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Nez et bronches : liaisons dangereuses chez l’adulte aussi ?
mardi 24 janvier 2012, par
L’asthme de l’adulte et son association avec la rhino-sinusite chronique : Jarvis, D.1 ; Newson, R.1 ; Lotvall, J.2 ; Hastan, D.3 ; Tomassen, P.4 ; Keil, T.5 ; Gjomarkaj, M.6 ; Forsberg, B.7 ; Gunnbjornsdottir, M.8 ; Minov, J.9 ; Brozek, G.10 ; Dahlen, S. E.11 ; Toskala, E. ; Kowalski, M. L.12 ; Olze, H.13 ; Howarth, P.14 ; Krämer, U. ; Baelum, J.15 ; Loureiro, C.16 ; Kasper, L.17 ; Bousquet, P. J.18 ; Bousquet, J. ; Bachert, C.4 ; Fokkens, W.3 ; Burney, P.1
dans : Allergy, Volume 67, Number 1, 1 January 2012 , pp. 91-98(8)
– Contexte :
- La prévalence de l’asthme et son association avec la rhino-sinusite chronique (RSC) n’a pas été bien étudiée dans les études épidémiologiques.
– Méthodes :
- L’étude GA2LEN (Réseau d’excellence dans l’allergie globale et l’asthme) a envoyé un questionnaire postal à un échantillon représentatif d’adultes vivant en Europe pour évaluer la présence d’asthme et de RSC définie dans le « papier de la position européenne sur la rhino-sinusite et les polypes nasaux ».
- La prévalence d’asthme actuel rapporté par les sujets est déterminée par groupe d’âge.
- L’association asthme avec RSC dans chaque centre participant était évaluée en utilisant des analyses de régressions logistiques, contrôlées sur l’âge, le sexe, le tabagisme et les estimations retrouvées étaient combinées en utilisant les méthodes standards de méta-analyse.
– Résultats :
- Plus de 52 000 adultes âgés de 18 à 75 ans et vivant dans 19 centres répartis sur 12 pays ont participé.
- Dans la plupart des centres et dans l’ensemble, la prévalence rapportée d’asthme était plus basse chez les personnes âgées (OR comparés entre les 65-74 ans et les 15-24 ans : 0.72 ; 95%CI : 0.63-0.81).
- Dans tous les centres, il existait une association forte entre asthme et RSC (OR ajusté : 3.47 ; 95%CI : 3.20-3.76) à tous les âges.
- La relation avec l’asthme était plus forte chez les personnes rapportant une RSC et une rhinite allergique (OR ajusté : 11.85 ; 95% CI : 10.57-13.17).
- La RSC en l’absence d’allergie nasale était positivement associée avec un asthme d’apparition tardive.
– Conclusion :
- Il existe des variations de répartition et de la prévalence de l’asthme auto-rapporté en Europe mais dans l’ensemble, l’asthme auto-rapporté est plus fréquent chez les sujets jeunes, en particulier chez les femmes et les fumeurs.
- Dans tous les groupes d’âge, quels que soient le sexe ou les habitudes tabagiques, l’asthme était associé avec la RSC.
Il s’agit d’une étude parue dans Allergy s’intéressant aux relations entre asthme et rhino-sinusite chronique chez l’adulte.
Cette étude épidémiologique de grande ampleur est issue de l’étude Ga2LEN, qui est une grande étude européenne recueillant des données sur l’asthme et l’allergie en général en Europe. Les données sont multicentriques et recueillies grâce à des questionnaires postaux.
Les données sont donc des données de questionnaire sans vérification médicale (par exemple pour le diagnostic d’asthme) mais permettant ainsi d’obtenir un nombre très important de réponses.
Dans cette étude, les résultats ont été obtenus chez plus de 52 000 adultes. On retrouve, et ce de façon classique, une prévalence de l’asthme plus importante chez les sujets jeunes avec une relation évidente entre asthme et rhino-sinusite chronique. La relation est encore plus forte lorsque les sujets rapportent une RSC associée à des symptômes de rhinite allergique.
Par contre, chez les sujets ayant une RSC sans rhinite allergique, l’asthme est souvent d’apparition plus tardive.
Ces résultats confirment des données déjà connues. L’association nez-bronches est bien connue de tout médecin s’intéressant à l’asthme et il est reconnu qu’il est impossible ou extrêmement difficile d’équilibrer un asthme si l’on ne s’occupe pas de la sphère ORL. Les muqueuses nasale et bronchique forment un continuum permettant d’expliquer ces relations.
De même l’atteinte rhino-sinusienne en dehors de l’allergie est bien connue en particulier dans le syndrome de Fernand Widal. On sait qu’un asthme associé à une polypose naso-sinusienne et à une intolérance à l’aspirine est un asthme de révélation souvent plus tardive, également souvent plus sévère et plus difficile à équilibrer qu’un asthme associé à une rhinite allergique.
Il s’agit d’une étude épidémiologique qui confirme des données déjà connues mais qui permet d’insister sur l’importance du traitement de la sphère ORL pour améliorer un asthme.
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