Le Kénacort° n’est toujours pas mort !

jeudi 27 septembre 2012 par Dr Geneviève DEMONET2204 visites

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Le Kénacort° n’est toujours pas mort !

Le Kénacort° n’est toujours pas mort !

jeudi 27 septembre 2012, par Dr Geneviève DEMONET

L’immunothérapie spécifique peut réduire fortement le besoin en corticoïdes systémiques dans la rhinite allergique : Aasbjerg K, Torp-Pedersen C, Backer V.

Specific immunotherapy can greatly reduce the need for systemic steroids in allergic rhinitis.

dans Allergy 2012 ; DOI:10.1111/all.12023.

 Contexte :

  • Plus de 400 millions de personnes dans le monde ont une rhinite allergique ce qui a un impact significatif sur la santé générale individuelle.
  • La plupart des patients s’auto-médiquent à l’aide de médicaments en vente libre cependant les cas sévères nécessitent un traitement par corticoïdes locaux et/ou une immunothérapie (ITS).
  • Même si les recommandations ARIA déconseillent l’utilisation de corticoïdes systémiques, ce traitement est souvent utilisé par les médecins généralistes.

 Buts :

  • Évaluer l’utilisation des corticoïdes systémiques pour traiter la rhinite allergique au Danemark ainsi que le rôle de l’ITS en tant qu’alternative.

 Méthodes :

  • Une étude rétrospective basée sur les données du Registre National Danois 1995-2009.
  • L’utilisation de corticoïdes a été considérée si au moins une injection de corticoïdes avait été réalisée entre avril et juillet pendant au moins 3 années consécutives.
  • On a tenu compte des ITS à l’aide de pollens de graminées (Phleum pratense) et de bouleau (Betula verrucosa).

 Résultats :

  • Au total 39 173 personnes ont été traitées soit par ITS, soit par corticoïdes ; 93,1% ont reçu seulement des corticoïdes et 6,9 % ont reçu une ITS et/ou des corticoïdes.
  • Le rapport corticoïdes/ITS était de 14/1 (P < 0,0001).
  • Le nombre moyen d’injections de corticoïdes était de 1,6 dans le groupe corticoïdes seuls et de 1 dans le groupe ITS (P < 0,0001).
  • Parmi les personnes traitées par ITS, 84% n’avaient pas besoin de corticoïdes après le traitement par ITS (P < 0,0001).
  • Les Hazard ratios de recevoir des corticoïdes après une ITS de graminées, de bouleau ou des 2 étaient de 0,65, 0,83 et 0,72 respectivement (P < 0,0001) comparativement au groupe corticoïdes seul.
  • La réduction maximale du risque a été obtenue chez les patients répondant bien au traitement après 1 à 3 ans d’ITS.

 Conclusions :

  • Les injections de corticoïdes systémiques sont encore largement utilisées pour traiter l’allergie pollinique.
  • L’immunothérapie spécifique peut considérablement réduire le besoin de corticoïdes.

Malgré les recommandations de divers guidelines (en particulier ARIA), les injections de corticoïdes sont toujours très utilisées dans le traitement de la pollinose.

Une étude menée au Danemark sur les données de l’assurance maladie entre 1995 et 2009 montre que les corticoïdes injectables ont été utilisés durant cette période chez 36 477 personnes, avec au moins une injection par an pendant 3 saisons polliniques consécutives.

Durant la même période, seulement 2696 patients avaient été traités par immunothérapie spécifique (ITS).

On peut cependant noter à partir de 2007 une tendance au remplacement des corticoïdes injectables par des corticoïdes non systémiques sans augmentation concomitante de la prescription d’ITS.

Une diminution de l’utilisation des corticoïdes systémiques a été mise en évidence chez les patients désensibilisés (pollens de graminées, de bouleau ou graminées et bouleau) lorsque ceux-ci répondaient bien après un traitement de 1 à 3 ans.

Si on était mauvaise langue, on dirait que les patients traités par corticoïdes injectables étaient suivis par un généraliste alors que les patients désensibilisés étaient pris en charge par un allergologue ce qui est d’emblée une raison de non prescription de corticoïdes injectables…

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