Urticaire chronique : pourquoi et pour combien de temps ?

mercredi 1er juin 2011 par Dr Céline Palussière6899 visites

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Urticaire chronique : pourquoi et pour combien de temps ?

Urticaire chronique : pourquoi et pour combien de temps ?

mercredi 1er juin 2011, par Dr Céline Palussière

Urticaire chronique : étiologie et évolution naturelle chez l’enfant. : Umit M. Sahinera, Ersoy Civeleka, Ayfer Tuncera, S. Tolga Yavuza, Erdem Karabulutb, Cansin Sackesena, Bülent E. Sekerela

Departments of
aPediatric Allergy and Asthma, and
bBiostatistics, Hacettepe University Faculty of Medicine, Ankara, Turkey

dans Int Arch Allergy Immunol 2011 ;156:224-230 (DOI : 10.1159/000322349)

 Contexte :

  • L’urticaire chronique idiopathique (UCI) de l’enfant est rare, et les données sur cette pathologie dans l’enfance sont limitées.
  • Nous avons voulu rechercher ses facteurs de risque, son évolution naturelle, et les facteurs de pronostic.

 Méthodes :

  • Les cas d’enfants âgés de moins de 18 ans, reçus pour une UCI pendant une période de 8 ans, étaient analysés de façon rétrospective, et l’évolution finale était renseignée par un interrogatoire téléphonique.

 Résultats :

  • Cent patients (ratio garçon/fille 1.27) de moyenne d’âge 9.2 ans (de 0.7 à 17.2 ans) ont été évalués au début de leurs symptômes.
  • La durée moyenne de suivi était de 2.5 ans (de 0.2 à 18.1 an).
  • Un test cutané au sérum autologue était positif chez 46.7% des sujets (n=45), avec une prédominance féminine (71.4%).
  • Chez 13.8% des enfants, les taux d’Ac antinucléaires étaient supérieur à 1/100.
  • L’allergie alimentaire (n=1), les auto-anticorps thyroïdiens (n=3), une collagénose possible (n=1), et la consommation de médicaments (déferoxamine) (n=1), étaient identifiés comme facteurs associés.
  • Les infections n’ont pu être confirmées comme une cause d’UCI.
  • La guérison étaient observée chez 16.5, 38.8 et 50.0% des enfants après 12, 36 et 60 mois, respectivement.
  • Bien que dans les analyses multivariées aucun facteur, y compris l’âge, le sexe, la positivité des tests cutanés au sérum autologue, l’existence d’angioedème ou d’une autre pathologie allergique, ne sont apparus comme facteurs prédictifs du pronostic, dans les analyses univariées, être une fille et avoir plus de 10 ans sont apparus comme prédictifs d’un pronostic péjoratif.

 Conclusion :

  • L’étiologie des UCI chez l’enfant est principalement liée à un contexte auto-immun, comme chez l’adulte.
  • L’UCI est de pronostic favorable, et la résolution est observée pour la moitié des enfants dans les 5 ans.
  • Les filles de plus de 10 ans pourraient avoir un pronostic défavorable.

Les patients atteints d’urticaire chronique attendent une explication étiologique que les médecins ont souvent du mal à fournir. Cette étude s’est intéressée à l’urticaire chronique idiopathique de l’enfant, en définissant des facteurs de risque et pronostiques.

Les dossiers de 100 enfants de moins de 18 ans ont donc été étudiés de façon rétrospective, et l’évolution à long terme renseignée par interview téléphonique.

Chez ces enfants, 46% avaient des tests cutanés au sérum autologue positifs. Ces tests visent à mettre en évidence des auto-anticorps sériques. Une étude française parue très récemment a évalué l’intérêt de ce test dans le bilan des urticaires chroniques. Les tests cutanés y étaient positifs dans plus de la moitié des cas, mais n’étaient pas corrélés à la sévérité, à la durée d’évolution ni à la cause de l’urticaire. Le test au sérum autologue n’a donc pour l’instant pas fait la preuve de son intérêt dans la prise en charge des urticaires chroniques.

Parmi les enfants étudiés, seuls quelques causes ont pu être identifiées : allergie alimentaire ou médicamenteuse, dysthyroïdie, collagénose, pour quelques dossiers isolés.

Il est intéressant de souligner que les infections n’étaient pas retenues comme étiologie d’UCI, contrairement aux urticaires aiguës.

Les auteurs ne mettent donc pas en évidence de facteur de risque ou prédictifs de l’évolution. La positivité des tests cutanés au sérum autologue pourraient prouver l’origine auto-immune de certaines UCI. Les analyses univariées pouvant être source de biais, le sexe et l’âge ne peuvent être retenus.

Pas de grande nouveauté, donc... L’urticaire chronique idiopathique est toujours aussi déprimante : c’est invalidant, c’est long, et on ne sait pas à quoi c’est dû...

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