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Allergie au méthyldibromoglutaronitrile : patch contre ROAT…
mardi 24 juin 2008, par
L’allergie au méthyldibromoglutaronitrile est souvent rapportée dans la littérature. Les patch-tests sont-ils fiables pour affirmer la sensibilisation ? A quelle concentration faut-il tester ce conservateur ? Les suédois nous livrent la réponse …
Tests ouverts d’application répétée avec le méthyldibromoglutaronitrile chez des patients ayant une dermatite avec et sans hypersensibilité au méthyldibromoglutaronitrile : Isaksson M, Gruvberger B, Bruze M.
Department of Occupational and Environmental Dermatology, Lund University, Malmö University Hospital, Malmö, Sweden
dans Dermatitis. 2007 Dec ;18(4):203-7.
– Contexte :
- L’allergie de contact au et par le méthyldibromoglutaronitrile (MDBGN) a fréquemment été rapportée depuis les années 1990.
– Objectifs :
- Cette étude a été menée pour déterminer la préparation optimale de test pour le MDBGN et la pertinence clinique d’une telle allergie de contact.
– Méthodes :
- Un test ouvert d’application répétée (ROAT) a été pratiqué au niveau de la partie supérieure du bras et pendant un maximum de 4 semaines à l’aide de crèmes hydratantes contenant ou non du MDBGN à 0,03% poids/poids chez 38 patients ayant des patch-tests positifs (32 patients) ou douteux (6 patients) à au moins une des 4 préparations de MDBGN dans la vaseline à 1,0%, 0,5%, 0,3% ou 0,1% (poids/poids pour tous).
- Sept patients sans hypersensibilité au MDBGN ont servi de contrôles et ont subi les mêmes tests.
– Résultats :
- Dix-neuf (59,4%) des 32 patients allergiques au MDBGN ont eu un ROAT positif sur le bras sur lequel la crème hydratante contenant le MDBGN avait été appliquée alors qu’aucun patient ayant une réaction douteuse ou négative au MDBGN n’a réagi (p = 0,002).
- Une association statistiquement significative a été trouvée entre la réactivité au patch-test et le résultat du ROAT (p< 0,001).
– Conclusion :
- Le patch-test avec le MDBGN à 0,3% et 0,1% raterait des réactions au patch-test cliniquement pertinentes au MDBGN.
Trente huit patients ayant des patch-tests positifs ou douteux à au moins une concentration (1,0%, 0,5%, 0,3% ou 0,1%) de méthyldibromoglutaronitrile (MDBGN) ont été inclus dans ce travail.
On a pratiqué des tests ouverts d’application répétée à l’aide de crèmes hydratantes contenant ou non du MDBGN. Sept patients non sensibilisés ont servi de sujets contrôles.
Une association statistiquement significative a été trouvée entre la réactivité au patch-test et le résultat du ROAT (p< 0,001).
Aucun patient ayant eu une réaction douteuse ou négative n’a réagi alors que 59,4% des patients allergiques au MDBGN ont eu un ROAT positif avec le topique contenant du MDBGN.
Ce travail a permis d’établir que les concentrations de 0,3% et 0,1% dans la vaseline du MDBGN raterait des sensibilisations pertinentes.
Le méthyldibromoglutaronitrile (autrement nommé dibromodicyanobutane ou Tektamer® 38) est un conservateur, dérivé nitrile, présent dans certains cosmétiques (shampoings, crèmes et lotion pouvant être rincées, lingettes démaquillantes, crèmes et laits hydratants pour le visage, serviettes de toilette humidifiées, produits antisolaires) mais aussi certains produits industriels (produits adhésifs, peintures, huiles de coupe…).
L’Euxyl® K400 est un mélange de méthyldibromoglutaronitrile (20%) et de phénoxyéthanol (80%) le premier étant particulièrement responsable de l’allergénicité de ce conservateur.
D’après les résultats de ce travail, le méthyldibromoglutaronitrile doit être testé à 0,5% ou 1% dans la vaseline (il est à 0,3% dans la batterie Destaing par exemple…).
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