Faut-il croire les puces ?

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Faut-il croire les puces ?

Faut-il croire les puces ?

mardi 7 janvier 2014, par Dr Cécilia Nocent

Valeur diagnostique de la puce ISAC pour détecter les sensibilisations au latex. : Seyfarth F, Schliemann S, Wiegand C, Hipler UC, Elsner P.
Department of Dermatology, Jena University Hospital, Erfurter Straße 35, 07740, Jena, Germany.

dans Int Arch Occup Environ Health. 2013 Dec 6

 But :

  • L’allergie au latex peut être diagnostiquée selon plusieurs méthodes comme le dosage des IgE spécifiques, par Western blot, par test de stimulation cellulaire (CAST) et par des méthodes in vivo (tests cutanés par exemple).
  • Phadia propose deux méthodes modernes utilisant les allergènes recombinants du latex : Immunocap® et ISAC® (puce allergénique en phase solide), chacune permettant la détermination simultanée d’IgE spécifiques contre 5 allergènes du latex.
  • Les auteurs ont comparé le diagnostic de sensibilisation par le test ISAC et par le recombinant Hev b-5 par Immunocap.

 Méthodes :

  • 40 sérums ont été prélevés chez des sujets suspects d’allergie au latex.
  • Ces patients avaient des tests cutanés par prick positifs au latex, des résultats positifs par Western blot et tests positifs par CAST.
  • Tous les sérums ont été analysés en utilisant la puce ISAC et les recombinant par Immunocap et comparés aux résultats de 20 sérums contrôle.

 Résultats :

  • Seulement 22 des 40 sujets (55%) étaient positifs pour au moins un allergène par ISAC (sensibilité : 55%).
  • La sensibilité par Immunocap était de 70%.
  • La détection la plus fréquente sensibilisation se faisait contre Hev b6.01 (n=12).
  • Quand les sérums étaient testés avec tous les allergènes recombinants par Immunocap, 3 sensibilisations supplémentaires ont été détectées comparativement à la technique ISAC.

 Conclusions :

  • La technique de puces à ADN offre des bénéfices comme la détermination simultanée de manière élégante de sensibilisations contre différents allergènes du latex avec de petites quantités de sérum.
  • Cependant, une réponse négative doit être interprétée avec attention et doit être confirmé par d’autres techniques in vitro.

Cette étude paraclinique s’intéresse à la validité des résultats obtenus pour poser le diagnostic d’allergie au latex avec des techniques modernes comme la puce ISAC et la technique Immunocap.

La question posée est intéressante car l’allergie au latex n’est pas anecdotique et les enjeux très importants pour les patients.

En allergologie comme dans les autres disciplines médicales, nous recherchons tous un éventuel test permettant de poser un diagnostic avec une sensibilité proche de 100% et une spécificité tout aussi importante.

Il était donc intéressant de comparer ces techniques innovantes et intellectuellement intéressantes aux techniques plus « conventionnelles » et de voir ce qui permet de poser avec le moins d’erreur possible le diagnostic d’allergie au latex.

Malheureusement cette étude montre que la puce ISAC ne donne pas de bons résultats pour le diagnostic d’allergie au latex et qu’un résultat négatif ne permet pas de conclure.

La puce ISAC n’est actuellement pas très utilisée (en dehors de la recherche) car elle n’est pas remboursée par le système de santé français. Cependant vu les résultats de cette étude cette technique n’est peut-être pas assez performante pour être utilisée régulièrement et on peut concevoir des réticences à rembourser une technique onéreuse peu fiable.

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