Elle ne vous montera plus au nez, la moutarde livre enfin ses secrets.

mardi 1er décembre 2009 par Dr Stéphane Guez1140 visites

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Elle ne vous montera plus au nez, la moutarde livre enfin ses secrets.

Elle ne vous montera plus au nez, la moutarde livre enfin ses secrets.

mardi 1er décembre 2009, par Dr Stéphane Guez

Comment peut-on expliquer une réactivité croisée à la pêche chez des patients allergiques à la moutarde ? Jusqu’à présent, les 2 allergènes connus Sin a 1 et Sin a 2 qui sont spécifiques aux graines ne le peuvent pas. Il faut donc penser qu’il existe certainement des allergènes appartenant à des familles protéiques autres.

nsLTP et profiline sont des allergènes des graines de moutarde : clonage, séquençage et production recombinante de Sin a 3 et Sin a 4. : S. Sirvent 1 , O. Palomares 1 , A. Vereda 2 , M. Villalba 1 , J. Cuesta-Herranz 2 and R. Rodríguez 1

1 Departament of Biochemistry and Molecular Biology, Complutense University of Madrid, Madrid, Spain and 2 Service of Allergy, Fundación Jiménez Díaz, Madrid, Spain

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 39 Issue 12, Pages 1929 - 1936

 Introduction :

  • Les patients allergiques à la moutarde sont fréquemment sensibilisés à la pêche.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’identifier et d’analyser les nouveaux allergènes de la moutarde jaune qui peuvent être impliqués dans la réactivité croisée IgE.

 Matériel et méthodes :

  • Les sérums de patients allergiques à la moutarde et ayant des symptômes à la pêche ont été étudiés.
  • Les études en spectrométrie de masse ont permis de définir les séquences de protéines fixant les IgE.
  • Les cDNAs codant Sin a 3 et Sin a 4 ont été amplifiés par PCR, clonés et séquencés.
  • Les allergènes recombinants ont été respectivement obtenus dans Pichia pastoris et Eschrichia coli et utilisés pour des études en ELISA, immunoblot et techniques d’inhibition.

 Résultats :

  • Les cDNAs Sin a 3 et Sin a 4 codent pour des protéines de 92 et 131 acides aminés qui appartiennent respectivement aux familles protéiques des nsLTP et profiline.
  • Sin a 3 et Sin a 4 montrent 54% et 80% d’identité respectivement avec les nsLTP allergisantes de la pêche et la profiline du melon.
  • Les allergènes recombinants sont tous deux IgE réactifs en ELISA et immunoblot.
  • Les extraits de la peau et de la pulpe de pêche et du melon inhibent quasiment la fixation des IgE aux recombinants Sin a 3 net Sin a 4 en technique immunoblot.

 Conclusion :

  • Sin a 3 (nsLTP) et Sin a 4 (profiline) sont identifiés comme de nouveaux allergènes de la moutarde et montrent une réactivité croisée avec les fruits tels que la pêche ou le melon.
  • La connaissance de ces 2 allergènes pourrait contribuer :
    • à une meilleure compréhension de la réactivité croisée entre la moutarde et les autres allergènes alimentaires d’origine végétale,
    • leurs disponibilités pourraient donner aux cliniciens de nouveaux outils utiles pour le diagnostic allergologique moléculaire.

Les auteurs ont réussi à identifier les protéines fixant les IgE spécifiques de patients allergiques à la moutarde et aux pêches, et ensuite à séquencer et cloner Sin a 3 et Sin a 4 par la technique des recombinants.

Il s’agit respectivement d’une LTP et d’une profiline avec des homologies pouvant expliquer une réactivité croisée.

Ce travail est très intéressant car il peut enfin expliquer cette observation clinique fréquente de tests cutanés positifs à la moutarde chez des patients polysensibilisés alors même qu’il n’y a pas toujours une allergie clinique observée.

Jusqu’à présent on connaissait Sin a 1 et Sin a 2 qui sont respectivement une 2s globuline et une 11 s globuline, spécifiques aux graines et ne pouvant donc pas expliquer une réactivité croisée avec la pêche.

Ici les auteurs ont identifié 2 nouveaux allergènes qui fixent les IgE spécifiques de ces patients, ayant à la fois une allergie à la moutarde jaune et à la pêche.

Il s’agit de Sin a 3 et Sin a 4 qui sont respectivement une nsLTP et une profiline.

Les tests réalisés montrent qu’il existe une homologie importante avec les familles LTP et profiline, pouvant permettre de comprendre une réactivité croisée avec la pêche et le melon respectivement pour la LTP et pour la profiline.

L’allergologie moléculaire s’enrichit donc maintenant de 4 nouveaux allergènes pour la moutarde, permettant de mieux comprendre les réactivités croisées du polysensibilisé avec des notions de pronostic de gravité en permettant d’identifier une allergie à une LTP.