Asthme : ne pas se fier au patient ?

samedi 19 octobre 2002 par Dr Isabelle Bossé1990 visites

Accueil du site > Maladies > Asthme > Asthme : ne pas se fier au patient ?

Asthme : ne pas se fier au patient ?

Asthme : ne pas se fier au patient ?

samedi 19 octobre 2002, par Dr Isabelle Bossé

Les auteurs se sont attachés à mettre en évidence de manière objective l’effet d’une amélioration de la fonction respiratoire chez des sujets asthmatiques, et de le comparer au ressenti du patient. Il existe un écart important entre la réalité et ce que le patient ressent.

Perception de l ’amélioration clinique chez des patients asthmatiques. : Martinez-Moragon E, Perpina M, Belloch A, Diego Ad A, Martinez-Frances ME. Hospital de Sagunto y Hospital Universitario La Fe. Valencia. Spain dans Arch Bronconeumol 2002 Oct ;38(10):468-72

 L’objectif de cette étude était d’examiner la capacité des patients avec un asthme stable à reconnaître l’amélioration de leur obstruction bronchique par le traitement.

 Méthode
*Les auteurs ont inclus 75 asthmes stables (44 femmes et 31 hommes, moyenne d’âge 43,17 ans) qui ont reporté leur dyspnée sur une échelle de Borg modifiée.
*Une bronchodilatation rapide de 15 % a été provoquée en laboratoire, après quoi il était demandé aux patients s’ils ressentaient un changement de leur dyspnée.

 Leurs résultats montrent :
*1) en général, 19 asthmatiques (25%) n’ont pas réussi à percevoir une amélioration de leur dyspnée par la bronchodilatation.
*2 ) la plus importante modification de la dyspnée était de 1.17 1.11, bien que le changement fût plus important chez les patients avec un asthme plus sévère ( 0.60 0.5 pour les asthmes légers ; 1.05 1.07 pour les asthmes modérés ; 1.93 1.4 pour les asthmes sévères ; p<0.0001).
*3) la perception de l’amélioration était significativement corrélée à l’équilibre du niveau émotionnel du patient (anxiété-dépression) , à la qualité de vie, à l’éducation, au niveau socio économique, à l’âge, à l’âge de début, à la sévérité, à la valeur de base de la dyspnée et de l’obstruction, à la pression thoracique et au nombre de visites chez le médecin dans l’année précédente.
*4 ) les variables intégrées dans le modèle de diminution par paliers étaient la dyspnée de base, la dépression, la pression thoracique et l’âge.
*5) généralement, les jeunes asthmatiques dont la maladie est apparue à un âge précoce et qui ont également moins d’obstruction ventilatoire et une meilleure qualité de vie, montrent une tendance à sous estimer l’effet bénéfique du traitement bronchodilatateur.
*De plus, quand l’asthme était sévère, les individus moins perceptifs, avaient plus recours aux unités de soins intensifs pour une crise d’asthme aiguë.

 En conclusion, 25 % des asthmatiques étudiés, étaient incapables de reconnaître comment se dilataient leurs bronches après traitement, signifiant qu’ils auraient retardé le début d’un traitement d’urgence pendant une exacerbation . De tels patients devraient être identifiés dans le but de leur établir des guidelines thérapeutiques en fonction de critères objectifs obtenus à la maison ( suivi par le peak flow).


Un quart des asthmatiques est incapable d’objectiver correctement son état d’obstruction bronchique, ce qui impliquerait un retard dans la mise en place d’un traitement d’urgence.

On constate dans cette étude que les critères subjectifs qui interviennent sont aussi nombreux que variés, on peut imaginer que chaque individu a une certaine « tolérance » de son obstruction bronchique, qui implique une perception parfois faussée, d’où la nécessité de critères objectifs.

Mais le suivi par le peak flow est-il assez satisfaisant ??

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel