Diagnostic résolu par les composants allergéniques : le « quantitatif » est important aussi !

jeudi 19 décembre 2013 par Dr Alain Thillay609 visites

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Diagnostic résolu par les composants allergéniques : le « quantitatif » est important aussi !

Diagnostic résolu par les composants allergéniques : le « quantitatif » est important aussi !

jeudi 19 décembre 2013, par Dr Alain Thillay

Association d’une réponse IgE faible vis-à-vis de Phl p 5 avec l’absence d’asthme chez des patients allergiques aux pollens de Graminées. : Eleonora Savi1, Silvia Peveri1, Cristoforo Incorvaia2, Ilaria Dell’Albani3, Francesco Marcucci4, Giuseppe Di Cara5 and Franco Frati3*

 Contexte :

  • L’introduction du diagnostic résolu par les composants allergéniques a été un grand progrès dans le diagnostic de l’allergie.
  • En particulier, les techniques de l’allergie moléculaires autorisent l’étude de l’association entre les profils moléculaires et l’expression clinique de l’allergie.

 Objectif :

  • Nous avons évalué la corrélation possible entre le niveau d’IgE spécifiques (IgEs) des composants individuels de Phleum pratense et l’aspect clinique tel que la gravité de la rhinite allergique (RA) et la présence ou l’absence d’asthme.

 Méthodes :

  • L’étude a inclus 140 patients atteints de rhinite et/ou asthme en rapport avec une sensibilisation aux pollens de graminées.
  • Les IgE spécifiques de Phl p 1, Phl p 5, Phl p 7 et Phl p 12 de Phleum pratense ont été mesurées, et, la corrélation avec le stade de la rhinite allergique selon les recommandations ARIA (Rhinite Allergique et son Impact sur l’Asthme) et la présence d’asthme ont été étudiées par régression logistique multivariée en termes d’IgEs et le stade de ARIA, tandis que la régression logistique univariée a été utilisée pour les IgE et une classification dichotomique de l’asthme comme présent ou absent.

 Résultats :

  • Dix patients avaient une RA intermittente, 48 une RA persistante modérée et 82 avaient une RA persistante sévère.
  • L’asthme était présent chez 86 patients et absent chez 54.
  • Une corrélation significative a été trouvée entre RA persistante sévère et la présence d’un asthme (p < 0,01).
  • La seule corrélation significative entre les données cliniques et les valeurs des IgE était celle de faibles valeurs des IgE spécifiques de Phl p 5 et l’absence d’asthme (p < 0,01).

 Conclusions :

  • Cette constatation préliminaire suggère que de faibles valeurs d’IgE spécifiques de Phl p 5 sont mises en corrélation avec l’absence d’asthme chez les patients présentant une allergie aux pollens de Graminées.
  • Ces données, à condition qu’elles soient confirmées par d’autres études, pourraient être utiles lors de la sélection des patients candidats à l’immunothérapie allergénique car le fait d’avoir un risque plus élevé d’asthme pourrait être un critère de sélection par l’utilisation de cette approche.

Le diagnostic résolu par les composants allergéniques est le grand évènement intervenu ces dernières années dans le paradigme allergologique. Il nous apporte beaucoup d’un point de vue qualitatif permettant une meilleure précision dans la détection d’une allergie à telle ou telle protéine avec un retentissement positif sur la pratique pour l’indication de l’immunothérapie allergénique ou le diagnostic des allergies croisées. Mais, quant est-il d’un point de vue quantitatif ?

C’est tout l’intérêt de ce travail émanant de plusieurs équipes de chercheurs italiens.
Ici, le principe est simple, mesure des IgE spécifiques des composants allergéniques du pollen de phléole et recherche d’une corrélation avec le niveau de sévérité de la rhinite et avec la présence ou non d’un asthme.

Je ne reviendrai pas sur les résultats principaux qui sont clairement édictés dans le résumé.

Deux corrélations à retenir.

La première, est celle de la sévérité de la rhinite et de l’existence d’un asthme.
Nous le savions déjà, c’est donc une confirmation.

Toutefois, il faut se souvenir que la corrélation entre IgE spécifiques du produit pollens de phléole et sévérité de la rhinite était défaillante, un peu comme les travaux initiaux de Sampson, dans le cadre de l’allergie alimentaire, concernant la prédiction du risque ou de la sévérité pour tel ou tel aliment en fonction de la mesure des IgE spécifiques du produit alimentaire.

Pour prendre l’exemple de l’arachide, nous le savons maintenant ce sont les mesures des IgE spécifiques de ses composants qui comptent.

La seconde est plus subtile, il s’agit de la corrélation d’un niveau bas des IgE spécifiques de Phl p 5 (groupe 5 des graminées) et l’absence d’asthme.

On peut donc être tout à fait d’accord avec les auteurs pour dire, si cela se confirme dans d’autres études, que la mesure de la réponse IgE vis-à-vis de Phl p 5 peut constituer un outil décisionnel pour indiquer ou pas l’immunothérapie allergénique.

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