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Les allergiques sont des rebelles : ils ne veulent pas être allergiques aux pollens qu’on leur propose !!!
mercredi 23 juin 2010, par
La pratique allergologique quotidienne révèle très souvent une inadéquation troublante entre les résultats des tests cutanés et les comptages polliniques régionaux : il n’est pas rare que les pollens en cause ne soient pas ceux identifiés par les capteurs locaux. Est-ce que cette discordance est fréquente ?
Est-ce que la charge pollinique régionale affecte la prévalence de l‘allergie clinique à ces groupes de pollens ? : Can IH, Islam A, Karasoy DS, Samim EE.
ENT Clinic, Ankara Education and Training Hospital, Ministry of Health, Ankara, Turkey.
dans J Laryngol Otol. 2010 Mar ;124(3):297-301. Epub 2009 Nov 23.
– Objectif :
- Il a été de tester l’association entre la sensibilisation allergique clinique et le profil et la charge de ces pollens à Ankara en Turquie.
– Matériel et Méthode :
- 43 patients ayant une rhinite allergique saisonnière ont été inclus.
- La sensibilisation clinique à plusieurs pollens a été comparée avec les comptages polliniques sur 10 ans à ces mêmes pollens.
- Le ratio de sensibilisation entre les différents groupes de pollens et l’association entre sensibilisation clinique et charge pollinique ont été étudiés.
– Résultats :
- L’allergie aux pollens de graminées était la cause la pus fréquente de rhinite allergique suivi par l’allergie aux arbres.
- A Ankara, le type de pollen d’arbre le plus fréquent est de la famille des salicacées, cependant l’allergie clinique la plus fréquente aux arbres est due à la famille des bétulacées et des fagacées.
– Conclusions :
- De plus fortes concentrations atmosphériques de pollens n’entraînent pas toujours une plus forte prévalence d’allergie clinique à ces pollens.
Il s’agit d’une étude portant sur les relations entre comptages polliniques régionaux et spécificités allergiques des patients allergiques aux pollens qui habitent ces mêmes régions.
En fait il semble ne pas y avoir de corrélation entre les variations des comptages polliniques et le profil de sensibilisation des patients.
L’idée qui a conduit à ce travail est intéressante mais les résultats sont à discuter soigneusement.
En effet, il est troublant de constater que les auteurs ne citent que les pollens d’arbres alors que la première cause de rhinite allergique à Ankara est le pollen de graminées.
On peut donc logiquement en conclure qu’il n’y a pas de variation annuelle significative concernant ce type de pollens.
Cela amène à relativiser le rôle des pollens d’arbres. Est-ce qu’il s’agit réellement d’une allergie primaire ou d’une réactivité croisée liée aux pollens ? Est-ce qu’il n’y a pas un effet capteur avec un recueil de pollens dans un environnement qui n’est pas représentatif de la réalité atmosphérique pollinique d’Ankara ? Enfin est-ce qu’il n’y a pas un facteur lié aux patients : viennent-ils tous de la même région, est-ce qu’ils n’ont pas changé de quartier durant ces 10 dernières années ?
Bref, cette étude mérite d’abord d’être vérifiée en élimant les biais méthodologiques qui sont très nombreux.
Car si cette étude s’avère exact on peut s’interroger sur l’intérêt de maintenir des comptages polliniques régionaux annuels.
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