Abeille ou guêpe, c’est donc le biologiste qui aura le dernier mot !!

mardi 16 octobre 2012 par Dr Stéphane Guez1478 visites

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Abeille ou guêpe, c’est donc le biologiste qui aura le dernier mot !!

Abeille ou guêpe, c’est donc le biologiste qui aura le dernier mot !!

mardi 16 octobre 2012, par Dr Stéphane Guez

Les IgE aux allergènes recombinants Api m 1, Ves v 1 et Ves v 5 permettent de faire la part entre double sensibilisation et réactivité croisée dans l’allergie au venin d’hyménoptères. : Müller U, Schmid-Grendelmeier P, Hausmann O, Helbling A.

IgE to recombinant allergens Api m 1, Ves v 1, and Ves v 5 distinguish double sensitization from crossreaction in venom allergy.

dans Allergy 2012 ; DOI : 10.1111/j.1398-9995.2012.02847.x.

 Introduction :

  • Les tests diagnostiques chez les patients ayant une allergie au venin d’hyménoptères sont souvent positifs à la fois au venin de guêpe vespula et à l’abeille.
  • L’allergologie moléculaire avec l’utilisation de recombinants spécifiques des allergènes majeurs des venins peut aider à faire la distinction entre vraies doubles sensibilisations et réactivité croisée.

 Matériel et Méthode :

  • Il a été inclus 121 patients ayant des réactions allergiques systémiques aux piqures d’hyménoptères :
    • 76 avec une double positivité aux IgE spécifiques des 2 venins : guêpe et abeille
    • 45 avec une positivité uniquement à l’abeille ou à la guêpe
    • et 32 patients contrôles sans aucun antécédent de réactions systémiques aux piqures d’hyménoptères et n’ayant pas d’IgEs aux venins d’hyménoptères.
  • Chez les patients allergiques au venin et les témoins, il a été fait des tests ImmunoCAP avec dosage des IgEs à Api m 1, Ves v 1 et Ves v 5.

 Résultats :

  • Seulement 47% des 76 patients ayant une double positivité au venin total réagissent également aux recombinants spécifiques d’espèce.
  • La spécificité des IgEs aux 3 recombinants est très élevée, avec :
    • aucune positivité des IgEs aux recombinants d’une autre espèce chez tous les patients mono sensibilisés à une seule espèce d’hyménoptère,
    • avec seulement 1 patient témoin ayant une positivité mais avec un taux bas d’IgEs à Ves v 1.
  • Tous les patients :
    • uniquement allergiques à la guêpe ont des IgEs positives à Ves v 5 et/ou Ves v 1,
    • et 78.3% des patients allergiques uniquement à l’abeille ont une positivité à Api m 1.

 Conclusion :

  • La spécificité des IgEs aux recombinants pour les 2 espèces, guêpe et abeille est excellente.
  • La sensibilité des IgEs aux recombinants de guêpe est optimale.
  • Par contre la sensibilité de Api m 1 pourrait être améliorée en additionnant d’autres recombinants vis-à-vis d’autres allergènes majeurs de l’abeille.

Les auteurs ont étudié l’apport de l’allergologie moléculaire dans le diagnostic d’allergie à la guêpe et/ou l’abeille.

Les IgEs à Ves v 1, Ves v 5 et Api m 1 permettent de faire la part entre vraies doubles sensibilisations et réactivités croisées.

Si la spécificité des tests est excellente, la sensibilité à l’abeille pourrait être améliorée.

Ce travail confirme encore une fois l’intérêt de l’allergologie moléculaire qui permet dans ce cas précis de faire la part entre vraies double allergie et réactivités croisées, en s’affranchissant en particulier des fausses positivités induites par une sensibilisation au résidus carbohydrates.

Par contre les auteurs ne se sont pas penchés sur la difficulté rencontrée en pratique chez les patients qui ont une double sensibilisation à Poliste et Vespula.

Il nous manque un recombinant discriminant entre ces deux sous-espèces.

Enfin, il faut noter une positivité isolée à Ves v 1 chez un témoin, ce qui nous conduit à bien préciser que le diagnostic d’allergie au venin d’hyménoptères ne peut reposer que sur la confrontation entre les données de l’anamnèse, les tests cutanées et la biologie.

Aucun résultat ne peut à lui seul conduire au diagnostic d’allergie.

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