Nouveau forfait : shampoing-coupe-coloration-patchs test !

mardi 23 mars 2010 par Dr Céline Palussière1649 visites

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Nouveau forfait : shampoing-coupe-coloration-patchs test !

Nouveau forfait : shampoing-coupe-coloration-patchs test !

mardi 23 mars 2010, par Dr Céline Palussière

L’eczéma des mains est très fréquent chez les coiffeurs, et constitue un motif d’abandon de la profession. Cette étude analyse la fréquence des allergènes en cause dans les eczémas allergiques, et évalue le facteur de risque que constitue un antécédent de dermatite atopique. Faut-il poser des patchs à tous ?

Les coiffeurs avec dermatite devraient toujours être testés en patchs, sans tenir compte de leur statut atopique. : Rachel L. O’Connell 1 , Ian R. White 1 , John P. Mc Fadden 1 and Jonathan M. L. White 1

1 Department of Cutaneous Allergy, St John’s Institute of Dermatology, St Thomas’ Hospital, Westminster Bridge Road, London SE1 7EH, UK

dans Contact Dermatitis
Volume 62 Issue 3, Pages 177 - 181

 Contexte :

  • L’allergie de contact est fréquente chez les coiffeurs en raison de leur exposition aux produits chimiques utilisés pour les colorations et les permanentes.
  • Les sujets atopiques sont connus pour avoir une prévalence élevée d’abandon de la profession en rapport à une morbidité associée à un eczéma des mains.

 Objectifs :

  • Établir quels produits chimiques sont responsables de dermatite de contact allergique chez les coiffeurs et si la prévalence est la même selon le statut atopique.

 Méthodes :

  • Un total de 729 coiffeurs qui avaient été testé par patchs étaient rétrospectivement étudiés.
  • Les réactions allergiques aux allergènes relevants de la batterie standard Européenne et de la batterie coiffure étaient analysées, par rapport à une histoire d’eczéma atopique.

 Résultats :

  • Sur le total, 29.9% des patients avaient une histoire actuelle ou passée d’eczéma atopique.
  • Les allergènes les plus fréquemment positifs de la batterie standard Européenne étaient le sulfate de nickel (32.1%) et la p-phenylenediamine (19.0%).
  • Dans la batterie coiffure il s’agissait du glyceryl monothioglycolate (21.4%) et du persulfate d’ammonium (10.6%).
  • Il n’y avait pas de différence significative entre les sujets avec ou sans histoire d’eczéma atopique, excepté pour fragrance mix 1 et le sulfate de nickel.

 Conclusions :

  • Nous présentons les résultats de la plus grande cohorte de coiffeurs testés par patchs dans un seul centre.
  • Il est nécessaire de tester par patchs les coiffeurs ayant une dermatite, sans tenir compte de l’histoire personnelle d’atopie.
  • Des stratégies pour réduire la prévalence de la dermatite de contact allergique sont nécessaires.

Dans cette étude rétrospective, les auteurs ont analysé les résultats de patchs de la batterie standard européenne et de la batterie coiffure, auprès de 729 coiffeurs explorés pour un eczéma des mains.

Les résultats étaient analysés en fonction des antécédents personnels d’eczéma atopique, qui existaient chez près de 30% des sujets testés.

Les allergènes les plus fréquemment positifs étaient le sulfate de nickel, la p-phenylenediamine, le glyceryl monothioglycolate et le persulfate d’ammonium.

On considère habituellement que la dermatite atopique est le principal facteur de risque d’eczéma des mains, qu’il soit d’origine allergique ou irritative.

Dans cette étude, la prévalence de l’eczéma allergique de contact n’était pas supérieure chez les sujets ayant des antécédents de dermatite atopique, à l’exception du nickel et de fragrance mix 1.

L’allergie de contact à ces deux composés est fréquente, et pas toujours pertinente selon le mode d’exposition, la profession. Mais les coiffeurs utilisent des outils qui peuvent être fait de nickel, et de nombreux produits parfumés. Ces deux allergènes sont donc tout à fait pertinents pour les coiffeurs, et on peut dire alors que les antécédents de dermatite atopique constituent un facteur de risque supplémentaire pour les coiffeurs.

L’objectif de cette étude était de souligner l’intérêt de tester par patchs les coiffeurs souffrant d’eczéma des mains. Même ceux qui n’ont jamais eu de dermatite atopique.

L’eczéma peut certes être irritatif, en lien avec l’exposition continue des mains à l’eau, l’utilisation de produits irritants, de savons, ou le port prolongé de gants. 80% des coiffeurs souffrent ainsi d’une dermatose des mains, la moitié d’un eczéma irritatif et 10% ont une véritable sensibilisation allergique.

Mais avant d’affirmer l’origine irritative, il faut bien s’assurer de l’absence d’allergie de contact, et c’est bien ce que font les allergologues, en testant systématiquement les sujets atteints d’eczéma des mains. Nous voilà donc rassurés sur nos pratiques !

A noter que l’eczéma de contact allergique peut être reconnu comme pathologie professionnelle et donc ouvre des droits spécifiques, selon les tableaux du régime général : 15 bis pour les amines aromatiques (colorants capillaires), 43 pour l’aldéhyde formique (shampooings), 65 pour les persulfates alcalins, thioglycolate d’ammonium, ammoniums quaternaires, mercapto-benzothiazole, hydroquinone, et baume du Pérou.

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