Allergie alimentaire de l’enfant : toujours leur commander le plat « cébo » !!

mardi 11 septembre 2007 par Dr Stéphane Guez1525 visites

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Allergie alimentaire de l’enfant : toujours leur commander le plat « cébo » !!

Allergie alimentaire de l’enfant : toujours leur commander le plat « cébo » !!

mardi 11 septembre 2007, par Dr Stéphane Guez

Le « gold standard » lors de la réalisation d’un test de provocation alimentaire est le test en double aveugle contre placebo. Mais faut-il faire ce test avec un placebo ? Y a-t-il réellement des réactions en particulier chez l’enfant et lesquelles ? Et surtout comment interpréter alors le résultat du test avec l’aliment suspecté ?

Réaction placebo lors des tests de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo chez l’enfant. : B. J. Vlieg-Boerstra, S. van der Heide, C. M. A. Bijleveld, J. Kukler, E. J. Duiverman, A. E. J. Dubois

Division of Paediatric Pulmonology and Paediatric Allergy, Department of Paediatrics ; Division of Allergy, Department of Internal Medicine ; Division of Paediatric Gastroenterology, Department of Paediatrics, University Medical Centre Groningen, University of Groningen, Groningen, the Netherlands

dans Allergy
Volume 62 Issue 8 Page 905-912, August 2007

 Introduction :

  • La principale caractéristique du test de provocation en double aveugle contre placebo (DBPCFC) est que l’administration du placebo est inclut à titre de témoin.
  • Mais jusqu’à présent, les circonstances et la signification diagnostique des manifestations liées au placebo n’ont pas été bien documentées.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’analyser les circonstances et les caractéristiques des manifestations liées au placebo lors des DBPCFC
  • et d’évaluer leur influence sur le diagnostic précis du DBPCFC chez l’enfant.

 Matériel et méthode :

  • La population étudiée consiste en 132 tests de provocation réalisés chez 105 enfants sensibilisés (âge moyen de 0,7 à 16,6 ans avec une moyenne de 5,3 ans), et ayant eu un test de provocation en DBPCFC avec du lait de vache, œuf, arachide, noisette et soja.
  • Les tests placebo et de provocation ont été réalisés des jours différents.

 Résultats :
-*Un nombre total de 17 réactions positives (12.9%) a été observé sous placebo, avec :

    • réactions immédiates : 9/17
    • réactions retardées : 8/17
    • réactions objectives : 11/17
    • réactions subjectives : 6/17.
  • 5 réactions positives sur 74 (5.4%) lors du test de provocation alimentaire ont été réévaluées et considérées comme des faux positifs après réalisation du test placebo.
  • Ceci représente 3% (4/132) de l’ensemble des tests réalisés.
  • Après analyse informatique avec un modèle statistique, le taux de faux positif est estimé à 0.129 (12.9%) de l’ensemble des tests.

 Conclusion :

  • Les événements liés au placebo avec diverses manifestations cliniques surviennent lors de la réalisation des DBPCFCs chez un nombre significatif d’enfants.
  • La signification diagnostic d’une réaction lors de l’administration d’un placebo est d’abord d’identifier les faux positifs lors de la réalisation du test en double aveugle contre placebo en réfutant une réaction positive lors de la prise alimentaire.
  • La deuxième est de permettre la réalisation du test en double aveugle.
  • La troisième, en appliquant un modèle statistique, est de démontrer que des tests de provocation positifs peuvent être dus malgré tout à un effet placebo et être de faux positifs et doivent donc conduire à réaliser à nouveau les tests dans certains cas.

Dans ce travail, les auteurs, sur une population d’enfants de moins de 16 ans, ont observé un nombre significatif de réactions positives lors du test de provocation alimentaire avec un placebo.

Cela a conduit les auteurs à réinterpréter des tests positifs lors de la prise d’un aliment suspect et de définir ainsi des faux positifs.

Ce travail est très intéressant car il permet d’avoir une idée du nombre de réactions positives lors de l’administration d’un placebo lors des tests de provocation alimentaire et donc de définir le nombre possible de faux positifs observés si ce test avec un placebo n’était pas réalisé.

En effet dans ce travail, les auteurs ont démontré que 4 réactions positives lors de l’administration d’un aliment étaient en réalité des faux positifs avec une réaction identique lors de l’administration d’un placebo.

En reprenant les résultats avec un modèle statistique les auteurs démontrent que le taux des faux positifs est de 13% ce qui est loin d’être négligeable.

Donc dans notre pratique clinique, cet article prouve que la réalisation d’un test en double aveugle contre placebo dans la suspicion d‘une allergie alimentaire est nécessaire pour affirmer réellement le diagnostic d’allergie alimentaire.

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