Arachide : si t’es allergique et joueur ce traitement est fait pour toi !!!

mercredi 9 septembre 2009 par Dr Stéphane Guez945 visites

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Arachide : si t’es allergique et  joueur ce traitement est fait pour toi !!!

Arachide : si t’es allergique et joueur ce traitement est fait pour toi !!!

mercredi 9 septembre 2009, par Dr Stéphane Guez

Le traitement de l’allergie alimentaire à l’arachide reste décevant reposant sur l’éviction et le traitement préventif d’une réaction grave en cas d’ingestion accidentelle. Les premières tentatives d’immunothérapie « classique » ont entraîné des accidents très sévères. Est-ce que la voie orale est possible malgré tout ?

Sécurité d’un protocole d’immunothérapie par voie orale à l’arachide chez des enfants allergiques à l’arachide. : Alison M. Hofmann, MDa, Amy M. Scurlock, MDb, Stacie M. Jones, MDb, Kricia P. Palmer, MDb, Yuliya Lokhnygina, PhDc, Pamela H. Steele, CPNPa, Janet Kamilaris, RNa, A. Wesley Burks, MD

a Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Duke University Medical Center, Durham, NC
b Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, University of Arkansas, Little Rock, Ark
c Department of Biostatistics and Bioinformatics, Duke University, Durham, NC

dans JACI Volume 124, Issue 2, Pages 286-291.e6 (August 2009)

 Introduction :

  • L’immunothérapie par voie orale (OIT) est une option thérapeutique intéressante dans l’allergie à l’arachide.
  • Mais comme durant l’OIT l’ingestion d’un allergène par un patient allergique peut potentiellement déclencher des réactions allergiques sévères, il est primordial de confirmer la sécurité de cette voie de désensibilisation.

 Objectif de l’étude :

  • Le but de ce travail a été d’examiner la sécurité de l’OIT pendant la phase d’augmentation progressive des doses le premier jour puis les jours suivants et enfin durant la phase d’entretien à domicile chez des patients inclus dans cette étude sur l’allergie à l’arachide.

 Matériel et méthode :

  • Les symptômes cutanés, des voies respiratoires, bronchiques et digestives ont été recueillis au cours des différentes phases du protocole de désensibilisation.
  • Les patients avaient également un carnet de recueil quotidien des éventuels symptômes après chaque prise d’allergène effectuée à domicile.
  • Une analyse statistique de ces données a ensuite été réalisée.

 Résultats :

  • 20 des 28 patients ont réalisé toutes les phases de l’étude.
  • Pendant la phase d’initialisation, les symptômes les plus fréquents concernaient :
    • les voies respiratoires (79%)
    • les manifestations abdominales (68%)
  • Le risque d’un sifflement bronchique modéré durant la phase d’initialisation est de 18%.
  • La probabilité d’avoir des symptômes après la phase d’augmentation des doses est de 46% avec un risque de symptomatologie :
    • des voies respiratoires de 29%
    • et de réactions cutanées de 24%.
  • Le risque de réactions avec une prise à domicile est de 3.5%.
  • L’atteinte des voies respiratoires (1.2%) et de la peau (1.1%) sont les plus fréquentes lors du traitement d’entretien à domicile.
  • Un traitement a été administré lors de la prise de 0.7% des doses à domicile.
  • 2 patients ont reçus de l’epinephrine après une prise de désensibilisation à domicile.

 Conclusions :

  • Les patients ont plus fréquemment des réactions allergiques significatives lors de la première phase de montée des doses sur un jour alors même qu’ils sont particulièrement bien suivis et surveillés sur le plan médical, que durant les autres phases du protocole.
  • Les réactions allergiques à domicile sont rares.

Les auteurs ont testé les risques d’une désensibilisation par voie orale à l’arachide selon un protocole en 3 étapes.

Les risques les plus élevés surviennent lors de la phase initiale en milieu hospitalier, alors qu’il y a peu de réaction lors de la montée lente des doses à domicile. La phase d’entretien a nécessité l’utilisation d’adrénaline.

Il s’agit donc de l’évaluation seulement sur le plan de la faisabilité en raison des risques potentiels d’une désensibilisation par voie orale.

Tous les patients sont allergiques, mais ont été éliminés de l’étude tous les patients ayant présenté une réaction grave lors de l‘ingestion d’arachide. A priori il n’y a donc aucune inclusion de patients ayant fait un choc anaphylactique.

Durant la première phase dite d’initialisation en milieu protégé, une dose totale de 50mg est acquise. Puis il y a une augmentation des doses de 30 mg toutes les 2 semaines pour obtenir un total de 300mg qui correspond à l’ingestion d’une arachide.

Durant la phase d’initialisation il y a eu des réactions sévères de même que pendant la phase d’entretien. Mais le nombre de réactions le plus élevé à lieu pendant la phase initiale c’est-à-dire en milieu hospitalier.

Par contre ce travail ne dit pas si les patients sont réellement protégés car il n’y a eu aucune ingestion accidentelle d’arachide et aucun test systématique de provocation avant et après la mise en place de la désensibilisation. Il n’est d’ailleurs pas prouvé qu’il agisse d’une désensibilisation et non d’une induction de tolérance.

Il s’agit donc d’une étude préliminaire qui ne permet pas actuellement de proposer ce type de traitement dans la prise en charge de l’allergie alimentaire à l’arachide.