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Après les animaux, voici le lait de ferme !
vendredi 19 janvier 2007, par
Contrairement à ce que l’on a cru anciennement, il semblerait que les enfants exposés de façon précoce et prolongée à l’environnement de la ferme développent moins d’allergie et ceci de façon encore plus significative si cette exposition a été précoce dans leur vie. Les auteurs se sont demandés si la consommation de lait de ferme cru avait une influence sur le développement des allergies ?
Relation inverse entre la consommation de lait de ferme et l’asthme et les allergies dans des populations rurales et suburbaines en Europe. : M. Waser, K. B. Michels, C. Bieli, H. Flöistrup, G. Pershagen, E. von Mutius, M. Ege, J. Riedler, D. Schram-Bijkerk, B. Brunekreef, M. van Hage, R. Lauener, C. Braun-Fahrländer, the PARSIFAL Study team
*Institute of Social and Preventive Medicine, University of Basel, Switzerland, Obstetrics and Gynecology Epidemiology Center, Brigham and Women’s Hospital, and Harvard Medical School, Boston, MA, USA, §Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institute, Stockholm, Sweden, ¶Dr. von Hauner Children’s Hospital, University of Munich, Germany, Children’s Hospital, Schwarzach, Austria, **Institute for Risk Assessment Sciences, Utrecht University, Utrecht, and Julius Center for Health Sciences and Primary Care, University Medical Center Utrecht, The Netherlands, Clinical Immunology and Allergy Unit, Department of Medicine, Karolinska Institutet and University Hospital, Stockholm, Sweden and Zurich University Children’s Hospital, Zurich, Switzerland
dans Clinical & Experimental Allergy (OnlineEarly Articles).
– Introduction
- Les mesures diététiques en tant que mesures pour la prévention de l’atopie sont d’un grand intérêt.
- Quelques études en environnement rural ont établi une relation inverse entre la consommation de produits laitiers issus de la ferme et la prévalence des maladies allergiques mais ce résultat reste contesté actuellement.
– Objectif
- Vérifier si la consommation de produits issus de la ferme est associée à une prévalence plus faible d’asthme, et d’allergies comparée à la consommation de produits achetés en magasins.
– Méthodes
- Une étude multicentrique (Parsifal) incluant 14893 enfants, âgés de 5 à 13 ans, originaires de 5 régions européennes ( 2823 de familles rurales et 4606 suivant l’école Steiner, ainsi que 5440 servant de témoins du milieu rural et 2024 servant de référence pour les enfants Steiner).
- Un questionnaire détaillé incluant une composante diététique était rempli et les IgE spécifiques sériques étaient mesurées.
– Résultats
- La consommation de lait de ferme a semblé associée inversement de façon statistiquement significative à l’asthme : odd ratio ajusté aux cofacteurs (aOR) 0.74 [95% CI 0.61-0.88], à la rhino-conjonctivite : aOR 0.56 (0.43-0.73) et à la sensibilisation aux pollens et au mélange d’aliments Fx5 (limite seuil >3.5kU/L ) avec respectivement aOR 0.67 (0.47-0.96) et aOR 0.42 (0.19-0.92).
- Ces associations étaient observées dans les 4 sous-populations et indépendantes des autres co-expositions en milieu rural.
- Les autres produits de ferme n’étaient pas associés à d’autres manifestations allergiques.
– Conclusion
- Nos résultats indiquent que la consommation de lait de ferme peut offrir une protection vis-à-vis de l’asthme et de l’allergie.
- Une connaissance plus approfondie des composants protecteurs et une meilleure compréhension des mécanismes biologiques expliquant cette relation pourraient servir de base pour le développement d’un produit dénué de risque pour la prévention.
Cette étude montre, qu’en plusieurs régions d’Europe, la consommation de lait cru de ferme semble avoir un effet protecteur vis-à-vis des maladies allergiques.
D’autres études ont montré également que, pour avoir un effet protecteur plus net, il fallait que cette consommation ait lieu avant l’âge de 1 an et que les enfants exposés au lait et/ou à l’environnement de la ferme entre l’âge de 1 an et de 5 ans étaient à peine moins allergiques que les enfants jamais exposés.
Les mécanismes de cette protection ne sont pas encore complètement connus : il pourrait s’agir de microbes ou de produits microbiens présents en quantité à la ferme (ADN bactérien, endotoxines bactériennes issues de poulaillers ou autres) qui, en stimulant de façon précoce le système immunitaire, l’orienterait vers des réponses non allergiques.
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