Répartition des allergènes au niveau moléculaire et valeur prédictive de la réponse IgE préclinique à Phleum pratense chez des enfants souffrant de rhume des foins. : Laura Hatzler, Valentina Panetta, Susanne Lau, Petra Wagner, Renate L. Bergmann, Sabina Illi, Karl E. Bergmann, Thomas Keil, Stephanie Hofmaier, Alexander Rohrbach, Carl Peter Bauer, Ute Hoffman, Johannes Forster, Fred Zepp, Antje Schuster, Ulrich Wahn, Paolo Maria Matricardi
dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - October 2012 (Vol. 130, Issue 4, Pages 894-901.e5, DOI : 10.1016/j.jaci.2012.05.053)
Contexte :
- La sensibilisation IgE médiée vis à vis des pollens de graminées est une cause de rhinite allergique saisonnière.
Objectifs :
- Nous avons voulu examiner l’évolution au niveau moléculaire et le degré prédictif de la réponse IgE en phase préclinique, vis à vis des pollens de graminées.
Méthodes :
- L’Etude Allemande Multicentrique a examiné une cohorte de naissance née en 1990.
- Un questionnaire était remis chaque année, et des échantillons de sang étaient collectés aux âges de 1, 2, 3, 5, 6, 7, 10 et 13 ans.
- La rhinite allergique saisonnière par allergie aux pollens de graminées (RAPG) était diagnostiquée en fonction de symptômes en juin/juillet.
- On faisait la recherche sérique d’IgE vis à vis de l’extrait de Phleum pratense et vis à vis des huit allergènes au niveau moléculaire, grâce à des tests immuno-enzymatiques unitaires et multiplex, respectivement.
Résultats :
- 177 enfants sur les 820 examinés présentaient une RAPG.
- Une faible réponse IgE pour une seule ou pour peu de molécules de P.pratense était fréquemment observée, avant même la survenue de RAPG.
- Cette réponse IgE initiale augmentait en concentration et en complexité moléculaire au cours des phase pré-cliniques et cliniques.
- Une progression typique de la sensibilisation IgE était observée : Phl p 1 (allergène initiant la sensibilisation dans >75% des cas), puis Phl p 4 et Phl p 5, puis Phl p 2, Phl p 6, Phl p 11 et enfin Phl p 12 et Phl p 7.
- A l’âge de 3 ans, une sensibilisation IgE était prédictive d’une RAPG à 12 ans (valeur prédictive positive 68%, [IC 95% de 50 à 83%], valeur prédictive négative 84%, [IC5% 80 à 87%]).
- A ce moment préclinique de prédiction, le nombre de molécules reconnues et les taux sériques d’IgE vis à vis de P.pratense étaient significativement plus bas que 3 ans ou plus après la survenue de la RAPG.
Conclusions :
- La réponse IgE vis à vis des molécules de pollen de graminées peut débuter des années avant la survenue de la maladie, comme un phénomène de faible monosensibilisation ou d’oligo-sensibilisation.
- Cette réponse peut augmenter en termes de concentration sérique et de complexité, selon un processus de « répartition moléculaire » au cours de la phase préclinique et au cours des premières étapes de la maladie clinique.
- Tester la sensibilisation IgE dans les étapes précliniques facilite la prédiction de la rhinite allergique saisonnière dans sa phase de sensibilisation à une seule ou à peu de molécules.