Pour prédire l’efficacité d’une immunothérapie orale, Il suffit de doser avant la bonne immunoglobuline.

mardi 2 février 2016 par Dr Philippe Carré1072 visites

Accueil du site > Maladies > Traitements > Pour prédire l’efficacité d’une immunothérapie orale, Il suffit de doser (...)

Pour prédire l’efficacité d’une immunothérapie orale, Il suffit de doser avant la bonne  immunoglobuline.

Pour prédire l’efficacité d’une immunothérapie orale, Il suffit de doser avant la bonne immunoglobuline.

mardi 2 février 2016, par Dr Philippe Carré

Réponse différentielle dans les taux d’IgEs, d’IgGs et d’IgA pour la prédiction de la réussite de l’immunothérapie orale. : Sugimoto Mayumi1,2, Norio Kamemura2, Mizuho Nagao3, Makoto Irahara1,2, Shoji Kagami1, Takao Fujisawa3 andKido Hiroshi2,*
DOI : 10.1111/pai.12535

dans Vol. 27 Issue 1
Pediatric Allergy and Immunology

 Contexte :

  • L’immunothérapie orale (ITO) induit une désensibilisation et/ou une tolérance chez les patients avec une allergie alimentaire persistante, mais les biomarqueurs de l’évolution clinique restent obscurs
  • Bien que les modifications induites par l’ITO dans les taux sériques d’IgE spécifiques et d’IgG4 aient été évalués, la réponse d’autres sous-classes d’IgG spécifiques et des IgA au cours de l’ITO reste obscure.

 Méthodes :

  • Une étude pilote a été effectuée pour étudier les modifications induites par une ITO à l’oeuf sur les IgE spécifiques, les sous-classes d’IgG et les taux d’IgA, et pour rechercher de possibles biomarqueurs prédictifs de désensibilisation
  • Les auteurs ont mesuré les taux d’IgE spécifiques, de sous-classes d’IgG et d’IgA au blanc d’oeuf, à l’ovomucoïde et à l’ovalbumine, par une micropuce allergénique de haute sensibilité, chez 26 enfants avec une allergie à l’oeuf et ayant reçu une ITO sous forme de rush.

 Résultats :

  • Les IgE spécifiques des allergènes diminuaient progressivement alors que les IgG4 augmentaient pendant les 12 mois de l’ITO
  • Les taux sériques des IgG1, des IgG3 et des IgA augmentaient de façon significative après la phase de rush, puis diminuaient pendant la phase de maintenance
  • Les taux d’IgG2 changeaient de façon similaire aux IgG4
  • En particulier, des augmentations importantes des IgG1 spécifiques du blanc d’oeuf après le rush, par rapport à la valeur basale, et des taux élevés d’IgA avant l’ITO étaient observés chez les répondeurs, par rapport aux non répondeurs à l’ITO
  • Les patients qui n’ont pas pu poursuivre la désensibilisation ont présenté de faibles modifications de tous les taux d’immunoglobulines pendant l’ITO.

 Conclusion :

  • La réponse à l’ITO était associée à des augmentations significatives des taux sériques des IgG1 spécifiques des allergènes après la phase de rush, et à des taux d’IgA élevés à l’état basal, par rapport à de faibles modifications de la réponse des immunoglobulines, chez les faibles répondeurs
  • Les changements caractéristiques des IgG1 et des taux d’IgA chez les répondeurs pourraient être des biomarqueurs éventuellement utiles dans la prédiction d’une réponse clinique positive à l’ITO.

Le but de cette étude pilote était d’évaluer la réponse immunologique au cours d’une immunothérapie orale à l’oeuf chez 26 enfants, débutée par un rush et poursuivie sur un an ; à cet effet ont été analysés les taux d’IgEs à trois allergènes de l’oeuf, ainsi que les sous-classes d’IgG et les IgA.

Les résultats montrent que :

  • comme cela est classique dans les rush IT, les IgEs diminuent progressivement alors que les IgG4 augmentent parallèlement pendant la période de maintenance
  • les IgG1 et 3, ainsi que les IgA, augmentent initialement après le rush et diminuent progressivement ensuite
  • alors que les IgG2 ont la même cinétique que les IgG4
  • et de façon intéressante, les auteurs montrent que les sujets répondeurs à l’IT se caractérisent par des taux d’IgG1 augmentant rapidement après le rush et des taux d’IgA élevés à l’état basal.

Les changements en fonction du temps des taux d’immunoglobulines (Ig) au cours de l’ITO, et le type de ces changements, résultent d’un « switch » séquentiel des Ig par l’exposition répétée à l’allergène des cellules B (probablement µ→ε γ3→γ1→γ2→γ4).

Les valeurs plus élevées du rapport IgG1/IgE après le rush et des rapports IgG2/IgE et IgG4/IgE à la fin de la maintenance, chez les répondeurs, supportent l’idée de biomarqueurs prédictifs de l’efficacité de l’ITO.

Concernant les IgA, les résultats confirment des données récentes rapportant des taux d’IgA2 plus faibles chez les patients allergiques à l’oeuf ; ainsi, la présence de taux d’IgA plus élevés pourrait témoigner d’une évolution possible vers une réponse de tolérance immunitaire.

Les auteurs concluent que leurs résultats démontrent que des taux sériques élevés d’IgG1 après le rush, ainsi que des taux élevés d’IgA à l’état basal, sont peut-être des biomarqueurs de la réponse positive à l’IT. Reste à confirmer ces données dans une étude avec un échantillon plus grand, de façon randomisée, avec un groupe contrôle en raison de la possibilité de rémissions spontanées de l’allergie alimentaire chez l’enfant.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel