Oesophagite à éosinophiles : un régime d’éviction grec, sans tsatiki et moussaka ?

vendredi 25 septembre 2015 par Dr Stéphane Guez654 visites

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Oesophagite à éosinophiles : un régime d’éviction grec, sans tsatiki et moussaka ?

Oesophagite à éosinophiles : un régime d’éviction grec, sans tsatiki et moussaka ?

vendredi 25 septembre 2015, par Dr Stéphane Guez

Un régime d’éviction basé sur les tests allergiques est efficace chez les enfants ayant une oesophagite à éosinophiles, indépendamment de la sévérité des symptômes. : Syrigou E, Angelakopoulou A, Zande M, Panagiotou I, Roma E, Pitsios C.

Allergy-test-driven elimination diet is useful in children with eosinophilic esophagitis, regardless of the severity of symptoms.

dans Pediatr Allergy Immunol 2015 : 26 : 323–329.

 Introduction :

  • La combinaison d’IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) et de corticoïdes est le traitement médicamenteux le plus souvent utilisé pour traiter l’oesophagite à éosinophiles (EOE), alors que le régime d’éviction orienté est aussi une alternative efficace.
  • Le but de cette étude a été de comparer l’efficacité d’un régime d’éviction guidé par les tests allergiques :
    • chez des enfants ayant de symptômes légers d’EOE
    • par rapport à un groupe d’enfants ayant des symptômes modérés à sévères.

 Matériel et Méthode :

  • 35 enfants, âgés de 7 mois à 12 ans, ayant une EOE ont été inclus dans cette étude.
  • Ils avaient des antécédents cliniques :
    • de manifestations de type reflux gastro-oesophagien (21 enfants, groupe A)
    • ou des symptômes plus sévères (14 enfants, groupe B).
  • Le diagnostic a été confirmé après 2 mois d’un traitement préalable par IPP et par une fibroscopie oeso-gastrique.
  • Peu après le diagnostic, ils ont été testés sur le plan allergique, avec des tests IgE (pricks et IgEs) et avec des patch-tests.
  • Un régime d’éviction personnalisé de 12 mois a été prescrit en fonction des résultats des tests.
  • Les patients du groupe B ont poursuivis les IPP pour 2 mois, avec prescription de stéroïdes locaux buccaux durant les 5 premiers mois après le diagnostic, suivi par une prescription à la demande pour le reste de l’étude.
  • L’endoscopie a été refaite à la fin de l’étude.

 Résultats :

  • Le lait et les œufs sont les allergènes les plus fréquents.
  • 32 patients ont été invité à suivre un régime d’éviction, qui a été suivi par 15/18 patients pour le groupe A et 12/14 pour le groupe B.
  • Un amélioration des symptômes est observée chez 26/27 patients qui ont terminés l’étude.
  • L’utilisation de corticoïdes avalés a nettement diminuée durant la période de prise à la demande, dans le groupe B.
  • Une réduction remarquable des éosinophiles a été observée sur les biopsies : de 42.84 +/- 18.08 à 6.41 +/- 3.20 après 1 an.

 Conclusion :

  • Tous les enfants avec une EOE et des symptômes légers ont une disparition des symptôme et un taux d’éosinophiles normaux de la muqueuse oesophagienne après 1 an d’un régime d’éviction orienté par les tests allergologiques.
  • Les patients avec une atteinte modérée à sévère ont la même amélioration, prouvant qu’un régime d’éviction est un traitement complémentaire efficace à coté des corticostéroïdes.

Les auteurs ont testé l’intérêt d’un régime d’éviction alimentaire guidé par les résultats des tests allergologiques chez des enfants ayant une oesophagite à éosinophiles. L’éviction seule guérit les formes légères et est également très efficace en plus des corticostéroïdes dans les formes modérées à sévères.

Cette très belle étude de nos amis grecs permet de bien définir la prise en charge des oesophagites à éosinophiles en fonction de la sévérité clinique.

Dans tous les cas, un bilan allergologique est très important car il va permettre de proposer un régime d’éviction alimentaire pendant quelques mois, qui doit être proposé quelque soit le stade de sévérité clinique de l’affection.

Il n’y a donc pas d’opposition entre traitements médicamenteux et prise en charge allergologique : les 2 approches doivent être combinées, avec des options thérapeutiques en fonction du stade de sévérité.

Cette étude démontre par ailleurs l’intérêt d’un régime d’éviction personnalisé plutôt qu’une exclusion systématique de plusieurs allergènes alimentaires.

Même si ces 2 approches semblent validées par des plusieurs publications, tous les parents qui ont étaient contraints de faire suivre un régime d’éviction à leur enfant, savent que moins il y a d’allergènes à éliminer plus simple sera ce régime. Le bilan allergologique permet de ne retenir que les allergènes réellement impliqués dans la maladie.

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