D’où je viens, qui je suis et quand je me suis sensibilisé…

lundi 14 mai 2007 par Dr Geneviève DEMONET739 visites

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D’où je viens, qui je suis et quand je me suis sensibilisé…

D’où je viens, qui je suis et quand je me suis sensibilisé…

lundi 14 mai 2007, par Dr Geneviève DEMONET

Une équipe australo-suédoise a mené une étude prospective sur 200 nourrissons à haut risque. La sensibilisation allergénique débute-t-elle avant ou après la naissance ? La réponse à la question permettra de justifier ou non les recommandations d’éviction allergénique…

 Contexte :

  • La période de sensibilisation allergénique est controversée avec des preuves conflictuelles suggérant soit un amorçage transplacentaire soit uniquement postnatal.
  • La réponse à cette question est importante pour concevoir des stratégies de prévention rationnelles, particulièrement en ce qui concerne l’éviction allergénique pendant la grossesse.

 Objectifs :

  • Elucider la cinétique de la sensibilisation chez les enfants à haut risque durant les 2 premières années de vie.

 Méthodes :

  • Nous avons étudié de façon prospective la production d’IgE et d’IgG4 spécifiques des acariens de poussière de maison (APM) et l’immunité associée aux cellules T dans une cohorte de 200 nourrissons à haut risque.
  • Des études d’anticorps parallèles ont recherché les réponses vis-à-vis d’un panel plus large d’aéroallergènes et de trophallergènes comprenant l’arachide.

 Résultats :

  • Les réponses Th2 des cellules mononuclées sanguines, induites par les APM, depuis l’âge de 6 mois et au-delà, particulièrement l’IL-4 et l’IL-5 se sont avérées corrélées de façon fortement croissante avec la survenue d’une sensibilisation à l’âge de 2 ans.
  • Au contraire, une relation négative a été observée, dans le sang du cordon, avec les réponses cellulaires T, induites par les APM, pour l’INF-γ. Les réponses, quoique communes, étaient sans relation avec une sensibilisation ultérieure.
  • Une production transitoire d’IgE (et d’IgG4) spécifiques des APM a fréquemment atteint un pic à 6 ou 12 mois avant de retourner à l’état basal, ce qui suggère la mise en place d’une tolérance protectrice.
  • A l’opposé, on a observé une élévation progressive des titres d’IgE spécifiques des APM chez les enfants sensibilisés à l’âge de 2 ans.
  • Des schémas comparables ont été observés pour les réponses spécifiques de l’arachide chez les enfants sensibilisés comparativement aux enfants non sensibilisés.

 Conclusion :

  • L’amorçage des réponses Th2 associé à une production persistante d’IgE spécifiques des APM est survenu totalement en période postnatale, la réactivité aux APM dans le sang du cordon semblant non spécifique et non liée au développement d’une mémoire TH 2 spécifique de l’allergène ou d’IgE.

 Implications cliniques :

  • Ces résultats remettent en question la base scientifique des recommandations d’éviction allergénique chez les femmes à haut risque durant la grossesse.

Une étude prospective a été menée sur une cohorte de naissance de 200 enfants à haut risque d’allergie pour tenter de déterminer le moment où apparaît la sensibilisation allergénique.

Pour cela, on a étudié la cinétique des IgE et des IgG4 spécifiques des acariens mais aussi d’autres aéroallergènes et trophallergènes communs ainsi que des taux d’IL-4, d’IL-5 et d’INF-γ.

La réponse dans le sang du cordon s’est avérée transitoire alors que la production d’IgE spécifiques s’est mise en place progressivement après la naissance chez les enfants sensibilisés à l’âge de 2 ans.

Ces résultats confirment donc l’inutilité des mesures d’éviction pendant la grossesse…