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Le travail aura sa peau…
mardi 1er juillet 2008, par
Les maladies professionnelles cutanées altèrent les conditions de vie du patient mais mettent aussi en jeu son travail. Une prise en charge spécifique des pathologies sévères a été mise en place en Allemagne depuis 10 ans : les résultats sont là…
Prévention tertiaire individuelle des maladies professionnelles cutanées : expérience sur 10 ans avec des dermatites professionnelles récalcitrantes : Skudlik C, Wulfhorst B, Gediga G, Bock M, Allmers H, John SM.
Department of Dermatology, Environmental Medicine, Health Theory, Faculty of Human Sciences, University of Osnabrueck, Sedanstrasse 115, 49090, Osnabrueck, Germany
dans Int Arch Occup Environ Health. 2008 Aug ;81(8):1059-64
– Objectifs :
- Des mesures intensives interdisciplinaires de prévention tertiaire individuelle (PTI) sont nécessaires lorsque les employés sont menacés de perdre leur travail à cause d’une maladie cutanée professionnelle (MCP) sévère.
- Les PTI comprennent 2-3 semaines de traitement des patients en interne ainsi qu’un conseil sanitaire pédagogique intensif puis un traitement de 3 semaines en externe par les dermatologues locaux.
- Chaque patient sera en arrêt de travail durant 6 semaines généralement afin de permettre un rétablissement complet de la barrière cutanée.
– Méthodes :
- Dans la période de 1994-2003, chaque patient des 1486 ayant bénéficié de PTI, ayant des professions variées à haut risque et ayant été traité dans notre institution, a été suivi pendant un an après les PTI par l’intermédiaire d’un questionnaire standardisé qui a été retourné par 1164 patients.
– Résultats :
- Sept cent soixante-quatre (66%) des 1164 patients ayant répondu ont conservé leur profession à risque.
- On a pu démontrer que le maintien dans le poste de travail était dépendant de la motivation individuelle à l’utilisation d’une protection cutanée (P < 0.001), de la fourniture par l’employeur de la protection cutanée (P < 0.001), de l’âge (élevé) du patient (P < 0.001) et de la durée de la prise en charge externe par le dermatologue local (P < 0.001).
- Cependant, il n’y a pas eu de différences significatives concernant la probabilité de poursuite du travail avec succès dans les différentes professions à haut risque (coiffeurs, infirmières, métallurgistes, employés dans l’alimentaire, ouvriers du bâtiment).
– Conclusion :
- Les données obtenues des PTI révèlent des options pertinentes remarquables pour la prise en charge interdisciplinaire des patients ayant une MCP sévère dans toutes les professions à risque.
Pendant 10 ans, 1486 patients ayant une dermatite professionnelle sévère ont bénéficié de mesures de prévention tertiaires d’abord lors d’une hospitalisation de 2 à 3 semaines puis par une prise en charge de 3 semaines en externe par un dermatologue avec un arrêt de travail total de 6 semaines.
Les patients ont reçu un questionnaire un an plus tard.
Sur les 1164 patients qui ont répondu, 66% avaient conservé leur profession.
Le succès dans le maintien du poste était lié à l’utilisation d’une protection cutanée (surtout si fournie par l’employeur), à l’âge (élevé) du patient et au suivi prolongé par le dermatologue.
Aucune différence n’a été notée dans les différentes professions à risque.
Un exemple à suivre ?
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