L’allergie aux acariens ne connaît pas de frontière : même combat pour tous !

mardi 27 octobre 2015 par @choum, Dr Céline Palussière1773 visites

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L’allergie aux acariens ne connaît pas de frontière : même combat pour tous !

L’allergie aux acariens ne connaît pas de frontière : même combat pour tous !

mardi 27 octobre 2015, par @choum, Dr Céline Palussière

Profils de sensibilisation des patients allergiques aux acariens domestiques : implications pour l’immunothérapie allergénique. : T. Batard1, V. Baron-Bodo1, A. Martelet1, M. Le Mignon1, P. Lemoine1, K. Jain1, S. Mariano1, S. Horiot1, H. Chabre1, C. Harwanegg2, C.A. Marquette3, B.P. Corgier3, W. T. Soh4, P. Satitsuksanoa4, A. Jacquet4, F.T. Chew5, E. Nony1 andP. Moingeon1,*
DOI : 10.1111/all.12796

dans Vol. 70 Issue 11
Allergy

 Contexte :

  • La compréhension des profils de sensibilisation des patients allergiques aux Dermatophagoides vivant dans différentes zones géographiques est nécessaire pour l’élaboration de produits valables dans le monde entier pour l’immunothérapie allergénique.

 Méthode :

  • Une puce microarray personnalisée HIFI-allergie, avec recherche d’IgE spécifiques pour 12 allergènes purifiés issus de Dermatophagoides pteronyssinus ou D.farinae a été élaborée et utilisée sur les sera de 1302 patients allergiques aux acariens domestiques vivant dans différentes zones géographiques.
  • Les analyses en spectrométrie de masse ont été réalisées afin de caractériser les extraits allergéniques d’acariens, ainsi que sur les corps et fécès purifiés.

 Résultats :

  • Les profils d’IgE réactivité pour les allergènes d’acariens sont comparables dans toutes les cohortes de patients analysées, comprenant des adultes et des enfants de 5 à 17 ans, Américains, Canadiens, Européens et Japonais.
  • Plus de 70% sont sensibilisés notamment aux allergènes du groupe 1 et plus de 80% sont sensibilisés aux allergènes du groupe 2 des espèces D.pteronyssinus et D.farinae.
  • De plus, 20 à 47% des patients possèdent aussi des IgE spécifiques vis à vis des allergènes des groupes 4, 5, 7, 13, 15, 21 et 23.
  • Tous les patients avaient des allergènes présents dans le corps des acariens et dans leurs fécès.
  • L’analyse en spectrométrie de masse a confirmé la présence des allergènes reconnus par l’IUIS dans les extraits de D.pteronyssinus et D.farinae, avec les groupes 2, 8, 10, 11, 14 et 20 prédominant des les corps et les groupes 1, 6, 18 et 23 bien représentés dans les fécès.

 Conclusions :

  • L’immunothérapie allergénique spécifique des acariens repose sur des extraits de mélanges de D.pteronyssinus et D.farinae, fabriqués à partir de fécès et de corps d’acariens.
  • Une telle combinaison est appropriée pour le traitement des enfants et adultes allergiques aux Dermatophagoïdes en Asie, Europe, et Amérique du Nord.

L’allergologie moléculaire a permis de mettre en évidence des profils d’IgE réactivité variables selon les patients pour une même allergie. Tous les patients allergiques aux acariens ne réagissent pas aux mêmes molécules.

La question posée par cette étude est de vérifier si les extraits proposés pour les traitements en immunothérapie allergénique sont adaptés à ces différents profils de réactivité. Il en va en effet de l’efficacité des traitements, car si on cible mal l’allergène, le traitement apportera une protection insuffisante.

En effet, l’écologie liée à la position géographie et au climat pourrait influencer notablement les réactivités, et on peut suspecter alors une mauvaise correspondance entre le profil de réactivité et le traitement proposé.

Les auteurs ont donc recherché la présence d’IgE spécifiques pour 12 molécules allergéniques de 1300 patients grâce à une puce microarray. Ils ont ensuite réalisé une analyse en spectrométrie de masse des extraits thérapeutiques et des sources utilisées (corps et fécès d’acariens).

Sans surprise les allergènes majeurs, c’est à dire reconnus par plus de 50% des sujets allergiques aux acariens, appartiennent aux groupe 1 et 2. Ce résultat confirme donc la prédominance de ces molécules dans la réactivité des allergiques aux acariens. Il est donc tout à fait satisfaisant de savoir que les extraits allergéniques d’acariens sont standardisés dans leur teneur en Der p 1, Der p 2, Der f 1 et Der f 2, même si plusieurs études ont montré que d’un laboratoire à l’autre les teneurs étaient tout à fait variables.

Pour les allergènes mineurs (reconnus par moins de 50% des patients) la répartition est plus large et prédomine pour les groupes 4, 5, 7, 13, 15, 21 et 23 des Dermatophagoïdes. Là, leur présence n’est pas garantie ni quantifiée dans les extraits allergéniques... mais les auteurs nous rassurent en confirmant leur présence dans les sources utilisées (corps et fécès d’acariens).

Nous travaillons sur des la matière vivante, difficile à standardiser, mais c’est là assurément un axe de progrès majeur en perspective : savoir exactement ce que contiennent les extraits que nous prescrivons.

Il n’y avait par ailleurs pas de différence significative de profil de sensibilisation des patients en fonction de leur âge ou de leur origine géographique.

Somme toute, cette étude est tout à fait encourageante puisque elle confirme la bonne adéquation entre la réactivité des sujets allergiques, quelle que soit leur origine, avec les extraits proposés pour l’immunothérapie allergénique.

Tiens, 11 auteurs sur 18 travaillent pour Stallergènes... Un peu d’auto-congratulation, en définitive...

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