Relation trouble entre anti-H2 et prick-tests cutanés…

mardi 22 avril 2008 par Dr Geneviève DEMONET2187 visites

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Relation trouble entre anti-H2 et prick-tests cutanés…

Relation trouble entre anti-H2 et prick-tests cutanés…

mardi 22 avril 2008, par Dr Geneviève DEMONET

L’interruption de la prise d’un antihistaminique H1 est indispensable avant la pratique de prick-tests cutanés. Les anti-H2 peuvent-ils également interférer avec la réactivité cutanée ? Un travail polonais tente de répondre à la question…

La ranitidine (150 mg par jour) inhibe la réaction du prick-test cutané (papule, érythème et prurit) : Kupczyk M, Kupryś I, Bocheńska-Marciniak M, Górski P, Kuna P.

Department of Pneumonology and Allergology, Medical University of Lodz, Lodz, Poland

dans Allergy Asthma Proc. 2007 Nov-Dec ;28(6):711-5

Les antagonistes des récepteurs H1 sont connus pour supprimer les réactions des prick-tests cutanés (PTC) ; cependant, l’effet des antagonistes des récepteurs H2, qui sont largement utilisés dans notre pratique quotidienne, reste incertain.

 Le but de cette étude était de déterminer l’influence de la ranitidine sur la papule, l’érythème et la sensation prurigineuse des PTC.

 Vingt et un patients atopiques (5 femmes et 16 hommes) avec une moyenne d’âge de 28,04 ans (DS +/- 8,24) ont été testés avec histamine, codéine, solution de contrôle négatif et extraits allergéniques standards.
 Ranitidine (150 mg par jour), loratadine (10 mg par jour) ou placebo ont été donnés aux volontaires, en double aveugle, pendant 5 jours, après 14 jours sans prise médicamenteuse.
 Les PTC ont été réalisés sur la surface antérieure de l’avant-bras.

 Il n’y a pas eu de différence de papule, d’érythème et de prurit entre les tests cutanés pratiqués avant et après prise de placebo.
 L’analyse a révélé une suppression significative de la papule et de l’érythème par la prise de ranitidine et de loratadine (p = 0,013 et <0,00001, respectivement, pour la papule avec les solutions allergéniques, Wilcoxon rank-sum test).

 Nous avons mis en évidence une suppression significative du prurit par la ranitidine (réduction de 26,85% ; p = 0,005) et la loratadine (29,6% ; p = 0,005) comparativement au placebo (p = 0,068 versus avant traitement).
 Nos résultats montrent un effet suppressif de la ranitidine sur la papule, l’érythème et le prurit des PTC.
 La sensibilité et la spécificité des tests cutanés dépendant de l’arrêt des médicaments pouvant interférer avec la réactivité cutanée, il semble important de prendre en compte l’influence possible des antagonistes des récepteurs H2 sur le diagnostic de l’allergie et sur son traitement.


Vingt et un patients atopiques ont été inclus dans ce travail.

Après une période de « washout » de 14 jours, ils ont reçu, en double aveugle, ranitidine (150 mg/j), loratadine (10 mg/j) ou placebo pendant 5 jours.

Des prick-tests cutanés (histamine, codéine, extraits allergéniques) ont été réalisés avant puis après la prise médicamenteuse.

La prise de ranitidine et de loratadine a diminué de façon significative la réactivité cutanée (papule, érythème et prurit).

Il semble donc important, pour les auteurs, de tenir compte de la prise d’un anti-H2 dans l’interprétation des résultats des tests cutanés.

Cependant, les études réalisées jusqu’ici ne montraient qu’une influence limitée des anti-H2 sur la réactivité cutanée. Faudrait-il donc interrompre tout anti-H2 avant de faire des prick-tests et combien de temps ?

Une étude sur un plus grand nombre de patients tranchera peut-être…

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