Les anglais allergiques au kiwi ne roulent ni à droite ni à l’actinidine.

lundi 1er octobre 2007 par Dr Stéphane Guez2116 visites

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Les anglais allergiques au kiwi ne roulent ni à droite ni à l’actinidine.

Les anglais allergiques au kiwi ne roulent ni à droite ni à l’actinidine.

lundi 1er octobre 2007, par Dr Stéphane Guez

Des études publiées ont montré que l’allergène majeur du kiwi deliciosa serait Act c 1, une protéase papïne-like. On devrait donc puisque c’est un allergène majeur, démontrer une allergie à Act c 1 chez la majorité des patients allergiques au kiwi. Cette étude sur une population anglaise montre malheureusement que non…

Allergie au kiwi : l’actinidine n’est pas un allergène majeur en Angleterre. : J. S. A. Lucas, N. J. Nieuwenhuizen, R. G. Atkinson, E. A. MacRae, S. A. Cochrane, J. O. Warner, J. O’B. Hourihane

Division of Infection Inflammation and Repair, University of Southampton, Southampton, UK, Mt Albert Research Centre, The Horticulture and Food Research Institute of New Zealand, Auckland, New Zealand and Department of Paediatrics and Child Health, University College, Cork, Ireland

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 37 Issue 9 Page 1340-1348, September 2007

 Introduction :

  • L’actinidine a été précédemment décrite comme l’allergène majeur du kiwi.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été de vérifier la pertinence de l’actinidine comme allergène majeur dans une population anglaise bien caractérisée et présentant une allergie au kiwi deliciosa.

 Matériels et méthodes :

  • Pour identifier les allergènes du kiwi par western-blots, les auteurs ont étudié le profil de fixation des IgE spécifiques de 76 patients ayant des antécédents d’allergie au kiwi, 23 de ces patients ayant eu un test de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo.
  • De plus, les IgE spécifiques dirigées contre l’actinidine purifiée native ont été étudiées chez 30 patients, et les iso-formes de base de l’actinidine recombinante chez 5 patients.
  • L’inhibition de la fixation des IgE aux protéines de kiwi par de l’actinidine purifiée native a été étudiée à la fois par inhibition des immunoblots et par inhibition de tests Elisa en utilisant un pool de sera.

 Résultats :

  • 12 bandes de protéines de l’extrait protéique de kiwi fixent des IgE.
  • Une bande correspondant à une protéine de 38 kDa représente l’allergène majeur reconnu par 59% de la population.
  • Les IgE ne se fixent pas sur l’actinidine de l’extrait protéique de kiwi, ou sur les formes purifiées ou recombinantes de l’actinidine en western blot.
  • Le pool des sera se fixe sur l’extrait protéique de kiwi mais pas lors du test Elisa avec l’actinidine purifiée, et la pré-incubation des sera avec l’actinidine n’inhibe pas la fixation des IgE à l’extrait protéique de kiwi aussi bien en immunoblot qu’en western blot.

 Conclusion :

  • Une nouvelle protéine de 38 kDa, qui n’est pas de l’actinidine, représente l’allergène majeur dans cette importante population.
  • L’identification des allergènes majeurs dans un groupe de patients n’est donc pas nécessairement le même dans un autre groupe.
  • Aussi, on ne doit pas parler d’allergène majeur bien défini avant qu’il y ait suffisamment de données provenant de patients issus de culture et d’origine géographique différentes.

Les auteurs ont recherché si dans une population anglaise de patients allergiques au kiwi, l’actinidine est bien l’allergène majeur.

La recherche est négative.

Par contre les auteurs démontrent une production d’IgE spécifique contre une autre protéine de 38 kDa qui représente pour cette population l’allergène majeur.

Cette étude fait suite à d’autres travaux portant par exemple sur les allergies aux rosacées et qui ont montré que la sensibilisation n’était pas la même pour toutes les populations et qu’il fallait tenir compte de l’origine géographique des allergiques.

Dans ce travail, les auteurs ne retrouvent pas d’IgE contre l’actinidine considérée comme l’allergène majeur du kiwi à la suite de la publication d’une étude italienne.

Cette protéase papaïne-like de 30 kDa (Act c 1) a également été décrite comme pouvant donner des réactions croisées avec la figue, l’ananas et la papaye.

Mais les auteurs qui ont travaillé sur des allergiques à priori d’origine anglaise, démontrent que l’allergène majeur pour leur population est différent puisqu’il s’agit d’une protéine de 38 kDa, les IgE dirigées contre cette protéine ne reconnaissant par l’actinidine.

Dans la discussion de leur travail, les auteurs ont éliminé les causes d’erreur et émettent comme hypothèse une sensibilisation primaire au kiwi chez les anglais alors qu’en Italie il y aurait une sensibilisation d’abord aux pollens et à d’autres fruits.

Mais les choses ne sont pas claires, d’autres habitudes alimentaires pouvant également être en cause.

La principale conclusion de cette publication est donc qu’il faut revoir la notion d’allergène majeur qui n’est pas universelle puisque non applicable à toutes les populations et qu’il faudrait donc en revoir la définition.

Il reste par ailleurs à identifier cette nouvelle molécule de 38 kDa.

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