Requiem pour le débit mètre de pointe : appareil peu fiable dans l’urgence ! !

lundi 7 octobre 2002 par Dr Stéphane Guez3061 visites

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Requiem pour le débit mètre de pointe : appareil peu fiable dans l’urgence ! !

Requiem pour le débit mètre de pointe : appareil peu fiable dans l’urgence ! !

lundi 7 octobre 2002, par Dr Stéphane Guez

L’utilisation des appareils individuels de mesure du débit expiratoire de pointe reste encore préconisée dans nombre de publications. Surveillance des asthmatiques, voire dépistage en cabinet de médecine générale, seraient des indications pour ces petits appareils jetables. Les auteurs de cette étude se penchent sur la qualité des mesures effectuées.

Le débit mètre de pointe sous-estime la sévérité de l’obstruction bronchique dans la crise d’asthme. : Choi IS, Koh YI, Lim H.Department of Internal Medicine, Chonnam National University Medical School and Research Institute of Medical Sciences, Gwangju, Korea dans Korean J Intern Med 2002 Sep ;17(3):174-9

Plusieurs investigateurs ont démontré un désaccord important entre le VEMS et le débit-mètre de pointe (DMP) pour évaluer la sévérité d’une obstruction bronchique.

 Le but de ce travail a été d’examiner si les divergences entre ces 2 mesures affectent l’évaluation de la sévérité de l’asthme.

 Méthodes : 35 patients asthmatiques consécutifs ont eu à la fois une mesure de VEMS et de DMP à O, 1h et 1, 3, 5, 7 jours après une admission au service des urgences, en utilisant un spiromètre et un DMP Ferraris. Le degré de divergence entre VEMS et DMP a été exprimé en % des valeurs prédites.

 Résultats :
*Lorsque les équations prédictives sont utilisées en fonction des recommandations du constructeur, la valeur du DMP mesurée par l’appareil Ferraris est beaucoup pus élevée que le VEMS, et ceci à tous les temps étudiés, avec une moyenne de 16,1% de différence et des limites trés larges de 20 à 52,3% ! !.
*La classification en stades de sévérité est significativement différente entre VEMS et DMP Ferraris (p<0.001).
*La divergence est essentiellement secondaire aux appareils, car le DMP mesuré avec l’appareil Ferraris est plus élevé de 10,1% que le DMP mesuré par le spiromètre.
*Les différentes équations prédictives diminuent l’importance de cette différence mais ne peuvent totalement la corriger.

 Conclusions : Ces résultats indiquent que le DMP mesuré avec l’appareil Ferraris sous-estime la sévérité de l’obstruction bronchique dans la crise d’asthme malgré le équations prédictives recommandées. Il faut donc tenir compte de ces facteurs d’erreurs lorsque la sévérité de l’obstruction bronchique est évaluée par un appareil à mesurer le DMP.


Le débit mètre de pointe apparaît de plus en plus comme un moyen très grossier d’apprécier un obstruction bronchique, avec des causes d’erreurs nombreuses.

Il a été essentiellement préconisé par les américains pour permettre aux patients de se gérer eux mêmes en l’absence de recours facile aux médecins.

Il est essentiellement prescrit en France pour suivre des asthmes graves ou dans le cadre d’explorations en pathologie professionnelle.

Les résultats de ce travail doivent nous rendre très prudents dans le choix de l’appareil à utiliser et être vigilant sur les corrélations entre les mesures effectuées avec ces appareils et celles réalisées par les spiromètres classiques.

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