Évaluation de l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale chez des enfants avec un asthme allergique induit par les acariens de la poussière, contrôlés de façon optimale par un traitement pharmacologique et des mesures d’éviction des acariens. : 1Department of Paediatric Pneumology and Allergy, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, 2Scientific and Medical Department, Stallergènes SA, Antony, France
1Department of Paediatric Pneumology and Allergy, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, 2Scientific and Medical Department, Stallergènes SA, Antony, France
dans Pediatric Allergy and Immunology 18 (1), 47-57.
– Contexte
- Bien que plusieurs études aient démontré l’efficacité de l’immunothérapie sous-cutanée dans l’asthme allergique, peu d’études ont montré le même bénéfice de l’immunothérapie sublinguale (ISL) chez des patients asthmatiques.
– Objectifs
- Cette étude a été conduite pour évaluer l’efficacité de l’ISL aux acariens de la poussière, en complément d’une éviction allergénique et d’un traitement pharmacologique standardisé.
– Méthodes
- Un essai contrôlé en double-aveugle a été réalisé chez 111 enfants (âgés de 5 à 15 ans), ayant un asthme léger à modéré aux acariens de la poussière
- Après une phase d’observation de 4 semaines, les patients étaient randomisés pour recevoir une ISL par des comprimés d’extrait d’acariens de la poussière (n=55) ou un placebo (n=56), pendant 18 mois
- Le traitement pharmacologique était adapté tous les 3 mois, en suivant une approche de décroissance thérapeutique
- Les scores de symptômes d’asthme, la réduction de la consommation de stéroïdes inhalés et de béta-agonistes inhalés, les symptômes de rhinite, les tests de fonction respiratoire, la sensibilité cutanée aux acariens, les IgE et les IgG4 aux acariens, ainsi que la qualité de vie ont été évalués pendant l’étude.
– Résultats
- Après 18 mois de traitement, les scores de symptômes d’asthme diurne et nocturne ne montraient pas de différence significative entre les groupes ISL et placebo
- L’utilisation des stéroïdes inhalés et des béta2-agonistes était diminuée dans les 2 groupes, sans différence significative entre les 2 groupes
- Il n’y avait pas de différence significative dans la fonction respiratoire (VEMS et variations du DEP) entre les groupes
- Le score de symptômes de la rhinite était diminué dans les 2 groupes, sans différence
- La dimension de sévérité du questionnaire de qualité de vie était significativement améliorée dans le groupe ISL (dans le groupe de 6 à 12 ans)
- L’ISL induisait une réduction significative de la réactivité cutanée aux acariens (p<0.01) et une augmentation significative des IgE et des IgG4 aux acariens (p<0.001) dans le groupe ISL par rapport au groupe placebo
- L’ISL était parfaitement tolérée avec des effets secondaires locaux légers à modérés
- Aucune réaction systémique sévère n’a été rapportée
– Conclusions
- Cette étude montre que, quand des enfants avec un asthme léger à modéré sont contrôlés de façon optimale par un traitement pharmacologique et une éviction allergénique, l’ISL n’apporte pas de bénéfice additionnel, malgré une réduction significative dans la réponse allergique aux acariens
- Dans de telles conditions, seul un arrêt complet des stéroïdes inhalés (éthiquement infaisable) aurait pu démontrer un bénéfice possible de l’ISL.