Urticaire chronique idiopathique et troubles du stress post-traumatique : une comorbidité peu reconnue. : Madhulika A. Gupta, Aditya K. Gupta
dans Clinics in Dermatology - May 2012 (Vol. 30, Issue 3, Pages 351-354, DOI : 10.1016/j.clindermatol.2012.01.012)
Une grande part de la littérature rend compte du rôle du stress psychologique dans l’urticaire, mais la comorbidité entre urticaire chronique idiopathique (UCI) et les troubles du stress post-traumatique (TSPT), un syndrome classique dû au stress, n’a reçu qu’une faible attention.
L’étiologie sous-jacente de l’urticaire n’est pas identifiable chez environ 70% des patients, probablement en raison de difficultés d’identification d’une relation directe de cause à effet entre un facteur de relation causal potentiel et l’apparition de l’urticaire.
Les principaux éléments des troubles du stress post-traumatique (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e édition, texte révisé [DSMIV-TR]) qui sont importants dans l’urticaire, incluent :
- 1) la réactivité du système nerveux autonome et l’état de surexcitation sympathique qui peut se manifester dans le cadre de l’UCI, et
- 2) la persistance de revivre des événements traumatiques dans le cadre des troubles du stress post-traumatique (TSPT), qui peut se manifester sous forme d’urticaire ou d’œdème de Quincke, ou les deux, affectant une région du corps préalablement traumatisées (par exemple, papules urticariennes affectant la région du corps où le patient avait été poignardé des années plus tôt).
Les caractéristiques suivantes des troubles du stress post-traumatique rendent difficiles le recours au modèle de cause à effet pour la détermination de la causalité :
- 1) le TSPT peut d’abord apparaître des années après le traumatisme initial et est classé comme TSPT à survenue différée (DSMIV-TR), et
- 2) les déclencheurs traumatiques qui précipitent les symptômes du TSPT peuvent être uniques et idiosyncrasiques pour le patient et même ne pas être considéré comme stressant ou traumatisant par des critères normalisés (par exemple, la précipitation des événements pour les TSPT peuvent correspondre à l’odeur d’une certaine eau de Cologne qui a été utilisée par le patient ou bien la visualisation d’une scène d’un film qui n’est pas sans rappeler l’endroit où a eu lieu la situation stressante).
Finalement, dans les TSPT à début retardé, les patients peuvent ne pas faire d’association consciente entre leur urticaire récurrente et leurs traumatismes antérieurs car ils peuvent développer des associations entre les stimuli conditionnés classiques qui rappellent la situation stressante initiale et leurs réactions somatiques telle que l’urticaire.
Le clinicien doit être conscient de ces facteurs parce que la résolution satisfaisante de l’UCI ne peut survenir sans traitement des TSPT.
Si le clinicien soupçonne un syndrome post-traumatique sous-jacent, il est préférable d’adresser le patient à un professionnel de santé mentale qualifié car la prise en charge de l’histoire détaillée du sujet et de ses expériences traumatisantes peuvent avoir un effet déstabilisateur aigu et accroître les symptômes du TSPT chez certains patients.
Vos commentaires
# Le 20 janvier 2018 à 13:01, par Anne-Marie A !
En réponse à : Ça gratte où ça fait mal dans la tête !
Pouvez vous nous référer à un médecin.
La personne que je veux aider habite sur la rive-nord de Montréal.....