La chambre serait-elle le meilleur endroit pour contrôler l’exposition allergénique ?

mardi 6 juillet 2010 par Dr Philippe Carré796 visites

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La chambre serait-elle le meilleur endroit pour contrôler l’exposition allergénique ?

La chambre serait-elle le meilleur endroit pour contrôler l’exposition allergénique ?

mardi 6 juillet 2010, par Dr Philippe Carré

La fréquence de la rhinite allergique nécessite la mise au point de nouveaux médicaments. Les essais sont faits pendant la saison pollinique où de nombreux facteurs intercurrents sont impliqués. Cette étude visait à étudier la valeur ajoutée d’une chambre de test d’exposition, permettant de contrôler les facteurs d’exposition.

Valeur diagnostique du résultat des mesures suivant une exposition allergénique dans une chambre de provocation comparativement à des conditions naturelles. : J. M. Hohlfeld 1 * , T. Holland-Letz 2 * , M. Larbig 1 , M. Lavae-Mokhtari 1 , E. Wierenga 3 , M. Kapsenberg 3 , R. van Ree 4 , N. Krug 1 * and A. Bufe 5 *

1 Department of Clinical Airway Research, Fraunhofer Institute for Toxicology and Experimental Medicine (ITEM), Hannover, Germany , 2 Department of Medical Informatics, Biometry & Epidemiology, Ruhr-University Bochum, Bochum, Germany , 3 Department of Cell Biology and Histology, Academic Medical Center, Amsterdam, The Netherlands , 4 Department of Experimental Immunology and Otorhinolaryngology, Academic Medical Center, Amsterdam, The Netherlands and 5 Department of Experimental Pneumology, Ruhr-University Bochum, Bochum, Germany

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 40 Issue 7, Pages 998 - 1006

 Contexte :

  • Les tests d’efficacité des médicaments utilisés au cours de la rhinite allergique saisonnière (RAS) sont souvent perturbés par les variations des allergènes dans l’environnement, et la mise en évidence du début et de la durée d’action est difficile dans les conditions naturelles
  • La provocation allergénique dans une chambre de test environnementale (CTE) peut avoir une valeur ajoutée dans ce contexte
  • Cependant, la spécificité, la sensibilité et la reproductibilité des mesures dans ces deux situations ne sont pas claires.

 Objectif :

  • Le but de cette étude était d’étudier et de comparer la valeur diagnostique (spécificité, sensibilité et reproductibilité) de marqueurs cliniques et biologiques, à la fois après test de provocation allergénique dans une CTE et dans les conditions naturelles.

 Méthodes :

  • 60 patients adultes atteints de RAS aux graminées et 60 sujets sains ont été exposés deux fois aux pollens de graminées dans une CTE, et observés deux fois pendant la saison pollinique
  • Les symptômes, le débit nasal, aussi bien que le NO exhalé et par voie nasale, ont été mesurés.

 Résultats :

  • Le score total de symptômes nasaux (STSN) dans la CTE avait la meilleure reproductibilité (coefficient de corrélation intra-classe ICC = 0.86), les meilleures sensibilité et spécificité (aire sous la courbe ROC AUC = 0.99) de toutes les mesures
  • Les symptômes saisonniers avaient aussi une bonne sensibilité et spécificité, mais étaient beaucoup moins reproductibles
  • Le débit nasal dans la CTE avait une bonne sensibilité et spécificité, mais la reproductibilité était limitée
     Les mesures du NO montraient une bonne reproductibilité, mais la sensibilité et la spécificité étaient limitées, excepté pour le NO exhalé en saison (AUC = 0.75).

 Conclusion :

  • La haute reproductibilité et les hautes sensibilité et spécificité des tests réalisés dans la CTE suggèrent que le STSN est une valeur fiable de mesure
  • Alors que le NO exhalé peut être envisagé pour suivre l’inflammation des voies aériennes, le NO nasal apparaît être une mesure non spécifique.

Cette étude visait à étudier et comparer la sensibilité, la spécificité et la reproductibilité du résultat de mesures cliniques et biologiques chez 60 patients ayant une RAS et 60 sujets témoins, exposés de façon naturelle aux pollens, ou par le biais d’une chambre d’exposition environnementale où la concentration précise des grains de pollens, la température et l’humidité étaient surveillées.

Les scores de symptômes, le débit nasal, la mesure du NO exhalé et nasal ont été mesurés, à deux reprises à deux semaines d’intervalle chez tous les sujets ; les mesures ont été faites en période pollinique pour l’analyse des symptômes saisonniers, et en dehors d’une saison pollinique dans la CTE.

Les résultats montrent que :
 le score total de symptômes nasaux (STSN) et les mesures du NO avaient une bonne reproductibilité
 le STSN surtout, mais aussi les symptômes saisonniers et le débit nasal, avaient une bonne sensibilité et spécificité
 seul le NO par voie exhalée avait une bonne sensibilité et spécificité.

Habituellement, le STSN est déterminé dans les études cliniques pendant la saison pollinique, comparativement à un placebo. Le score avait une mauvaise reproductibilité dans cette étude, car la concentration pollinique était faible au cours de la seconde visite saisonnière. Ceci confirme qu’une concentration élevée en pollens est nécessaire pour que le STSN soit fiable ; ceci peut expliquer que le STSN mesuré au cours de la CTE n’était pas corrélé au STSN mesuré pendant l’exposition naturelle aux pollens chez les patients ayant une RAS.

L’étude confirme aussi que le NO nasal est un mauvais marqueur pour distinguer les sujets allergiques des témoins pendant et en dehors de la saison pollinique.

Le STSN mesuré au cours du test dans une CTE avait la meilleure valeur diagnostique et la meilleure reproductibilité ; mais il n’était que faiblement corrélé aux symptômes saisonniers, ce qui pourrait témoigner qu’il reflète surtout la réaction aigue précoce suivant le test de provocation, et moins la réponse inflammatoire tardive.

Dans cette hypothèse, le NO exhalé pourrait avoir un effet additionnel pour détecter l’inflammation tardive, alors que le NO nasal ne paraît pas spécifique.

Cette étude apporte donc des informations utiles sur la spécificité, la sensibilité et la reproductibilité des mesures effectuées chez les patients atteints de RAS, et devraient être analysées et prises en compte dans la réalisation future des essais cliniques dans ce type de pathologie.

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