Prévenir l’allergie à l’arachide des enfants : retirer les peluches et les faire caresser des paquets de cacahuètes !!

mercredi 15 octobre 2014 par Dr Stéphane Guez785 visites

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Prévenir l’allergie à l’arachide des enfants : retirer les peluches et les faire caresser des paquets de cacahuètes !!

Prévenir l’allergie à l’arachide des enfants : retirer les peluches et les faire caresser des paquets de cacahuètes !!

mercredi 15 octobre 2014, par Dr Stéphane Guez

Exposition cutanée ou respiratoire aux allergènes de l’arachide chez la souris et impact sur l’exposition ultérieure par voie orale. :
Wavrin S. · Bernard H. · Wal J.-M. · Adel-Patient K.
INRA, UR496 Immuno-Allergie Alimentaire, CEA/IBiTeC-S/SPI, CEA de Saclay, Gif-sur-Yvette, France

dans Int Arch Allergy Immunol 2014 ;164:189-199
(DOI:10.1159/000363444)

 Introduction :

  • Des données récentes suggèrent que l’exposition non digestive peut conduire à une sensibilisation aux allergènes alimentaires.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été :
    • d’évaluer l’impact immunologique d’une exposition cutanée ou respiratoire aux protéines de l’arachide sur un épithélium non altéré
    • et d’étudier les effets d’une telle exposition lors de l’administration ultérieure d’arachide.

 Matériel et Méthodes :

  • Des souris BALB/cJ ont été exposées à Ara h 1 purifié ou à des extraits d’arachide grillée non dégraissés (PE) par simple dépose de solutions allergéniques :
    • sur une peau non altérée
    • ou dans les narines.
  • L’exposition a été réalisée 6 fois à une semaine d’intervalle.
  • Ces souris pré-exposées ont alors reçues l’administration intra-gastrique de PE :
    • seul
    • ou en présence de l’adjuvant des Th2 muqueux, la toxine cholérique.
  • Les réponses spécifiques, humorales et cellulaires, ont été évaluées durant la réalisation du protocole.

 Résultats :

  • L’exposition, à la fois cutanée et respiratoire, conduit à la production d’IgG1 spécifiques.
  • La production locale et systémique d’IL5 et d’IL13 est également mise en évidence, démontrant l’activation spécifique des cellules Th2.
  • Cet effet est dose dépendant et plus efficace par la voie respiratoire.
  • De plus, cette pré-exposition conduit à la production d’IgE spécifiques après gavage avec des PE, indépendamment de la présence de la toxine cholérique.

 Conclusion :

  • L’exposition cutanée et respiratoire à l’arachide induit un priming des Th2 chez la souris.
  • De plus la pré-exposition favorise la future sensibilisation par la voie digestive sans l’utilisation d’un adjuvant.
  • Il est ainsi proposé un nouveau modèle expérimental de sensibilisation alimentaire sans adjuvant qui peut refléter de façon réaliste le mode d’exposition des enfants.
  • Ces résultats suggèrent également qu’une exposition non digestive à l’arachide peut minimiser des risques élevés ultérieurs chez les enfants, même chez ceux qui non pas une peau lésée, en réduisant la sensibilisation allergique à cet allergène alimentaire majeur.

Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’une exposition préalable de souris à de l’arachide, soit au niveau cutané, soit par voie respiratoire, stimule les Th2 et peut favoriser une sensibilisation digestive ultérieure. Mais également avoir un effet protecteur en stimulant initialement la productiond’IgG1.

Ce travail est très intéressant car on a un modèle très réaliste qui semble reproduire les différents contact des enfants aux allergènes de l’arachide depuis la naissance : d’abord contact avec des poussières d’arachide par voie cutanée et respiratoire avant une ingestion et une sensibilisation par voie digestive.

Les résultats confirment ce qui a été montré par des études épidémiologiques, en particulier sur le fait qu’une forte exposition cutanée et respiratoire peut au contraire prévenir une allergie ultérieure par voie digestive. Cela s’explique par cette production accrue d’IgG1.

Reste à savoir si les résultats de ce modèle sont réellement extrapolables à l’homme et si on peut en déduire qu’une application régulière d’arachide (quelle dose, quels extraits ? quels allergènes ? combien de temps ?) sur la peau ou en spray nasal peut réellement protéger d’une sensibilisation digestive ultérieure. Le modèle présenté ici semble montrer qu’au contraire cela favorise la sensibilisation secondaire par voie digestive.

Affaire à suivre…

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