La variabilité de la fonction respiratoire prédit la perte du contrôle de l’asthme après arrêt du traitement corticoïde inhalé. : 1. Cindy Thamrin1,
2. D Robin Taylor2,
3. Stuart L Jones2,
4. Béla Suki3,
5. Urs Frey1
1Division of Respiratory Medicine, Department of Paediatrics, Inselspital and University of Bern, Switzerland
2.
2Dunedin School of Medicine, University of Otago, New Zealand
3.
3Department of Biomedical Engineering, Boston University, USA
dans Thorax 2010 ;65:403-408 doi:10.1136/thx.2009.129668
– Contexte :
- Un des aspects d’une approche multidimensionnelle pour intégrer l’asthme comme une maladie dynamique complexe, est d’étudier les variations de la fonction respiratoire avec le temps
- Il a été montré que la variabilité des mesures de fonction respiratoire prédit la réponse au traitement béta-agoniste.
– Objectif :
- Cette étude visait à déterminer si le débit expiratoire (DEP) moyen, le coefficient de variation (CV) du DEP ou l’autocorrélation (mesure de la mémoire à court terme) du DEP, pouvaient prédire la perte du contrôle de l’asthme après arrêt d’un traitement corticostéroïde inhalé (CSI) régulier, en utilisant les données d’une étude précédente.
– Méthodes :
- 87 patients adultes ayant un asthme léger à modéré, sous CSI à dose constante depuis au moins 6 mois, ont été monitorés pendant 2 à 4 semaines
- Les CSI ont été alors interrompus, et la surveillance a continué jusqu’à ce que survienne la perte de contrôle selon des critères pré-définis
- Les DEP ont été enregistrés 2 fois par jour
- Les associations entre la perte de contrôle, le CV et l’autocorrélation du DEP matinal pendant les 2 semaines avant et après l’arrêt des CSI, ont été évaluées en analyse de régression Cox
- L’utilité prédictive a été évaluée par une analyse ROC.
– Résultats :
- 53 des 87 patients avaient suffisamment de données de DEP sur la période analysée
- La moyenne (389 vs 370 l/mn, p<0.0001) et le CV (4.5 vs 5.6%, p=0.007) des DEP, mais pas l’autocorrélation, changeaient de façon significative après l’arrêt ces CSI chez les sujets qui perdaient ensuite le contrôle de leur asthme, alors qu’ils n’étaient pas modifiés chez ceux gardant un bon contrôle après l’arrêt
- Ces changements étaient corrélés au délai de la perte de contrôle
- Le CV était l’élément prédictif le plus fort, avec une sensibilité semblable à celle de l’oxyde d’azote exhalé.
– Conclusion :
- Une mesure simple et facile à obtenir de la variation de la fonction respiratoire quotidienne, telle que le CV, peut prédire la perte du contrôle de l’asthme dans les deux premières semaines de l’arrêt des CSI.