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Plus c’est petit, plus c’est allergique (à la noisette).
vendredi 12 décembre 2014, par
L’allergie à la noisette de l’enfant diffère de celle de l’adulte en termes de fréquence des réactions sévères, d’étiologie et de pertinence des paramètres diagnostiques. : L. J. Masthoff, E. van Hoffen, A. de Reus, C. W. Boonacker, C. A. Bruijnzeel-Koomen, S. G. Pasmans, A. C. Knulst.
dans Clinical & Experimental Allergy, 2014 (44) 1539–1545.
– Contexte :
- L’allergie à la noisette de l’adulte est souvent liée à l’allergie au pollen de bouleau, alors que chez les enfants, l’allergie à la noisette non reliée aux pollens est plus fréquente.
– Objectif :
- Il s’agissait de comparer les différences de l’allergie à la noisette entre les enfants et les adultes en ce qui concerne la sévérité, l’étiologie et la valeur diagnostique des données disponibles en routine.
– Méthodes :
- Des adultes (n=120) ayant subi un test de réintroduction en double aveugle contre placébo (DBPCFC) à la noisette ont été sélectionnés et comparés à 151 enfants testés à la noisette issus d’une précédente étude.
- Les analyses de régression logistique univariées et multivariées ont été réalisées pour construire un modèle de prédiction.
- L’aire sous la courbe (AUC) de la courbe ROC était déterminée pour le niveau d’IgE spécifiques pour la noisette, les résultats des tests cutanés et le modèle de prédiction.
– Résultats :
- L’allergie à la noisette était confirmée par DBPCFC chez 95/120(79%) adultes, 77% présentaient seulement des symptômes subjectifs, 23% des symptômes objectifs, alors que chez les enfants, 63% avaient des symptômes objectifs avec la noisette.
- Au sein du groupe des enfants, la fréquence d’allergie sévère à la noisette était supérieure chez les jeunes enfants comparativement aux enfants plus grands.
- Une allergie concomitante au pollen de bouleau était plus fréquente chez les adultes (82%) que chez les enfants (39%) ayant une allergie à la noisette.
- L’histoire clinique détaillée des symptômes allergiques lors d’une précédente ingestion de noisette possédait la meilleure valeur diagnostique chez les adultes, alors que chez les enfants, les tests cutanés aux extraits de noisette montraient le meilleur niveau de discrimination entre une réactivité cliniquement pertinente et une tolérance à la noisette.
– Conclusion et pertinence clinique :
- L’allergie à la noisette est différente entre les enfants et les adultes en ce qui concerne la fréquence de la sévérité, l’étiologie, et la pertinence des paramètres diagnostiques.
- L’âge doit ainsi être pris en compte pour le travail de diagnostic d’allergie à la noisette.
L’allergie aux fruits (dont les fruits à coque) chez l’adulte est très souvent liée à une réaction croisée avec le pollen de bouleau.
L’allergie aux fruits à coque de l’enfant est le plus souvent due à une réactivité vis à vis des protéines de stockage, qui induisent des réactions plus sévères.
Les jeunes enfants n’ayant pas encore eu beaucoup de temps pour se sensibiliser aux pollens d’arbres, chez les allergiques aux fruits à coque, il ne s’agit pas de réaction croisée avec les pollens.
Ces notions sont connues depuis fort longtemps... depuis qu’on a mis en évidence les PR-10, ces fameuses protéines responsables de réactions croisées entre le bouleau et la pomme par exemple. La pomme, les autres rosacées, les Apiacées, les fruits à coque... de nombreux aliments d’origine végétale.
Ceci vaut particulièrement pour les pays nordiques, dans lesquels la prévalence de l’allergie au bouleau est très importante. Cette étude a été menée aux Pays Bas, où ce tableau typique est fréquent.
Les auteurs ont « recyclé » des résultats d’une étude précédente menée chez des adultes, qu’ils comparés aux résultats de tests réalisés chez des enfants allergiques à la noisette. Notons qu’il ne s’agissait pas d’enfants de la population générale, mais bien d’enfants déjà connus pour leur allergie à la noisette.
Les conclusions ne font donc que confirmer ce qu’on savait déjà. C’est donc toujours vrai...au moins au Nord de l’Europe.
Il y a bien toutefois quelques éléments à retenir :
- l’interrogatoire permet chez l’adulte d’avoir le meilleurs éléments de diagnostic
- les tests cutanés sont les outils les plus fiables chez les enfants.
A l’heure du tout biologique, où les dosages et autres puces semblent prendre de plus en plus de poids, retenons ceci : rien ne fait mieux qu’une bonne consultation médicale, où l’on parle et où l’on teste !
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