Il ne faut pas négliger le facteur cheval…

vendredi 28 novembre 2008 par Dr Geneviève DEMONET1927 visites

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Il ne faut pas négliger le facteur cheval…

Il ne faut pas négliger le facteur cheval…

vendredi 28 novembre 2008, par Dr Geneviève DEMONET

Les allergènes de chat se propagent et se retrouvent dans des endroits inattendus. En serait-il de même pour ceux du cheval ? Pourrait-on se sensibiliser au cheval sans avoir jamais vu l’ombre d’un équidé ? Une équipe italienne tente d’éclairer notre lanterne…

Allergènes du cheval : un risque sous-estimé de sensibilisation allergique dans une population atopique urbaine sans exposition professionnelle : Liccardi G, Salzillo A, Dente B, Piccolo A, Lobefalo G, Noschese P, Russo M, Gilder JA, D’Amato G.

Department of Chest Diseases, Division of Pneumology and Allergology, High Speciality "A.Cardarelli" Hospital, Via Rione Sirignano n(o) 10, 80122 Naples, Italy.

dans Respir Med. 2008 Nov 7.

 Contexte :

  • Il y a peu de données sur la sensibilisation aux allergènes de cheval dans les zones urbaines modernes.
  • Le but de cette étude était d’examiner les caractéristiques de la sensibilisation allergique et le mode d’exposition aux allergènes de cheval chez les patients atopiques vivant dans une zone urbaine et n’ayant pas d’exposition professionnelle au cheval et/ou aux produits dérivés du cheval.

 Méthodes :

  • Parmi 1882 patients consécutifs vus en consultation, on a sélectionné tous les sujets ayant eu une réaction cutanée immédiate aux phanères de cheval.
  • On a recueilli l’histoire clinique des patients y compris l’évaluation méticuleuse d’une possible exposition au cheval ainsi que le résultat des prick-tests cutanés (PTC) et de l’analyse des IgE totales et spécifiques.

 Résultats :

  • Sur les 1207 patients ayant des PTC positifs, 35 (3.43%) étaient sensibilisés aux phanères de cheval.
  • Aucun patient n’était monosensibilisé.
  • Six personnes ont déclaré un contact direct avec des chevaux, 10 avaient des contacts occasionnels avec des propriétaires de cheval (exposition indirecte) et 19 ont nié avoir un contact direct ou indirect avec des chevaux ou des allergènes de cheval.
  • Vingt des 35 patients sensibilisés au cheval ont signalé des symptômes nasaux et bronchiques, 14 avaient une rhinite sans asthme et 1 avait un asthme sans rhinite.

 Conclusions :

  • Nos résultats suggèrent que la sensibilisation allergénique aux allergènes de cheval est plus fréquente que prévue chez les sujets vivant dans un environnement urbain sans exposition directe ou professionnelle aux chevaux.
  • Les individus hautement atopiques ou ceux sensibilisés aux animaux de compagnie devraient avoir des PTC et un dosage d’IgE spécifiques avant de débuter une activité les mettant en contact régulier avec des chevaux telle que l’équitation ou la fréquentation d’un environnement associé aux chevaux.

Une étude italienne a exploré la sensibilisation au cheval chez 1882 patients consécutifs vus en consultation d’allergologie et vivant en milieu urbain.

Parmi ceux-ci, 35 patients (3,43%) avaient des prick- tests cutanés positifs aux phanères de cheval mais aucun n’était monosensibilisé.

Ces 35 personnes avaient toutes des symptômes respiratoires (rhinite et/ou asthme). Dix-neuf d’entre elles n’avaient aucun contact direct ou indirect avec des chevaux (ou des allergènes de cheval) alors que 6 autres avaient des contacts directs réguliers avec un cheval et les10 derniers des contacts occasionnels ou indirects.

Les patients exposés au cheval par leur profession ont été exclus de cette étude.

La lecture de l’article nous apprend que les taux d’IgE spécifiques des poils de chevaux (e3) étaient équivalents chez tous les patients, qu’ils soient en contact avec des chevaux ou non. Par contre, aucun patient (sauf un) n’avait d’IgE spécifiques des protéines sériques de cheval s’il n’était pas en contact direct avec l’animal.

D’autres particularités ont été soulignées pour la sensibilisation au cheval : la prédominance féminine (25/35), les antécédents familiaux d’allergie (25/35) et une sensibilisation concomitante fréquente au chat et au chien (25 et 23/35 respectivement).

L’histoire ne nous dit pas si les patients avaient des symptômes aigus au contact du cheval. La responsabilité du cheval dans les symptômes chroniques est bien sûr difficile à évaluer, les patients étant polysensibilisés…

On peut soupçonner, à la lecture de ces résultats, que l’habitat urbain ne met pas à l’abri d’une sensibilisation au cheval même en l’absence de contact direct ou indirect avec l’animal.

Les allergènes de cheval pourraient-il se promener tranquillement de lieu en lieu et sensibiliser les patients atopiques ? Un dosage des allergènes dans la poussière de maison pourrait, peut-être, répondre à la question. Il semble, cependant, que la mesure soit moins bien standardisée que celle des autres aéroallergènes.

Ces résultats pourraient également être dus à une réactivité croisée entre les allergènes de cheval et les allergènes majeurs d’autres mammifères (vaches, chiens, cobaye, lapins, rongeurs et chats).

Les auteurs conseillent donc de tester les atopiques souhaitant faire de l’équitation, même en l’absence de contact préalable avec les chevaux…

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