Asthme sévère débutant à l’âge adulte : un phénotype distinct.:Marijke Amelink, Jantina C. de Groot, Selma B. de Nijs, Rene Lutter, Aeilko H. Zwinderman, Peter J. Sterk, Anneke ten Brinke, Elisabeth H. Bel
dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - August 2013 (Vol. 132, Issue 2, Pages 336-341, DOI : 10.1016/j.jaci.2013.04.052)
– Contexte :
- Certains patients ayant un asthme qui a débuté à l’âge adulte ont une maladie sévère, alors que d’autres ont une maladie transitoire d’évolution modérée
- On ne sait pas si les patients ayant un asthme sévère débuté à l’âge adulte représentent un phénotype clinique distinct.
– Objectif :
- Rechercher chez les patients ayant un asthme qui a débuté à l’âge adulte si la sévérité de la maladie est associée à des caractéristiques phénotypiques particulières.
– Méthodes :
- 170 patients avec un asthme débuté à l’âge adulte ont été recrutés à partir de centres cliniques externes (1 centre académique spécialisé et 3 non académiques)
- L’asthme réfractaire sévère était défini selon des critères internationaux (« Innovative Medicines Initiative »), et l’asthme persistant léger à modéré selon les critères GINA
- Les patients étaient caractérisés en fonction de paramètres cliniques, fonctionnels et inflammatoires
– Des tests t non appariés et des tests χ2 ont été utilisés pour comparer les groupes ; des tests de régression logistique univariée et multivariée ont été utilisés pour pour déterminer les facteurs associés à la sévérité de la maladie.
– Résultats :
- En dehors de scores de symptômes élevés, d’une mauvaise qualité de vie, de la nécessité de traitements à forte doses, d’une fonction respiratoire basse et d’un taux d’exacerbations élevé auxquels on pouvait s’attendre, les patients avec un asthme sévère tardif étaient plus souvent non atopiques (52% vs 34%, p=0.02), et ils avaient plus de symptômes et de polypes nasaux (54% vs 37%, p<0.001), des taux plus élevés de NO exhalé (38 vs 27 ppb,p<0.02), des comptes de neutrophiles sériques plus grands (5.3 vs 4 109/L, p<0.001), et une éosinophilie des expectorations plus élevée (11.8% vs 0.8%, p<0.001)
- L’analyse en régression logistique multiple montrait que l’augmentation des neutrophiles sériques (OR 10.9 ; p=0.002) et le compte des éosinophiles des expectorations (OR 1.5 ; p=0.005) étaient associés de façon indépendante avec la maladie sévère à début tardif à l’âge adulte.
– Conclusions :
- La majorité des patients avec un asthme sévère à début tardif sont non atopiques et ont une inflammation persistante à éosinophiles des voies aériennes
- Ceci suggère que l’asthme sévère débutant à l’âge adulte a un mécanisme sous-jacent différent de la maladie asthmatique plus légère.