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Quand la biologie confirme la clinique dans le contrôle de l’asthme...
mercredi 7 novembre 2012, par
Contrôle clinique de l’asthme associé aux mesures de l’inflammation des voies aériennes. : Volbeda F, Broekema M, Lodewijk ME, Hylkema MN, Reddel HK, Timens W, Postma DS, Ten Hacken NH.
Department of Pulmonology, University Medical Centre Groningen, Groningen and University of Groningen, The Netherlands.
dans Thorax. 2012 Oct 6
– Contexte
- Le contrôle de l’asthme est le but de la prise en charge de l’asthme dans le monde entier.
- GINA définie le contrôle comme une composition de critères basés sur des données cliniques et des risques futurs mais sans utiliser les marqueurs de l’inflammation des voies aériennes, la caractéristique pathognomonique de l’asthme.
- Les auteurs évaluent si le contrôle clinique de l’asthme reflète l’inflammation éosinophilique en population générale.
– Méthodes
- Le contrôle de l’asthme est évalué sur une période de 4 semaines chez 111 patients asthmatiques : 22 étaient totalement contrôlés, 47 bien contrôlés et 42 non contrôlés.
- La fonction respiratoire, la qualité de vie, l’hyper-réactivité bronchique au test à la métacholine, le taux d’éosinophiles dans les crachats et dans le sang, le niveau de NO alvéolaire et des biopsies bronchiques ont été obtenus.
– Résultats
- les 69 patients ayant un asthme contrôlé (totalement ou bien contrôlé) ont un niveau d’éosinophiles sanguins plus bas, une moindre hyper-réactivité bronchique et un taux de NO alvéolaire plus bas que les 42 asthmatiques non contrôlés : 0,18 (de 0,01 à 0,54) contre 0,22 (de 0,06 à 1,16)X10(9)/litre (p<0,05), 3,8 (-0,4-17750) contre 39,7 (0,4-28000) mg/ml (p<0,05) et 5,3 (1,5-14,9) contre 6,7 (2,6-51,7) ppb (p<0,05) respectivement.
- Les biopsies des sujets ayant un asthme contrôlé contiennent peu d’éosinophiles et l’épithélium est plus intact que dans celles des sujets non contrôlés : 113 (6-1787)contre 219 (19-5313) (p<0,05) et 11,8% (0-65,3) contre 5,6% (0-47,6) (p<0,05) respectivement.
- Les asthmatiques contrôlés ont de meilleurs scores aux questionnaires de qualité de vie que les asthmatiques non contrôlés : 6,7 (5,0-7,0) contre 5,9 (3,7-7,0) (p<0,001).
– Conclusions
- Le niveau de contrôle de l’asthme basé sur des données cliniques est associé à des marqueurs inflammatoires, en particulier l’inflammation éosinophilique avec une petite différence entre les patients totalement contrôlés et les patients bien contrôlés.
Il s’agit d’une nouvelle étude cherchant à évaluer la relation entre la définition clinique du contrôle de l’asthme comme la définie GINA et les marqueurs de l’inflammation bronchique.
Cette étude est conduite sur 111 asthmatiques plus ou moins bien contrôlés sur une période de 4 mois qui bénéficient tous d’une fonction respiratoire, de mesure sanguine et dans les crachats du taux d’éosinophiles, de test d’hyper-réactivité bronchiques à la métacholine, de mesure de la FeNO et de biopsies bronchiques. Ils ont tous également une évaluation clinique et remplissent des questionnaires de qualité de vie.
A l’issue des 4 mois, les patients sont répartis selon les critères de GINA en parfaitement contrôlés, bien contrôlés et non contrôlés.
En fonction du groupe défini par le contrôle clinique, il a été mis en évidence des corrélations statistiquement significatives avec tous les marqueurs de l’inflammation étudiés plus importants lorsque le contrôle est moins bon.
Cette étude confirme donc des données déjà connues avec une hyper-réactivité bronchique d’autant plus importante que les patients sont moins contrôlés, une hyperéosinophilie inversement proportionnelle au contrôle, une FeNO corrélée au contrôle de l’asthme, une inflammation éosinophilique bronchique d’autant plus importante que l’asthme n’est pas contrôlé et une altération de la qualité de vie proportionnelle au contrôle de l’asthme.
Cette étude est bien sûr intéressante mais n’apporte pas vraiment de résultats non encore connus. Il semble actuellement que tout le monde recherche la BONNE façon d’apprécier le contrôle de l’asthme. La mise en évidence de ces corrélations est intéressante sur le plan de la compréhension mais ne simplifie pas la prise en charge et en pratique courante, on ne va pas réaliser de biopsies bronchiques pour savoir si un asthmatique est équilibré ou non !!!
On aurait donc envie qu’il découle de ces études un score associant des données cliniques et éventuellement biologiques simples pour apprécier le plus finement possible le contrôle de l’asthme.
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