Monsieur Paul N. d’Olivier et Madame Pichia Pastoris sont heureux de vous annoncer la venue au monde allergologique du petit 135 Δ 10.

lundi 22 janvier 2007 par Dr Hervé Couteaux886 visites

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Monsieur Paul N. d’Olivier et Madame Pichia Pastoris sont heureux de vous annoncer la venue au monde allergologique du petit 135 Δ 10.

Monsieur Paul N. d’Olivier et Madame Pichia Pastoris sont heureux de vous annoncer la venue au monde allergologique du petit 135 Δ 10.

lundi 22 janvier 2007, par Dr Hervé Couteaux

Après la pariétaire et les Poacées, l’olivier représente la troisième cause de pollinose en zone Méditerranéenne. Plus de 70% des allergiques au pollen d’Olivier reconnaissent Ole e 1. C’est dire l’importance de disposer d’un candidat vaccin hypoallergénique pouvant remplacer Ole e 1. Son petit nom, c’est 135 Δ 10 ...

Des mutants hypoallergéniques d’Ole e 1, l’allergène majeur du pollen d’Olivier, candidats vaccins pour l’immunothérapie. : E. G. Marazuela, R. Rodríguez, D. Barber, M. Villalba, E. Batanero

Departamento de Bioquímica y Biología Molecular, Facultad de Química, Universidad Complutense, Madrid, Spain and Departamento de I+D, ALK-Abelló, Madrid, Spain

dans Clinical & Experimental Allergy (OnlineEarly Articles).

 Contexte :

  • L’extrémité C-terminale d’Ole e 1, un allergène majeur du pollen d’olivier, est un site IgE-réactif dominant et offre une cible pour que la mutagénèse dirigée produise des variants avec des capacités de liaisons réduites vis-à-vis des IgE.

 Objectif :

  • Évaluer les propriétés immunogènes in vitro et in vivo de 3 dérivés d’ Ole e 1.

 Méthodes :

  • 3 mutants (une mutation ponctuelle pour Y141A et deux délétions, 135 Δ 10 et 140 Δ 5) ont été produits par mutagénèse dirigée de l’ADNc spécifique d’Ole e 1 et produits par Pichia pastoris.
  • Les mutants d’Ole e 1 ont été analysés pour leur réactivité IgE par ELISA avec des sérums de patients allergiques au pollen d’olivier.
  • Leur allergénicité a été également étudiée dans un modèle d’allergie chez la souris et par des tests d’activation des basophiles.
  • La réponse IgG1 a été évaluée par immunoblotting et ELISA compétitive.
  • La réactivité des cellules T a été évaluée par des tests de prolifération et de production de cytokine dans des cultures de splénocytes.

 Résultats :

  • Le mutant 135Δ 10 a montré la plus forte réduction des possibilités de liaison avec les IgE des sérums des patients allergiques au pollen d’olivier.
  • Les tests de basophiles de leucémie de rat ont identifié le mutant 135Δ 10 comme variant avec la plus basse capacité de libération de β-hexosaminidase.
  • En outre, le même mutant 135Δ 10 a induit les niveaux d’IgE les plus bas dans un modèle de sensibilisation de souris BALB/c.
  • Tous les mutants d’Ole e 1 ont maintenu leur réactivité des cellules T, spécifique de l’allergène.
  • L’immunisation de souris avec les mutants a induit des anticorps IgG1, qui ont réagi de façon croisée avec Ole e 1 et les allergènes Ole e 1-like comme ceux des pollens de Frêne, de lilas et de Troëne.
  • La capacité des IgE humaines de bloquer la liaison des anticorps IgG1 anti-mutant d’Ole e 1 de la souris avec Ole e 1 naturel a démontré que les mutants Ole d’e 1 peuvent induire les anticorps in vivo réactifs à l’allergène normal.

 Conclusion :

  • Le mutant 135Δ 10, avec une allergénicité réduite, une réactivité cellulaire T intacte et la capacité d’induire des anticorps bloquants pourrait fournir un candidat vaccin approprié pour une thérapie efficace et plus sûre de l’allergie au pollen d’Olivier.

Par génie génétique, on a obtenu un mutant recombinant de la molécule Ole e 1 avec une allergènicité réduite mais une réactivité cellulaire T conservée ainsi que la capacité à induire des anticorps bloquants.

Ce mutant est donc un candidat vaccin pour une immunothérapie efficace et plus sûre en matière d’allergie au pollen d’olivier.

A l’image de la démarche diagnostique, l’immunothérapie « spécifique », seule thérapeutique capable d’entraver la marche naturelle de l’allergie, prend elle aussi, et c’est tout naturel, le virage de l’allergologie moléculaire.

Après la mise au point de candidats vaccins, nous attendons les vagues d’essais ultérieures qui vont d’abord s’attacher à préciser les données de l’allergie à Ole e 1 en terme de prévalence et de caractéristiques cliniques et, par la suite, l’efficacité de tels traitements...

Ouvrons, pour finir, une petite parenthèse sur la dénomination d’immunothérapie spécifique pour nous demander à quoi se rapporte cette spécificité :
 S’agit-il d’une spécificité du produit allergénique, de la source ? Certainement pas quand des instances universitaires préconisent l’utilisation d’extrait d’une seule espèce de Poacées pour traiter une pollinose causée par un grand nombre (en règle parfaitement inconnu) d’espèces...
 s’agit-il de l’allergène ? A l’évidence non car nos extraits contiennent plusieurs allergènes, et ceci, même s’ils ont fait des progrès, avec une variabilité tant quantitative que qualitative...

Nous dirigeons-nous vers deux sortes de désensibilisations : l’une moléculaire, utilisant les allergènes recombinants et l’autre, plus large, restant fidèle aux produits allergéniques complexes ?

Alors : désensibilisation ? vaccins ? immunothérapie vaccinale ? immunothérapie spécifique (réservée aux traitements menés avec des allergènes recombinants, mais la spécificité ne s’exerce-t-elle pas plutôt au niveau des épitopes ?...)

Adopter un nouveau terme, c’est adopter tout un ensemble de notions et de concepts, bref, toute une façon de penser...Alors prenons notre temps et réfléchissons...

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