Bien qu’asticoté par la puce, le CAP maintien le cap !

mercredi 28 septembre 2011 par Dr Stéphane Guez464 visites

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Bien qu’asticoté par la puce, le CAP maintien le cap !

Bien qu’asticoté par la puce, le CAP maintien le cap !

mercredi 28 septembre 2011, par Dr Stéphane Guez

Est-ce que les dosages biologiques d’allergie moléculaire peuvent remplacer les tests d’immunofluorescence enzymatique dans le diagnostic d’allergie aux graminées et au cyprès ? : Cabrera-Freitag, P., Goikoetxea, M. J., Beorlegui, C., Gamboa, P., Gastaminza, G., Fernández-Benítez, M., Ferrer, M., Blanca, M. and Sanz, M. L. (2011),

Can component-based microarray replace fluorescent enzimoimmunoassay in the diagnosis of grass and cypress pollen allergy ?

dans . Clinical & Experimental Allergy, 41 : 1440–1446. doi : 10.1111/j.1365-2222.2011.03818.x

 Introduction :

  • Les données sur la précision du diagnostic de pollinose par la technique ISAC sont peu nombreuses.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché :
    • à comparer l’analyse des données de la puce ISAC (103 allergènes) avec l’extrait total en immunoCAP pour le diagnostic d’allergie aux pollens de graminées et de cyprès,
    • et évaluer la pertinence des recommandations des laboratoires en ce qui concerne le seuil de positivité pour les 2 techniques.

 Matériel et Méthode :

  • Les auteurs ont étudié 120 patients atopiques séparés en patients allergiques aux graminées et au cyprès, et des patients témoins en fonction de l’histoire clinique et des tests cutanés.
     Les dosages d’IgE spécifiques contre phléole et cupressus en ImmunoCAP et ISAC ont été réalisés pour tous les patients.

 Résultats :

  • Dans le groupe des patients allergiques aux graminées (43 allergiques / 26 contrôles), les résultats ISAC et CAP ont tous deux une forte sensibilité (Se) et spécificité (Sp) avec les valeurs seuils recommandées (ISAC : Se 97.7, Sp 92.3, CAP : Se 95.3 et Sp : 96.1).
  • En comparant les valeurs seuils optimales avec les seuils recommandés (ISAC : 0.4 ISU, CAP : 0.33 kU/L) au sein de la même technique, un diagnostic identique est observé avec les 2 techniques.
  • Ainsi, les techniques CAP et ISAC ont les mêmes performances diagnostiques pour l’allergie aux graminées lorsqu’on utilise les valeurs seuils recommandées.
  • Dans le groupe des patients allergiques au cyprès (12 allergiques, et 92 patients contrôles) la technique ISAC (Se 91.7, Sp 91.3) a une Se identique mais une Sp significativement plus élevée (p = 0.034) que le CAP (Se 91.7, Sp 80.4) en utilisant les valeurs seuils recommandées.
  • Cependant, bien que la performance diagnostique avec ISAC ne change pas en comparant la valeur seuil optimale (0.82 ISU) et la valeur seuil recommandée, la technique CAP améliore le diagnostic d’allergie au pollen de cyprès, en appliquant la valeur seuil optimale recommandée par le fabriquant (0.66 kU/L) (CAP Se 91.7, Sp 89.1).
  • Ainsi lorsque les valeurs seuils les plus appropriées pour les 2 techniques sont appliquées (ISAC : 0.3 ISU, CAP : 0.66 kU/L) ISAC et CAP ont la même valeur diagnostique.

 Conclusion et applications cliniques :

  • La technique ISAC (103 allergènes moléculaires) et le CAP (extrait allergénique total) ont une forte sensibilité et spécificité et sont équivalents en terme de diagnostic pour l’allergie aux pollens de graminées et de cyprès.
  • La valeur seuil pour chaque allergène doit être correctement appliquée pour les 2 techniques.

Les auteurs ont comparé l’intérêt de la technique ISAC et CAP dans le diagnostic de l’allergie aux pollens de graminées et de cyprès, en fonction des valeurs seuils ou optimales indiquées par les fabricants.

Les 2 techniques sont identiques en terme de sensibilité et spécificité en appliquant le seuil le plus approprié.

Ce travail est très intéressant car actuellement les allergologues sont confrontés à la nouvelle technique ISAC et ils se posent la question du choix du meilleur examen biologique à prescrire pour faire un diagnostic allergologique en particulier aux pollens de graminées.

Bien entendu le coût n’est pas le même que ce soit pour le système de santé ou pour le patient. Mais peu importe, ici l’important était de savoir si une technique était plus sensible et spécifique que l’autre.

En fait il n’y a pas de différence pour peu que l’on applique la bonne valeur seuil, qui pour l’allergie au cyprès est la valeur optimale fournie par le fabriquant et non la valeur seuil standard. Alors les résultats sont les mêmes.

Le CAP a donc encore de beaux jours devant lui, et la puce ISAC doit trouver sa place à coté du CAP et non en remplacement de celui-ci.

Ce que les fins allergologues que nous sommes tous avaient déjà pressentis… mais c’est mieux lorsqu’une étude le prouve.

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