L’adrénaline dans le traitement de l’anaphylaxie, avec ou sans choc. : Sheikh A, Shehata YA, Brown SG, Simons FE.
Division of Community Health Sciences : GP Section, The University of Edinburgh, 20 West Richmond Street, Edinburgh, UK, EH8 9DX
dans Cochrane Database Syst Rev. 2008 Oct 8 ;(4):CD006312.
L’anaphylaxie est définie comme une réaction d’hypersensibilité immédiate sévère à l’évolution rapide dès les premiers symptômes, et qui peut entraîner la mort.
L’adrénaline est universellement reconnue comme le seul traitement d’urgence de première intention dans le traitement de l’anaphylaxie.
Objectif :
- Évaluer les bénéfices et les risques de l’adrénaline dans le traitement de l’anaphylaxie.
Méthode des recherches :
- Nous avons interrogé la base de données Cochrane des études cliniques contrôlées (CENTRAL), celle de MEDLINE (entre 1966 et mars 2007), celle d’EMBASE aux mêmes dates, le registre du CINAHL (de 1982 à mars 2007), et ceux de BIOSIS, d’ISI le Web de la connaissance et enfin de LILACS (tous les trois jusqu’en mars 2007 également).
- Nous avons aussi recherché des informations sur plusieurs sites Internet relatant les plaintes et les procès médicaux en cours : http://clinicaltrials.gov/ ou bien http://www.controlledtirals.com ainsi que http://www.actr.org.au/
- Enfin, nous nous sommes mis en rapport avec les laboratoires pharmaceutiques pouvant être concernés par le sujet et interrogé les experts internationaux en Allergologie ou en Réanimation dans l’objectif d’avoir connaissance d’une étude locale non publiée.
Critères de sélection :
- Nous souhaitions retenir les études cliniques contrôlées du traitement de l’anaphylaxie, randomisées ou pas, comparant l’adrénaline avec l’absence de soins (NDT : authentique !), avec l’administration d’un placebo, ou bien avec l’administration d’un autre agoniste adrénergique.
Collecte des données et analyse :
- Deux auteurs ont indépendamment analysé tous les articles pouvant rentrer dans le champ de notre recherche d’informations.
-Résultats :
-* Nous n’avons trouvé aucune étude satisfaisant à nos critères de recherche.
Conclusions :
-* En nous référant à cette revue de la littérature, nous sommes incapables de donner une quelconque recommandation quant à l’utilisation de l’adrénaline dans le traitement de l’anaphylaxie.
- Bien qu’il y ait un réel besoin d’études cliniques de grande qualité méthodologique, randomisées, en double aveugle et contre placebo pour évaluer objectivement les véritables avantages de l’administration d’adrénaline dans le traitement de l’anaphylaxie, de telles études ne seront probablement jamais menées.
- En effet, ces études pourraient être contraires à la morale dans la mesure où il est unanimement admis que c’est l’administration précoce de l’adrénaline qui conditionne la survie du patient victime d’anaphylaxie.
- De plus, de telles études seraient difficiles à mener car l’anaphylaxie survient le plus souvent sans prévenir, dans un cadre non-médical, et est de gravité variable selon les individus et même d’un épisode à l’autre chez le même sujet.
- Dans ces conditions, il serait difficile, voire impossible, de recueillir les données mesurables initiales et leur évolution ultérieure.
- En l’absence d’étude valable, et bien que nous ne disposions même pas d’un début de preuve quelconque, nous continuons de préconiser l’injection intramusculaire d’adrénaline comme traitement de première intention dans la prise en charge de l’anaphylaxie.