Anaphylaxie alimentaire : c’est pas cool les enfants, ils aiment aller aux urgences !!

lundi 27 janvier 2014 par Dr Stéphane Guez626 visites

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Anaphylaxie alimentaire : c’est pas cool les enfants, ils aiment aller aux urgences !!

Anaphylaxie alimentaire : c’est pas cool les enfants, ils aiment aller aux urgences !!

lundi 27 janvier 2014, par Dr Stéphane Guez

Réactions récurrentes aux aliments chez les enfants dans un service d’urgences pédiatriques. : M. Vetander, D. H. Ly, N. Håkansson, G. Lilja, C. Nilsson, E. Östblom, M. Wickman, A. Bergström.

dans Clinical & Experimental Allergy, 2014 (44) 113–120.

 Introduction :

  • Les données sur les réactions alimentaires répétées dans un département d’urgences pédiatriques sont fragmentaires.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’étudier l’incidence et les facteurs de risque potentiels liés à des consultations répétées pour des réactions allergiques alimentaires chez des enfants ayant eu une consultation précédente en urgence pour des réactions d’origine alimentaire.

 Matériel et Méthode :

  • Un total de 358 enfants ayant eu une consultation aux urgences dans un hôpital pédiatrique à Stockholm pour des réactions d’origine alimentaire en 2007 a été étudié par rapport à la récidive de ces réactions jusqu’en juin 2010.
  • Une analyse statistique de type Cox a été utilisée pour évaluer le risque relatif.

 Résultats :

  • Un total de 80 enfants a eu 116 consultations en urgence sur une période de 873 patient-années, avec une incidence calculée de 9 pour 100 patient-années.
  • La connaissance d’une allergie alimentaire avant la visite aux urgences en 2007 augmente le risque de nouvelles consultations aux urgences (RR : 2.30, IC95% : 1.35-3.94).
  • La prescription d’adrénaline auto injectable avant augmente également le risque (RR : 2.02, IC95% : 1.17-3.49).
  • 21% des enfants ont eu plus de réactions sévères lors de la nouvelle consultation aux urgences, 38% une réaction moins importante et 41% des réactions de sévérité comparable.
  • Cependant, parmi les 44% de patients avec une réaction de sévérité identique ou moins importante lors de cette re-consultation, un traitement précoce par adrénaline a créé un biais dans la classification de la sévérité de la réaction.

 Conclusion :

  • La connaissance préalable d’une allergie alimentaire et la prescription préventive d’adrénaline auto injectable sont des facteurs de risque significatifs de refaire une réaction conduisant à un retour aux urgences pédiatriques pour nouvelle allergie alimentaire.
  • Ces résultats montrent que la sévérité de la réaction ne peut pas être prédictive de la sévérité d’une reprise accidentelle alimentaire.

Les auteurs ont étudié le devenir d’enfants ayant fait une allergie alimentaire et revenant aux urgences pour une nouvelle allergie alimentaire.

L’adrénaline auto-injectable et un antécédent d’allergie alimentaire augmentent le risque de récidive. La sévérité de l’accident initial n’est pas prédictive de l’accident allergique ultérieur.

Ce travail semble enfoncer une porte ouverte, mais à bien le lire on s’aperçoit qu’il permet de répondre à des questions récurrentes qui n’étaient pas réglées.

Par exemple, il y a parfois contestation du bien fondé de la prescription un peu « large » de l’adrénaline auto-injectable. Cette étude montre qu’en fait les enfants qui ont une allergie alimentaire considérée comme sévère et qui ont donc une prescription d’adrénaline, font plus souvent une récidive anaphylactique par ingestion accidentelle de leur allergène alimentaire, et que si la majorité des accidents ne sont pas plus sévères mais de même importance c’est qu’ils ont utilisé l’adrénaline avant d’arriver à l’hôpital. Difficile de dire quel aurait été le pronostic si cette injection n’avait pas été faite, mais on peut penser que la réaction aurait été franchement très sévère.

Enfin, la prise en charge d’une allergie alimentaire, donc la reconnaissance de l’allergène en cause et les mesures d’éviction proposées, ne permettent pas d’éviter une nouvelle ingestion et rendent donc encore plus nécessaire la prescription d’adrénaline.

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