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Une bonne résolution pour 2008 = mesurer le No des enfants asthmatiques !
mardi 22 janvier 2008, par
Dans l’asthme de l’enfant, le suivi de l’action anti-inflammatoire des corticoides inhalés est parfois délicat, et repose sur la clinique et la spirométrie. Cette étude a comparé l’intérêt monoxyde d’azote exhalé dans ce suivi par comparaison à d’autres paramètres.
Comparaison du monoxyde d’azote exhalé à la cytologie de l’expectoration, aux interleukines sériques et à la fonction pulmonaire dans le cadre de la gestion de l’asthme de l’enfant. : Paro-Heitor ML, Bussamra MH, Saraiva-Romanholo BM, Martins MA, Okay TS, Rodrigues JC.
Department of Pediatrics, Pediatric Pulmonology Unit, Instituto da Criança, Hospital das Clinicas, School of Medicine, University of São Paulo, São Paulo, Brazil.
dans Pediatr Pulmonol. 2008 Feb ;43(2):134-41
– Objectifs :
- Le niveau de monoxyde d’azote exhalé est significativement élevé (FeNO) dans l’asthme non contrôlé et diminue après traitement anti-inflammatoire.
- Le but de cette étude prospective était d’analyser l’intérêt du FeNO dans le cadre du suivi et de la gestion de l’inflammation chez des enfants asthmatiques traités par corticoides inhalés (CI) ; et de le comparer avec l’expectoration induite, le dosage sanguin d’interleukines (IL), et la fonction pulmonaire.
– Méthodes :
- 26 enfants asthmatiques stables cliniquement, âgés de 6 à 18 ans, traités ou non traités auparavant par CI, étaient inclus.
- Sur la base du consensus international du GINA, les patients étaient soumis à un traitement standard par fluticasone inhalé pendant 3 mois en fonction de la sévérité de la maladie.
- Durant cette période, chaque patient était évalué 3 fois à approximativement 6 semaines d’intervalle.
- Chaque évaluation comportait une mesure de FeNO, le dosage sanguin d’IL-5, d’IL-10, d’IL-13, et d’Interféron gamma (INF-gamma), une spirométrie, et l’analyse cytologique de l’expectoration spontanée ou induite.
– Résultats :
- Une réduction significative du FeNO moyen et de l’IL-5 était observée tout au long de l’étude, sans changement concomitant du VEMS.
- Il n’existait pas de corrélation significative entre le FeNO et le VEMS lors des 3 évaluations.
- Une corrélation significative entre le FeNO et les niveaux d’IL-5 n’était retrouvée qu’à la 3ème évaluation (r = 0,499 ; p = 0,025).
- Chez la plupart des patients, les concentrations sériques d’IL-10, d’IL-13, d’INF-gamma étaient indétectables tout au long de l’étude.
- Des échantillons d’expectorations étaient obtenus 11 fois spontanément, et 56 fois de façon induite à l’aide de sérum salé hypertonique à 3% (taux de succès de 50,8 %) ; 39 étaient adéquats pour une analyse cytologique (69,9 %).
- Seuls 2 patients sur 26 parvenaient à réaliser des expectorations adéquates lors des 3 évaluations consécutives, ce qui a nui à la détermination d’une éventuelle association entre la cytologie de l’expectoration et le FeNO tout au long de l’étude.
– Conclusion :
- En conclusion, parmi les paramètres de cette étude, il était difficile de réaliser et d’interpréter les séries d’analyse des cytologies des expectorations spontanées ou induites.
- Les Interleukines sériques, qui restaient à des niveaux soit très bas soit indétectables chez la plupart des patients, n’ont pas été jugées utiles dans le cadre du suivi thérapeutique, hormis l’IL-5 qui semble présenter des corrélations avec les niveaux de FeNO.
- Le suivi du VEMS ne montrait pas de variation importante au cours du traitement, démontrant qu’une stabilité fonctionnelle ou l’absence d’obstruction ne reflétaient pas la gestion optimale d’un asthme.
- Des mesures en série du FeNO semblent mieux refléter l’action anti-inflammatoire progressive des CI dans l’asthme.
Le monoxyde d’azote exhalé (FeNO) reflète l’inflammation des voies respiratoires. Il est particulièrement bien adapté pour une utilisation chez l’enfant.
Cette étude l’a comparé à d’autres paramètres (expectoration induite, spirométrie, et marqueurs sériques inflammatoires) dans le cadre du suivi de l’inflammation des voies respiratoires et de l’adaptation thérapeutique d’enfants asthmatiques.
Première constatation : l’utilisation de l’expectoration induite n’est pas possible chez des enfants, les auteurs n’ont en effet pas pu disposer d’assez de prélèvements pour analyser les données. Ceci confirme que cet examen ne peut être utilisée en « routine » pour le suivi d’enfants asthmatiques. La même conclusion est faite pour les marqueurs sériques inflammatoires hormis l’IL-5. Ces 2 paramètres doivent donc être réservés à la recherche.
Le VEMS ne représentait pas un critère fiable car il ne variait pas au long de l’étude. Mais il est important de préciser que celle-ci ne durait que 3 mois ce qui est assez court.
Pour les auteurs, seul le FeNO reflétait bien l’effet anti-inflammatoire des corticoides inhalés dans l’asthme de l’enfant.
Ces résultats confirment donc l’intérêt de cette mesure chez l’enfant, mais elle doit bien sûr être intégrée à l’évaluation clinique du contrôle de la maladie asthmatique, et ne doit en aucun cas se substituer à elle.
Une fois de plus, dommage que cette mesure ne soit pas plus accessible en routine.
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