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Contrôle de l’asthme, inflammation bronchique… Y a-t-il une relation ?
jeudi 4 octobre 2012, par
Inflammation bronchique et hyperréactivité chez des asthmatiques bien contrôlés. : Muñoz, S. Sanchez-Vidaurre, O. Roca, F. Torres, F. Morell and M. J. Cruz,
dans Clinical & Experimental Allergy, 2012 (42) 1321–1328.
– Contexte
- Peu d’études ont porté sur les caractéristiques de l’inflammation bronchique chez des patients ayant un asthme stable, bien contrôlé.
– Objectif
- Le but de cette étude est d’évaluer le degré et le type d’inflammation bronchique et de rechercher une éventuelle relation entre l’inflammation et l’hyperréactivité bronchique (HRB) chez des asthmatiques bien contrôlés.
– Méthodes
- Cette étude a été conduite chez 84 adultes (43 hommes d’âge moyen 43 ans) ayant un asthme contrôlé documenté.
- Des expectorations induites sont recueillies et la cellularité est étudiée.
- Une spirométrie et un test à la métacholine sont réalisés.
- Le score ACQ est utilisé pour évaluer les symptômes.
- Les patients étaient inclus si leur ACQ était< 0.75.
– Résultats
- 59 patients présentent une inflammation bronchique persistante.
- 28 ont une inflammation éosinophilique, 28 une inflammation éosinophilique et 3 une inflammation mixte.
- Le pourcentage moyen d’éosinophiles était de 4% (entre 0 et 64) chez les patients ayant un test à la métacholine positif (n=66) et 1% (0-3) chez les patients ayant un test négatif (n=18) (p=0.003).
- Il a été retrouvé une corrélation positive entre le pourcentage d’éosinophiles et le test à la métacholine (rapport dose/réponse) : r=0.477, p=0.0001).
- La PC 20 moyenne (au test à la métacholine) est de 1.74 mg/mL (1.04-2.93) chez les patients ayant une inflammation éosinophilique et 4.14 mg/mL (2.5-6.84) chez ceux qui ont une inflammation neutrophilique (p=0.03).
– Conclusions
- L’inflammation et l’hyperréactivité persistent chez la plupart des asthmatiques bien contrôlés.
– Intérêt clinique
- Cette étude montre que l’inflammation éosinophilique et neutrophilique persiste chez beaucoup d’asthmatiques bien contrôlés malgré le contrôle et par conséquent la mesure de l’inflammation bronchique semble essentielle pour affirmer le contrôle de l’asthme.
Il s’agit d’une étude espagnole reposant sur peu de patients ayant pour but d’évaluer la présence de cellules inflammatoires dans les bronches d’asthmatiques bien équilibrés et de corréler ces résultats à l’existence ou non d’une hyperréactivité bronchique.
Les auteurs ont donc étudié 84 adultes (répartition homme-femme homogène). La sévérité de l’asthme n’est pas mentionnée dans l’abstract alors que l’on sait que l’inflammation persistante sera probablement plus élevée lorsque l’asthme est plus sévère.
Les auteurs retrouvent une cellularité inflammatoire importante chez ces patients (au total, 59 sur 84). Ils retrouvent autant d’éosinophiles que de neutrophiles alors il semble que même dans les asthmes sévères, les profils neutrophiliques sont beaucoup moins nombreux que les profils éosinophiliques. De plus, on ne sait rien du statut allergique des patients. On sait que les allergiques sont plus éosinophiliques que les non allergiques.
Ils retrouvent également plus de patients ayant un profil éosinophiliques chez les patients ayant un test à la métacholine positif.
La conclusion des auteurs est assez surprenante : ils affirment que même chez des asthmatiques « contrôlés », l’inflammation persiste souvent et qu’il serait essentiel de connaitre cette inflammation persistante.
Ils semblent mélanger des caractéristiques cliniques (ACQ) et biologiques ou fonctionnelles.
Il me semble que depuis assez longtemps on sait que la disparition des symptômes ne suffit pas à affirmer qu’un asthme est contrôlé et depuis déjà plusieurs années, on retrouve des techniques comme la mesure de la fraction exhalée de NO largement utilisées (au moins en recherche) pour avoir un reflet de l’inflammation bronchique. Certains auteurs modifient même leurs thérapeutiques non pas en se basant uniquement sur la clinique mais en fonction des valeurs mesurées de la FeNO.
Cet article ne me semble pas apporter grand-chose dans la connaissance de la physiopathologie de l’asthme.
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