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Le régime a du poids chez les enfants asthmatiques.
mercredi 13 décembre 2006, par
Des études récentes de prévalence ont montré une relation entre la fréquence de la maladie asthmatique et le surpoids ou l’obésité, notamment chez l’enfant. Les auteurs ont évalué les relations entre l’index de masse corporelle (IMC), la prévalence de l’asthme et les habitudes alimentaires chez des enfants coréens.
Un index de masse corporelle élevé et le mode alimentaire sont associés à l’asthme infantile. : Soo-Jong Hong, MD, PhD 1, Moo-Song Lee, MD, PhD 2, Soo-Young Lee, MD, PhD 3, Kang-Mo Ahn, MD, PhD 4, Jae-Won Oh, MD, PhD 5, Kyu-Earn Kim, MD, PhD 6, Joon-Sung Lee, MD, PhD 7, Ha-Baik Lee, MD, PhD 5 *, for the Korean ISAAC Study Group, Korean Academy of Pediatric Allergy and Respiratory Disease, Seoul, Korea
1Department of Pediatrics, Ulsan University College of Medicine, Seoul, Korea
2Department of Preventive Medicine, Ulsan University College of Medicine, Seoul, Korea
3Department of Pediatrics, Ajou University College of Medicine, Suwon, Korea
4Department of Pediatrics, Sungkyunkwan University School of Medicine, Seoul, Korea
5Department of Pediatrics, Hanyang University College of Medicine, Seoul, Korea
6Department of Pediatrics, Yonsei University College of Medicine, Seoul, Korea
7Department of Pediatrics, Catholic University College of Medicine, Seoul, Korea
dans Pediatric Pulmonology
Volume 41, Issue 12 , Pages 1118 - 1124
– Contexte
- L’augmentation de la prévalence de l’asthme a coïncidé avec l’augmentation de l’index de masse corporelle (IMC), que ce soit chez les enfants ou chez les adultes.
- Les auteurs ont étudié la relation entre l’IMC et la prévalence des symptômes d’asthme, ainsi que l’influence possible des habitudes alimentaires.
– Méthodes
- Étude communautaire transversale concernant 24260 enfants scolarisés, âgés de 6 à 12 ans.
- Les prévalences de l’asthme et des facteurs confondants potentiels ont été évalués en utilisant une version coréenne du questionnaire ISAAC, qui était remplie par les parents.
- Ont été analysées la relation ente l’IMC et les symptômes d’asthme, et l’influence possible du régime alimentaire.
– Résultats
- Une association significative a été notée entre l’IMC et la prévalence, sur les douze derniers mois, des sifflements chez les garçons (OR ajusté 1.61, IC 95% : 1.274-2.033), mais pas chez les filles.
- Il existait par ailleurs une association positive entre un IMC élevé et la prévalence des sifflements, les sifflements sur les douze derniers mois, les sifflements induits par l’effort, le diagnostic et le traitement de l’asthme.
- Il existait une association positive entre l’IMC et les sifflements sur les douze derniers mois, indépendamment de l’alimentation au sein ou au lait entier.
- La prise fréquente de poisson frais, de fruits frais et de légumes était associée avec une prévalence réduite des symptômes courants d’asthme, et avec un IMC diminué.
– Conclusions
- Ces résultats indiquent que l’IMC peut être un facteur de risque indépendant du développement des symptômes d’asthme chez les garçons.
- La prise de poisson frais, de fruits frais et de légumes, qui peuvent être associées avec un IMC diminué, peuvent contribuer à prévenir le développement des symptômes d’asthme chez les enfants scolarisés en école élémentaire en Corée.
Dans cette étude descriptive effectuée chez près de 25000 enfants coréens, les auteurs ont analysé les liens entre l’IMC et la fréquence des symptômes évocateurs d’asthme, et ils ont par ailleurs cherché si le mode alimentaire pouvait influencer à la fois l’IMC et les symptômes.
Une association significative a été trouvée entre l’IMC et les symptômes à type de sifflements, mais seulement chez les garçons, et pas chez les filles.
Cette relation n’était pas dépendante du type d’alimentation à la naissance, que les enfants aient été allaités ou pas.
Par contre, une prévalence réduite des symptômes d’asthme et un IMC plus bas étaient associés à une alimentation plus riche en poisson frais, en fruits frais et en légumes.
Cette étude vient confirmer beaucoup de données récentes qui montrent un lien direct entre l’obésité ou le surpoids (dont l’IMC élevé est le témoin) et la prévalence de la maladie asthmatique chez les enfants.
Une étude récente rapportée sur ce site montrait que cette relation pourrait être en rapport avec la synthèse accrue chez les obèses d’une protéine (la leptine) qui serait associée à une augmentation de l’hyperréactivité bronchique.
L’étude coréenne rapportée ici montre également que l’alimentation peut contribuer à diminuer les symptômes d’asthme chez les enfants, par la prise régulière de poissons et de fruits frais, ainsi que de légumes. Reste à savoir par quel mécanisme cette alimentation spécifique y contribue : est-ce simplement par le biais d’une baisse de l’IMC (simple effet régime) ou ces aliments ont-ils une action directe sur les mécanismes de la bronchoconstriction ?
Il serait également intéressant de comprendre pourquoi dans cette étude l’association entre symptômes d’asthme et IMC n’était pas mise en évidence chez les filles, au-delà des biais possibles d’un questionnaire rempli par les parents.
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