvent positifs chez les polyopérés, mais qu’on ne sait quel rôle jouent en clinique Hev b 5 et Hev b 6.

On ne saurait trop conseiller aux passionnés de l’allergie au latex de faire l’élastique entre l’article qu’ils ont sous les yeux et cet autre, intitulé « les recombinants relèvent le gant » d’Henri Malandain...

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