Celui qui croit que l’allergie c’est simple se fourre le pollen dans l’œil !!

mardi 17 février 2009 par Dr Stéphane Guez795 visites

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Celui qui croit que l’allergie c’est simple se fourre le pollen dans l’œil !!

Celui qui croit que l’allergie c’est simple se fourre le pollen dans l’œil !!

mardi 17 février 2009, par Dr Stéphane Guez

La physiopathologie de la réaction allergique est bien connue mais il reste encore beaucoup de zones non explorées en particulier sur le plan physique : comment l’allergène vient-il au contact des cellules immunologiques ? L’intérêt n’est pas seulement formel, cela pourrait conduire à de nouvelles applications thérapeutiques

L’allergène de pollen de bouleau Bet v1 se lie et est transporté au travers de la conjonctive chez les patients allergiques. : Renkonen J, Mattila P, Lehti S, Mäkinen J, Sormunen R, Tervo T, Paavonen T, Renkonen R.

Transplantation laboratory & Infection Biology Research Program, Haartman Institute, University of Helsinki, Helsinki.

dans Allergy. 2009 Jan 13.

 Introduction :

  • Des études précédentes dans l’allergie aux pollens de type I se sont principalement focalisées sur les réponses immunes et lymphocytaires.
  • Ici, les auteurs ont commencé à étudier à l’aide d’un système visuel biologique les différences entre l’épithélium conjonctival de patients allergiques et de sujets sains.

 Matériel et méthode :

  • Une analyse transcriptionnelle combinée à une microscopie optique et électronique des allergènes de bouleau de type Bet v 1 situés dans les cellules et les tissus de l’épithélium conjonctival de patients allergiques et sains a été réalisée.

 Résultats :

  • Les allergènes Bet v 1 se lient aux cellules de l’épithélium conjonctival dans les minutes qui suivent une exposition même lors de la saison hivernale non symptomatique seulement chez les patients allergiques mais pas chez les sujets sains.
  • La microscopie montre que Bet v 1 est transporté au travers de l’épithélium par endocytose membranaire en liaison avec des lipides de la couche protéo-lipidique et se lie aux mastocytes seulement chez les sujets allergiques mais pas chez les sujets sains.
  • L’étude transcriptionnelle des 22 récepteurs possibles révèle une expression élevée dans l’épithélium des allergiques par rapport aux sujets sains.
  • Une étude de la littérature indique que parmi ce récepteurs, 8 (37%) sont associés à l’endocytose par des canaux avec des récepteurs d’endocytose ce qui suggère que le transport de Bet v 1 est dépendant de lipides membranaires.

 Conclusion :

  • Les auteurs montrent qu’il existe une différence nette dans la liaison et le transport de Bet v 1 au niveau des cellules de l’épithélium conjonctival chez les sujets allergiques par rapport aux sujets sains et que des récepteurs lipidiques potentiels ont été individualisés, et qui pourraient être des médiateurs ou des co-transporteurs.
  • L’application de ces nouvelles techniques au niveau des cellules de la conjonctive humaine permet de proposer de nouvelles hypothèses et mérite une analyse plus poussée des mécanismes moléculaires de la maladie multifactorielle qu’est l’allergie au pollen de bouleau de type I.

Dans ce travail, les auteurs analysent comment l’allergène Bet v 1 entre dans l’œil du patient allergique.

Il existe un transport au travers de la membrane qui fait intervenir des récepteurs particuliers en liaison avec des lipides membranaires. Ce transport est spécifique au patient allergique et n’existe pas chez le sujet sain.

Il existe donc un transport spécifique de l’allergène chez l’allergique bien en amont de la réaction immune à IgE.

On peut donc penser qu’il existe une perméabilité anormale à certains allergènes chez le patient allergique et cela serait peut-être la première étape avant la reconnaissance à IgE.

Comme il y a une différence très nette par rapport au sujet sain on peut penser que l’anomalie initiale du développement de l’allergie pourrait être ce contact initial anormal entre un allergène et les cellules immunitaires situées sous la peau et /ou sous les muqueuses.

On rejoint donc la physiopathologie de la dermatite atopique avec une explication qui finalement permettrait de mieux comprendre l’ensemble du développement de la maladie atopique.

Il convient donc comme le souligne les auteurs de poursuivre les recherches dans cette voie, sans compter que cela pourrait aboutir à la conception de nouvelles molécules antiallergiques.

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