LA question essentielle de fin d’année : peut-on offrir une ruche de Noël à un atopique ?

jeudi 10 décembre 2009 par Dr Stéphane Guez689 visites

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LA question  essentielle de fin d’année : peut-on offrir une ruche de Noël à un atopique ?

LA question essentielle de fin d’année : peut-on offrir une ruche de Noël à un atopique ?

jeudi 10 décembre 2009, par Dr Stéphane Guez

Est-ce que l’atopie est un facteur de risque de développer une allergie lors d’une piqure d’hyménoptère ? La réponse habituellement admise est : non. Mais hélas en médecine rien n’est simple et une certitude d’un jour peut-être brusquement remise en question le lendemain. Ami lecteur courage !!

Augmentation de la fréquence et de la sévérité des réactions allergiques aux piqûres d’insectes chez des enfants d’âge scolaire ayant des affections atopiques. : Yael Graif 1 , Orly Romano-Zelekha 2 , Irit Livne 3 , Manfred S. Green 2,4 and Tamy Shohat 4,5

1 Allergy and Immunology Clinic, Pulmonary Institute, Rabin Medical Center, Petah Tiqva, affiliated with Sackler Faculty of Medicine, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel , 2 The Israel Center for Disease Control, Israel Ministry of Health, Tel Hashomer, Israel , 3 Israel Ministry of Education, Jerusalem, Israel , 4 Department of Epidemiology and Preventive Medicine, Sackler Faculty of Medicine, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel , 5 Tel Aviv District Health Office, Israel Ministry of Health, Tel Aviv, Israel

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 20 Issue 8, Pages 757 - 762

 Introduction :

  • La question de savoir si oui ou non le fait d’avoir un terrain atopique est un facteur de risque de développer une allergie aux piqures d’insectes n’est toujours pas résolue.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’évaluer l’association entre :
    • des maladies atopiques (asthme, rhinite allergique, dermatite atopique)
    • et le risque de développement d‘une allergie aux insectes piqueurs,
  • chez des enfants d’âge scolaire en Israël.

 Matériel et méthode :

  • Un auto-questionnaire de l’étude internationale sur l‘asthme et les allergies de l’enfant (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) a été distribué au sein d’un échantillon national d’enfants scolarisés de 13 à 14 ans.
  • Des questions portant sur les réactions aux piqures d’insectes ont été rajoutées.

 Résultats :

  • Il a été recueilli 10021 questionnaires analysables.
  • Parmi les enfants qui rapportent une réaction aux piqures d’insectes (56.3%), la prévalence :
    • d’un asthme actuel est de 6%,
    • celle d’une rhinite de 10.5%
    • et celle d’une dermatite atopique est de 8.7%,
  • sans aucune différence significative par rapport au reste de la population.
  • Parmi les enfants ayant une affection atopique :
    • 36.9% rapportent une réaction allergique aux piqures d’insectes
    • par rapport à 24.8% chez les enfants non atopiques (p<0.0001).
  • En analyse multi-variée, l’asthme, la rhinite allergique et la dermatite atopique sont retenus comme des facteurs de risque significatifs de développement de réactions allergiques de toutes sévérités.
  • Les enfants du groupe atopique ont :
    • une fréquence plus élevée de réactions allergiques sévères par rapport aux enfants non atopiques,
    • avec de façon significative une fréquence plus grande des réactions moyennes (p<0.0001).
  • Les enfants asthmatiques ayant une réaction allergique sévère ont plus de paramètres d’asthme sévère que les enfants asthmatiques ayant une réaction allergique légère ou aucune réaction lors d’une piqûre d’insecte.

 Conclusion :

  • Les affections atopiques sont associées à une fréquence plus importante et plus sévère de réactions allergiques aux piqures d’insectes chez les enfants.
  • La sévérité de ces réactions allergiques est corrélée à la sévérité des symptômes d’asthme.

Dans ce travail épidémiologique reposant sur un questionnaire distribué à une large population d’enfants, les auteurs démontrent qu’il n’y a pas de lien de fréquence entre atopie et risque de développer une allergie aux piqures d’insectes, mais que l’atopie est un facteur de risque de développer plus souvent une réaction allergique sévère.

Les résultats de ce travail vont contre les données actuellement admises d’une absence de lien entre le fait d’être atopique et le risque de développer une allergie aux piqures d’insectes en particulier aux hyménoptères.

Ici, la population des enfants atopiques présente une fréquence plus élevée d’allergie aux insectes piqueurs avec un risque plus élevé de développer des réactions allergiques aussi bien légères que modérées et sévères. L’asthme est en particulier un facteur de risque s’il est sévère.

Mais ce travail épidémiologique a porté uniquement sur les résultats d’un auto-questionnaire sans que les réponses soient validées par des médecins référents, des tests cutanés ou un dosage d’IgE spécifiques.

Même si les questions sont validées puisque provenant d’un questionnaire international largement répandu, il est difficile de ne pas penser que les réactions rapportées par les enfants puissent être surestimées.

Surtout il est difficile d’être certain que ces réactions soient liées à un mécanisme IgE dépendant. Il est donc difficile de retenir une quelconque conclusion au débat sur le lien antre atopie et allergie aux piqures d’insectes.

Tout au plus on retiendra le fait qu’avoir un asthme sévère est un facteur de risque de développer une allergie sévère lors d’une piqure d’insecte.

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