Asthmatique : oui pour une soirée au coin du feu… mais sans cigare !

mercredi 6 novembre 2002 par Dr Stéphane Guez3853 visites

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Asthmatique : oui pour une soirée au coin du feu… mais sans cigare !

Asthmatique : oui pour une soirée au coin du feu… mais sans cigare !

mercredi 6 novembre 2002, par Dr Stéphane Guez

On parle beaucoup des effets de la pollution sur l’asthme en sous entendant principalement la pollution extérieure, mais on sait maintenant que l’intérieur de l’habitat est également une source non négligeable de pollution qui peut avoir un effet délétère sur la santé et en particulier sur les bronches.

Exposition aux combustions à l’intérieur de la maison et devenir de l’asthme de l’adulte : fumées de tabac, des cuisinières à gaz et des feux de bois. : M D Eisner1,2, E H Yelin3, P P Katz3, G Earnest1 and P D Blanc1,2,4 1 Division of Occupational and Environmental Medicine, Department of Medicine, University of California, San Francisco, USA 2 Division of Pulmonary and Critical Care Medicine, Department of Medicine, University of California 3 Institute for Health Policy Studies, University of California 4 Cardiovascular Research Institute, University of California dans Thorax 2002 ;57:973-978

Parce qu’ils ont une inflammation chronique des voies respiratoires, les adultes asthmatiques sont particulièrement sensibles à la pollution intérieure. Malgré une exposition très fréquente aux fumées de tabac, des cuisinières à gaz et des feux de bois, les effets de cette exposition sur l’asthme de l’adulte sont mal connus.

 Méthodes : Les données proviennent d’une étude de cohorte de 349 adultes asthmatiques qui ont été interviewés par téléphone à 18 mois d’intervalle. L’impact prospectif de l’exposition à ces diverses fumées a été étudié.

 Résultats :
* La fumée de tabac lors de l’interview initiale est associée à une diminution de l’état de santé lors du suivi. En comparaison avec les patients n’étant pas soumis à la fumée de tabac à l’état initial, un niveau élevé d’exposition (7 heures/ semaine) est associé à une sévérité plus élevée de l’asthme lors du suivi, après ajustement sur l’état de sévérité de l’asthme au début de l’étude, sur l’âge, le sexe, la race, revenu et le niveau socioculturel (augmentation du score moyen 1.5, IC95% : 0,4-2 ;6).
* Un niveau élevé d’exposition à la fumée de tabac à l’état initial est également lié à une diminution de l’état de bien être physique (diminution moyenne de 4.9 points, IC95% : 0.2-9)) lors du suivi longitudinal.
* Un plus haut niveau d’exposition au tabac à l’état initial est associé à un plus grand risque de recours aux services d’urgences (OR 3.4 ; IC95% : 1.1-10.3) et à un plus grand nombre d’hospitalisations pour asthme lors de l’étude prospective (0R : 12.2, IC95% : 1.5 - 10.2).
* Il n’y a pas de relation particulière entre utilisation d’une cuisinière à gaz, exposition aux feux de bois et le devenir de l’asthme.

 Conclusions : Alors que l’exposition aux cuisinières à gaz et aux feux de bois n’a pas d’effet négatif sur le devenir de l’asthme de l’adulte, la fumée de tabac est très nettement associée à une diminution de l’état de santé.


Ainsi, cette étude permet de relativiser les risques liés à certains polluants intérieurs qui ont été incriminés dans des études précédentes.

Certains auteurs avaient ainsi mis en cause les cuisinières à gaz et la fumée de feux de bois dans la détérioration de l’asthme de l’adulte. Cette étude montre finalement qu’il n’en est rien et que le principal polluant intérieur est le tabac.

Fumeur, pas de cigarettes au travail ni à la maison ! !

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