Accueil du site > Maladies > Diagnostic > Les différents isotypes d’immunoglobulines sont-ils utiles pour le (...)
Les différents isotypes d’immunoglobulines sont-ils utiles pour le diagnostic de l’allergie alimentaire croisée à Bet v 1 ?
jeudi 6 novembre 2014, par Dr Philippe Carré
Les IgE, les IgG4 et les IgA spécifiques des allergènes alimentaires croisés à Betv1 ne prédisent pas le syndrome d’allergie orale. : Eva Elisabeth Guhsl1, Gerlinde Hofstetter1, Nina Lengger1, Wolfgang Hemmer2, Christof Ebner3, Renate Fröschl4, Merima Bublin1, Christian Lupinek1, Heimo Breiteneder1 andChristian Radauer1,*
DOI : 10.1111/all.12534
dans Vol. 69 Issue 12
Allergy
– Contexte :
- L’allergie alimentaire associée au pollen de bouleau est liée aux IgE spécifiques de Bet v 1, mais la présence d’IgE croisées à des allergènes qui y sont liés ne prédit pas l’allergie alimentaire
- Le rôle d’autres isotypes d’immunoglobulines dans le syndrome pollen de bouleau-aliments n’a pas été étudié dans le détail.
– Méthodes :
- Des patients allergiques au pollen de bouleau sensibilisés à Bet v 1 (n=35) ont eu un diagnostic d’allergie alimentaire réalisé par le biais d’interrogatoires standardisés, de prick-tests cutanés réalisés avec des allergènes alimentaires commerciaux, des aliments frais et congelés, et d’ImmunoCAP
- Les concentrations d’IgE, d’IgG1, d’IgG4 et d’IgA spécifiques à 7 allergènes alimentaires liés à Bet v 1 ont été déterminées par ELISA.
– Résultats :
- Bet v 1, Cor a 1, Mal d 1 et Pru p 1 liaient les IgE de tous les sera et les IgG4 et IgA de la majorité des sera
- Les immunoglobulines à Gly m 4, Vig r 1 et Api g 1.01 étaient détectées dans moins de 65% des sera
- Aucune corrélation significative n’a été observée entre l’allergie aux aliments et des taux augmentés ou diminués d’IgE, d’IgG4 ou d’IgA spécifiques pour la plupart des allergènes liés à Bet v 1
- Les IgE spécifiques à Api g 1 étaient significativement (p=0.01) élevés chez les patients allergiques au céleri-rave par rapport à ceux qui le toléraient
- Par ailleurs, les fréquences de liaison à Api g 1.01des IgE (71% vs 15% ;p=0.01) et des IgA (86% vs 38% ;p=0.04) étaient augmentées.
– Conclusion :
- Les mesures des immunoglobulines spécifiques des allergènes ne sont pas adaptées au diagnostic de l’allergie alimentaire médiée par Bet v 1 à la noisette et aux rosacées
- Par contre, les IgE et les IgA reliées à l’allergène Api g 1 étaient corrélées à l’allergie au céleri-rave.
70% des patients allergiques au pollen de bouleau ont des réactions IgE-médiées à des allergènes alimentaires, sous la forme habituelle d’un syndrome d’allergie orale, qui sont liées à une sensibilisation à Bet v 1 et à une réactivité croisée IgE et T-cellulaire aux allergènes alimentaires homologues.
Presque tous les patients allergiques au pollen de bouleau sont sensibilisés à Bet v 1 et sont donc à risque de développer une allergie alimentaire, mais la plupart ont des réactions à un nombre limité d’allergènes alimentaires potentiels, et les IgE spécifiques à Bet v 1 ne prédisent pas l’allergie clinique.
Les auteurs ont donc cherché si d’autres isotypes d’anticorps spécifiques inducteurs de tolérance (IgG1 ou 4 et IgA) pouvaient avoir une influence sur l’activité clinique des IgE spécifiques, en étudiant les sera de 35 patients allergiques au bouleau, sensibilisés à Bet v 1 et ayant des niveaux divers d’allergie alimentaire. Ils ont mesuré les IgE, les IgG1, les IgG4 et les IgA spécifiques à la noisette, la pêche, la pomme, le soja, le haricot et le céleri.
Les résultats montrent que :
- Bet v 1, Cor a 1, Mal d 1 et Pru p 1 liaient les IgE de tous les sera, ainsi que les IgG4 et les IgA de la majorité des sera
- Gly m 4, Vig r 1 et Api g 1.01 étaient détectées dans moins de 65% des sera
- Aucune corrélation significative n’a été observée entre l’allergie aux aliments et les taux d’IgE, IgG4 ou IgA pour la plupart des allergènes liés à Bet v 1
- Les IgE spécifiques à Api g 1 étaient élevées chez les patients allergiques au céleri, avec des fréquences de liaison des IgE et des IgA augmentées à Api g 1.01.
Il apparaît donc que les taux des isotypes d’Ig spécifiques des allergènes n’ont pas de relation avec l’allergie alimentaire à la noisette et aux rosacées liée à Bet v 1, mais par contre les IgE et peut-être les IgA à des allergènes plus distants peuvent prédire à un certain degré l’allergie à des aliments comme le lait de soja et le céleri.
Les résultats de l’étude ne montrent pas de rôle protecteur des IgA et des IgG4 sur le syndrome d’allergie orale.