Le ratio IgE/IgG4 spécifiques de l’ovalbumine pourrait améliorer la prédiction de l’acquisition de tolérance à l’œuf cru et cuit chez les enfants allergiques à l’œuf. : M. Vazquez-Ortiz, M. Pascal, R. Jiménez-Feijoo, J. Lozano, M. T. Giner, L. Alsina, M. A. Martín-Mateos, A. M. Plaza,
dans Clinical & Experimental Allergy, 2014 (44) 579–588.
– Contexte :
- Des éléments de prédiction du développement de l’acquisition spontanée de tolérance orale à l’œuf cru et à l’œuf cuit sont nécessaires chez les patients allergiques à l’œuf
– Objectifs :
- Il s’agissait de comparer les performances diagnostiques de différents tests immunologiques en rapport avec l’allergie ou la tolérance à l’œuf.
– Méthodes :
- Des enfants âgés de 5 à 18 ans avec un diagnostic d’allergie IgE-médiée à l’œuf ont été recrutés.
- Tous ont suivi un régime strict d’éviction de l’œuf.
- Des prick-tests ont été réalisés, et ont été recherchées les IgE spécifiques pour l’ovalbumine, l’ovomucoïde et le blanc d’œuf, ainsi que les IgG4 pour l’ovalbumine et l’ovomucoïde.
- Après réalisation de test de provocation avec de l’œuf dur et de l’œuf cru, les enfants étaient classés en tant qu’allergiques à l’œuf cuit (AOcuit, n=50), ou tolérants (TOcuit, n=35), ou en tant qu’allergiques à l’œuf cru (AOcru, n=64), ou tolérants (TOcru, n= 21).
- Statistiques
- Analyses comparatives (AOcuit vs TOcuit et AOcru vs TOcru).
- Régression logistique mutivariée.
- Analyse des courbes ROC (receiver operating characteristic) des tests en rapport avec l’ AOcuit et l’AOcru.
- Les points de décision négative étaient définis en tant que seuils avec une sensibilité de 95%.
– Résultats :
- La présence d’IgG4 spécifiques de l’ovalbumine est apparue comme un facteur de protection indépendant contre l’allergie à l’œuf cru.
- Dans l’identification des patients ayant une forte probabilité de tolérance à l’œuf, le rapport IgE/IgG4 spécifiques de l’ovalbumine tendait à de meilleures performances que les IgE spécifiques et les prick-tests, en particulier chez les enfants ayant des IgE spécifiques de l’ovalbumine < à 1.9kU/l (pour AOcru) et de l’ovomucoïde < à 2.12kU/l (pour AOcuit).
- Les seuils les plus efficaces pour recommander un test de provocation étaient des taux IgE/IgG4 inférieurs à 2.49 pour l’œuf cuit et 1.45 pour l’œuf cru, qui étaient respectivement associés à 89.5% et 80% de probabilité de tolérance (valeur prédictive négative 0.08 et 0.06).
- Ces seuils identifiaient correctement comme tolérants 23% et 14% d’enfants supplémentaires, avec des tests de provocation négatifs pour l’œuf cru et cuit, respectivement, par comparaison avec les seuils de décision par IgE spécifiques seuls.
- De plus, les prick-tests tendaient à de meilleures performance que les IgE spécifiques seules pour l’ovomucoïde (< à.92kU/l) et l’ovalbumine (<1.37 kU/l), dans la prédiction de la tolérance à l’œuf cru et cuit.
– Conclusions :
- Les IgG4 spécifiques de l’ovalbumine sont un facteur indépendant de prédiction du développement de la tolérance orale à l’œuf cru.
- Le ratio IgE/ IgG4, suivi par les prick-tests, semblent avoir de meilleures performances que les seuls IgE spécifiques pour l’identification des enfants allergiques à l’œuf et ceux qui développent une forte probabilité de tolérance à l’œuf cru et cuit au cours de leur suivi.