Gros intestin contre prurit de la DA ?!

mardi 17 avril 2012 par Dr Alain Thillay1349 visites

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Gros intestin contre prurit de la DA ?!

Gros intestin contre prurit de la DA ?!

mardi 17 avril 2012, par Dr Alain Thillay

Efficacité de l’acupression sur le prurit et la lichénification associés à la dermatite atopique : une étude pilote. : Kachiu Cecilia Lee1, Ashley Keyes1, Jennifer R Hensley1, Jennifer R Gordon1, Mary J Kwasny2, Dennis P West1, Peter A Lio

dans Acupunct Med 2012 ;30:8-11 doi:10.1136/acupmed-2011-010088

 Contexte :

  • Le prurit est un aspect débilitant de la dermatite atopique (DA).
  • L’acupuncture a été signalée comme pouvant diminuer le prurit, mais l’acupression auto-administrée n’a pas encore été évaluée.

 Objectifs :

  • Évaluer l’efficacité de l’acupressure sur la sévérité de l’eczéma dans un essai pilote.

 Méthode :

  • Des patients adultes atteints de DA ont été randomisés dans un groupe d’intervention (acupression avec les soins standards) ou d’un groupe de contrôle (soins standards seuls).
  • Les sujets du groupe intervention effectuaient l’acupression à l’aide d’un acupellet de1,2 mm au point GI 11 (gros intestin 11), en appliquant une pression de 3 minutes, trois fois par semaine pendant 4 semaines.
  • La sévérité du prurit et de la DA au départ et à 4 semaines a été mesurée sur une échelle visuelle analogique (EVA), à l’aide d’une évaluation globale de l’investigateur (EGA) et de l’EASI (Eczema Area and Severity Index) ; ce dernier index évalue la gravité de l’eczéma en fonction de l’extension et des critères de sévérité, il apparaît plus facile à mettre en œuvre que le SCORAD.

 Résultats :

  • Quinze sujets ont été inscrits, dont 12 ont terminé l’étude entre Novembre 2009 et mai 2011.
  • Il n’y avait pas de changement significatif entre le taux initial et les scores de l’enquête de suivi au sein du groupe de contrôle.
  • Dans le groupe d’enquête, il y avait une diminution du score EVA (p = 0,05) et de la lichénification EASI (p = 0,03), mais sans changement significatif dans la note globale EASI.
  • Une comparaison des scores entre les groupes ont montré une diminution plus importante de l’EVA dans le groupe expérimental que dans le groupe témoin (p = 0,04), et une diminution de l’EGA (p = 0,03) et le score de lichénification de l’EASI (p = 0,03).
  • Les scores globaux EASI sont demeurés inchangés.

 Conclusion :

  • Les sujets ayant utilisé l’acupression en GI 11 pendant 4 semaines ont eu une amélioration du prurit et de la lichénification.
  • L’acupression peut s’avérer être un traitement alternatif facile à administrer mais des études à plus grande échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.

Les auteurs américains de cette étude soutiennent que l’acupuncture est efficace sur le prurit. Ainsi, ont-ils cherché à montrer l’efficacité sur le prurit associé à la dermatite atopique non pas de l’acupuncture mais de l’acupression. Il s’agit d’une étude pilote.

Mais qu’est l’acupression ?

L’acupression consiste à masser soi-même ou se faire masser par un tiers les zones correspondantes aux points d’acupuncture.

Les adeptes en disent grand bien, pour eux cette technique est souveraine pour traiter les petites douleurs du quotidien et le stress bien sûr.

L’avantage de cette méthode est qu’il n’y a pas de risque iatrogénique.

Cette étude dite pilote est bien sûr truffée de biais.

Le premier relève du sophisme : « Puisque l’acupuncture est efficace sur le prurit, d’une manière générale –cela reste à prouver-, l’acupression –technique qui n’a pas été validée par rapport à l’acupuncture- est sans doute efficace sur le prurit mais pas n’importe lequel celui de la dermatite atopique ».
Il s’agit d’une double sophistique de généralisation.

Ensuite, un biais de recrutement, nombre de patients insuffisants, douze in fine, inhomogénéité symptomatique de la dermatite atopique des patients, mais aussi, un biais pour ce qui concerne le groupe contrôle qui reçoit seulement les soins habituels standards mais qui ne pratique aucune manipulation d’acupression.

Il est évident que rien ne permet de comparer l’effet placebo possible du groupe actif, effet placebo dont le ou les expérimentateurs peuvent être victime aussi.

Il aurait été logique de demander au deuxième groupe dit de contrôle de pratiquer l’acupression au niveau d’un point neutre ou pourquoi pas antagoniste.

Les résultats décrits par les auteurs n’ont donc aucune valeur.

Il faudrait certes pratiquer une étude sur un plus grand nombre de patients mais surtout avec une méthodologie qui corrige tous les biais constatés ici.

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